TRANSITION ET ARCHE
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| LIENS ENTRE NAZIS ET ILLUMINATI | |
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invitée
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| Sujet: LIENS ENTRE NAZIS ET ILLUMINATI Mar 6 Avr 2010 - 21:36 | |
| LIENS ENTRE NAZIS ET LE CLAN BUSH
Dernière édition par invitée le Dim 18 Aoû 2013 - 1:21, édité 2 fois | |
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| Sujet: hitler Mar 12 Avr 2011 - 17:05 | |
| Hitler ne s'est pas suicidé !!! Documents du FBI qui dit que HITLER s'est enfui avec 2 sous-marins et 50 hommes d'équipage vers l'Argentine où il s'est réfugié dans un ranch, aidé par des officiels argentins. Le FBI savait ça dès 1945 ! Il y a plus de 200 pages à lire aux liens ci-dessous:
http://vault.fbi.gov/adolf-hitler/adolf-hitler-part-01-of-04/view http://vault.fbi.gov/adolf-hitler/adolf-hitler-part-02-of-04/view http://vault.fbi.gov/adolf-hitler/adolf-hitler-part-03-of-04/view http://vault.fbi.gov/adolf-hitler/adolf-hitler-part-04-of-04/view
Dernière édition par invitée le Jeu 21 Avr 2011 - 15:12, édité 1 fois | |
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| Sujet: Re: LIENS ENTRE NAZIS ET ILLUMINATI Jeu 21 Avr 2011 - 13:42 | |
| LA FAMILLE BUSH ET L'ALLEMAGNE NAZIE
I - COMMENT LES FINANCIERS THYSSEN ET BUSH ONT ARMÉ HITLER La famille Bush a joué un rôle central dans le financement et l'armement d'Adolf Hitler avant son accession au pouvoir en Allemagne. Elle a aidé les fabricants de canons à construire la machine de guerre nazie. Durant les premières années de guerre, la famille Bush a empoché les bénéfices du travail forcé dans les mines d'Auschwitz. Elle a aidé à développer la théorie de la «race pure».
Peter Mertens09-10-2002À la fin de la première mondiale, August Thyssen, le plus grand producteur militaire d'Allemagne, craint l'effondrement de son empire sidérurgique. Il fonde à Rotterdam aux Pays-Bas, pays «neutre», la Banque du Commerce et de la Navigation. Il y transfère le butin de guerre de l'August Thyssen Bank à Berlin pour ne pas payer les dédommagements exigés par le traité de Versailles. Le vieil August offre 100 millions de dollars à son fils Fritz, ainsi que son empire industriel dans la région de la Ruhr. En 1923, Fritz Thyssen est conquis par Adolf Hitler, l'homme qui peut sauver l'industrie allemande des révoltes de la classe ouvrière. (1) Le baron de l'acier rencontre Hitler et le général Erich Ludendorff et décide de verser 100.000 marks-or au jeune parti nazi, le NSDAP. Mais le parti de Hitler a besoin de beaucoup plus de fonds pour vaincre le mouvement communiste. Le butin de guerre planqué à Rotterdam ne suffit pas. Thyssen souhaite donc créer une branche américaine. En 1922, il rencontre à Berlin Averell Harriman, patron de la société d'investissement W.A. Harriman & Co. Un rapport d'enquête officiel datant de 1942 relate: « Harriman et Thyssen ont convenu de créer une banque pour Thyssen à New York. Des amis d'affaires de Harriman se chargeraient de la direction, avec l'envoyé de Thyssen, H.J. Kouwenhoven, arrivé spécialement aux Etats-Unis à cet effet. » (2) La direction de Brown Brothers & Harriman. Le deuxième à partir de la gauche est Prescott Bush, grand-père de George W. Bush. La firme travaille avec le géant de l'acier allemand Fritz Thyssen, pour porter Hitler au pouvoir. L'argent des crimes nazis atterrit aux USA et George Bush père s'en servira plus tard pour se lancer dans le secteur pétrolier. (Photo archives ) Les fabricants de canons allemands s'adressent à la famille Bush Ainsi, après Berlin et Rotterdam, Thyssen s'installe aux Etats-Unis. Début 1924, Kouwenhoven, directeur de la Banque du Commerce et de la Navigation, se rend à New York pour y créer, avec l'aide d'Averell Harriman et George 'Bert' Walker, l'Union Banking Corporation (UBC) à Broadway, à la même adresse que Harriman & Co. En réalité, l'Union Banking Corporation est la propriété de la Rotterdamse Bank, à son tour propriété de Fritz Thyssen. (3) Le 10 janvier 1925, la August Thyssen Hütte obtient un prêt de 12 millions de dollars d'une autre banque américaine, la Dillon, Read & Co et 5 millions de dollars un an et demi plus tard. Dillon est un vieil ami de Sam Bush, l'arrière-grand-père de l'actuel président américain. Sa banque est utilisée par Standard Oil, Ford, General Electric, Du Pont et ITT pour financier Hitler. Grâce aux dollars américains, toute l'industrie sidérurgique allemande se fond, sous la direction de Fritz Thyssen et de Friedrich Flick, dans les Vereinigte Stahlwerke (les Aciéries réunies). (4) « Les tâches étaient réparties: les comptes personnels et confidentiels de Thyssen à des fins politiques et connexes sont dirigés par l'organisation de Walker-Bush; alors que les Vereinigte Stahlwerke effectuaient leurs opérations bancaires via Dillon Read. » (5) Le 1er mai 1926, George Walker confie la vice-présidence de Harriman & Co à son beau-fils, Prescott Bush, grand-père de George W. Bush. En 1931, Harriman & Co fusionne avec une société d'investissement britannique. Brown Brothers & Harriman obtient une part importante dans l'industrie minière polonaise, la Consolidated Silesian Steel Corporation. Les deux tiers de cette compagnie sont aux mains de Friedrich Flick, (6) qui appartient au «cercle d'amis» de Heinrich Himmler. Il utilise une partie de ses bénéfices pour financer l'organisation terroriste Schutzstaffel (S.S.). Prescott Bush se voit confier la supervision des Vereinigte Stahlwerke de Thyssen et Flick. Ceux-ci financent Hitler jusqu'à son accession au pouvoir. En 1932, Thyssen organise une rencontre avec Hitler au Park Hotel de Düsseldorf. Il parvient à convaincre les bonzes de l'industrie de la Ruhr de soutenir Hitler. Les magnats de l'acier seront le cur de l'industrie de guerre allemande: les Vereinigte Stahlwerke produisent 50,8% du fer, 41,4% des tôles d'acier, 35% des explosifs et 22,1% du fil d'acier de toute l'Allemagne nazie. (7) L'arrière-grand-père et le grand-père Bush avaient intelligemment placé leurs billes. Via la banque Brown Brothers & Harriman ils investissent dans l'Allemagne nazie. Via la banque UBC de Thyssen ils récoltent aux USA les bénéfices de l'armement. Ceux-ci se chiffrent en 1934 à des centaines de millions. A New York, Prescott Bush est devenu entre-temps le managing director d'UBC. « La famille Bush savait très bien que Brown Brothers était le canal qui acheminait l'argent vers l'Allemagne nazie et que l'Union Bank était le pipeline secret qui amenait l'agent nazi aux Etats-Unis, via les Pays-Bas », écrit John Loftus, ancien procureur du département US contre les crimes de guerre nazis. (8) Esclavage dans les mines polonaises au profit de Prescott Bush La Consolidated Silesian Steel Corporation est établie près de la ville d'Oswiecim en Pologne, dans l'une des régions les plus riches en minerais. En 1934, la société de Flick et Bush est accusée par le gouvernement polonais de fraude, de comptabilité fictive et d'évasion fiscale. L'année suivante, l'arrière-grand-père Bush conclut un compromis avec le gouvernement polonais. Mais la Consolidated Steel continue à piller les minerais de Pologne pour la fabrication de chars, d'avions et d'explosifs, qui serviront à l'Allemagne pour envahir la Pologne cinq ans plus tard. C'est à Oswiecim que Hitler fera construire en 1939 le premier camp de concentration qui entrera dans l'histoire sous le nom allemand de la petite ville: Auschwitz. Dès la fin de 1941, le camp sera également utilisé pour le travail forcé sous l'autorité des SS de Himmler. (9) Les prisonniers «valides» travaillent comme des esclaves dans les mines et dans les usines d'IG Farben et de la Consolidated Steel. Pendant la guerre, Thyssen et Flick revendent la Consolidated Steel à UBC. La société est rebaptisée Silesian American Corporation, totalement contrôlée par Harriman et le manager Prescott Bush. Le grand-père Bush et Harriman empocheront l'argent du travail fourni dans les mines par les milliers d'esclaves en provenance d'Auschwitz. (10) Après l'attaque de Pearl Harbour en 1941, le gouvernement américain interdit le commerce avec l'ennemi (Trading with the Enemy Act). Le 22 octobre 1942, les actions de l'Union Banking Corporation sont saisies, y compris celles de Harriman et Prescott Bush. Le gouvernement constate que la banque de Bush « gère les bénéfices de la famille Thyssen et appartient à des ressortissants d'une certaine nation ennemie ». (11) Harriman et Bush sont dénoncés comme collaborateurs. Un mois plus tard, le gouvernement reprend aussi la Silesian American Corporation. Mais la société peut continuer à travailler et Prescott Bush conserve sa fonction jusqu'en 1943 grâce au soutien de l'avocat Allen Dulles, l'homme qui créera plus tard la CIA. (12) À la mort de Fritz Thyssen, en 1951, les actionnaires de Brown Brothers & Harriman récupèrent leur argent sale. Prescott Bush reçoit 1,5 million de dollars pour sa part dans UBC, qu'il donne à son fils, George Herbert Walker Bush, pour se lancer dans le secteur du pétrole. (13) Avec ces fonds, George Bush senior fonde la Bush-Overby Development Company, active dans le commerce du pétrole et dans les brevets pétroliers. Deux ans plus tard, il crée la Zapata Offshore Oil Company, la firme qui exploitera les premiers puits de pétrole au large du Koweït et qui plus tard, comme Pennzoil Company, obtiendra des intérêts au Qatar et en Egypte. (14) C'est avec l'argent des crimes nazis que la famille Bush s'est lancée dans le secteur pétrolier, qu'elle s'est liée à la famille royale du Koweït et qu'elle a déclenché la première guerre du Golfe contre l'Irak. (15)II - 10.000 CRIMINELS NAZIS DANS L'INDUSTRIE DE GUERRE AMÉRICAINE En 1942, Allen Dulles, avocat et ami intime de la famille Bush, est chargé d'empêcher la presse de citer le nom de la famille après le constat officiel que «de grandes parties de l'empire Prescott-Bush ont opéré pour l'Allemagne nazie et ont contribué à l'effort de guerre allemand».(16) L'année suivante, il est nommé à la tête de l'OSS (service secret prédécesseur de la CIA). Il rencontre, en Suisse, l'adjoint de Himmler, Karl Wolff.(15) Ils élaborent trois projets pour faire passer des nazis aux USA.
Peter Mertens16-10-2002Le premier projet de la CIA est le Displaced Persons Act, une campagne d'immigration qui fait entrer un demi-million d'Européens de l'Est aux USA entre 1948 et 1952. Parmi eux, 10.000 criminels de guerre nazis (18) des officiers supérieurs de la Croix de Fer hon-groise, de la Légion bulgare, de l'Organisation des Nationalistes ukrainiens de Stephan Bandera, de la Légion lithuanienne et de la Brigade blanc-russe. La plupart ont créé des divisions de Waffen-SS et sauvagement massacré des communistes, des juifs et d'autres citoyens. (19) Le Hongrois Laszlo Pasztor représentait le gouvernement du fasciste hongrois Ferenc Szalasi à Berlin pendant la guerre. En 1972, George H.W. Bush sr., alors président du conseil national des Républicains, le nomme président du Conseil républicain des Nationalités. (20) Pasztor ouvre la porte aux criminels nazis est-européens. Comme Nicolas Nazarenko, officier des Waffen-SS en Roumanie et spécialiste des «interrogatoires» de prisonniers politiques. (21) Ou Radi Slavoff, porte-parole d'Ivan Docheff, fondateur de la Légion bulgare. Ou Florian Galdau, aumônier de la Garde de Fer roumaine, qui se vante d'avoir aidé des milliers de criminels de guerre roumains à entrer aux USA. Walter Melianovich représente l'Association américano-belarusse, qui chante les louanges des bourreaux de la Brigade blanc-russe, une unité des Waffen-SS. (22) Ce petit club devient en 1988 l'âme de la campagne électorale de George H.W. Bush pour les présidentielles. Slavoff est président des «Bulgares pour Bush», Galdau des «Roumains pour Bush» et Melianovich des «Ukrainiens pour Bush». (23) Projet Paperclip : guerre biologique et destruction massive Dulles et ses amis du ministère de la Guerre mettent aussi au point un deuxième programme top-secret: le projet «Overcast», rebaptisé plus tard projet «Paperclip». Le but est de rechercher et de recruter pour l'industrie de guerre américaine des scientifiques nazis, spécialistes en aéronautique, en guerre biologique et chimique, en recherche nucléaire et en traitement de l'uranium. Un document du 2 juin 1953 montre qu'à ce moment, au moins 820 nazis sont entrés aux USA via l'opération Paperclip. Parmi eux, le général-major nazi Walter Emil Schreiber, l'homme qui a expérimenté sur des prisonniers le gaz-gangrène, le virus du typhus, certaines drogues, l'eau glacée, les chambres de basse pression. Il est affecté à l'école de médecine de la Force aérienne au Texas. Le général-major Kurt Blome, spécialiste de la guerre biologique et des expériences avec le vaccin de la peste est embauché au département chimie de l'armée US. (24)Werner Von Braun (à dr.) à Fort Bliss, Texas. (Photo archives) Werner Von Braun a travaillé à Peenemunde au projet des fusées V2 allemandes, dirigé par le général Walter Dornberger. On estime que la fabrication de ces fusées est responsable de la mort de 20.000 prisonniers des camps de concentration de Dora et Nordhausen. L'armée américaine fait venir aux Etats-Unis des tonnes de V2, des documents techniques et 1.200 spécialistes allemands en la matière. Dornberger travaille chez Bell Aircraft (Bell Textron) et collabore aux programmes de l'armée américaine. Von Braun devient même directeur du Marshall Space Flight Center de la Nasa. (25) Le ministère de la Guerre fait ainsi entrer aux USA des experts en guerre biologique et en armes de destruction massive, qui avaient testé leur «spécialité» au service d'Hitler, sur des millions de gens. Ils collaborent au développement d'armes biologiques que les USA utiliseront contre la Grèce, la Corée et le Vietnam. Le club des amis de George H.W. Bush est également actif dans ces milieux. Pasztor, Nazarenko et Melianovich font partie du lobby de l'armement «Coalition pour la Paix par la Force» du Conseil de Sécurité américain (ASC). L'ASC est une initiative militaro-industrielle lancée entre autres par Aircraft Industries Association, Standard Oil, Honeywell, U.S. Steel et United Fruit. L'ASC milite ouvertement pour « une offensive nucléaire surprise contre l'Union soviétique ». (26) Après le 11 septembre, ils atteignent enfin leur but: la chambre et le sénat américains approuvent l'usage premier et unilatéral de l'arme nucléaire comme politique officielle. Opération Sunshine: spécialistes de la guerre contre le terrorismeLa pièce maîtresse d'Allen Dulles est l'Opération Sunshine. Reinhard Gehlen était le chef du réseau d'espionnage allemand en Union soviétique (Fremde Heere Ost) et donc le plus haut officier de renseignements d'Hitler sur le Front de l'Est. Il obtenait ses informations en interrogeant férocement les prisonniers de guerre. Tortures, mauvais traitements et meurtres ordonnés par Gehlen ont coûté la vie à 4 millions de prisonniers de guerre soviétiques. (27) Il a proposé aux Américains une alliance contre le communisme et leur a remis une liste d'agents nazis. Le 22 août 1945, l'avion personnel du général Smith l'amène aux Etats-Unis. Pendant dix ans, la CIA a dépensé au moins 200 millions de dollars et a payé 4.000 agents clandestins à plein temps pour faire tourner le réseau Gehlen au profit des Américains. (28) Le SS Sturmbannführer Aloïs Brunner était un expert en déportation de «terroristes»: communistes, dirigeants syndicaux et juifs. Il était l'architecte des ghettos et des convois vers les camps de concentration. On le considère comme directement responsable de la mort de 128.500 personnes. (29) La CIA met ces experts de la «lutte contre le terrorisme» au travail à Fort Bragg. C'est de là que George H.W. Bush dirige lui-même toutes les opérations secrètes de la CIA, sous le nom de «contre-terrorisme». (30) Pendant un demi-siècle, ces nazis ont dû travailler en secret à Fort Bragg, dans la Nasa, dans le complexe militaro-industriel, dans le lobby de l'armement et dans la CIA. Ils ont développé des concepts comme la «guerre contre le terrorisme» et la «lutte de libération contre les Etats-voyous». Après la chute de l'Union soviétique en 1989, ils ont crié victoire une première fois. Et une deuxième fois après le 11 septembre 2001. Car c'est à ce moment que leurs amis Bush, Cheney et Rumsfeld ont décidé de faire de la «guerre préventive», de «l'offensive nucléaire» et de la «répression du terrorisme intérieur» la politique officielle des USA. (1) Tony Rogers, Heir to the Holocaust. Prescott Bush, 1.5 Million Dollars, and Auschwitz: How the Bush Family Wealth is Linked to the Jewish Holocaust. In: Clamor Magazine, 6 mai 2002. http://www.clamormagazine.org/features/issue14.3_feature.html
(2) Memorandum to the Executive Committe of the Office of Alien Custodian, 5 octobre 1942. Cité dans: Georg Webster, G. Tarpley et Anton Chaitkin. George Bush: The Unauthorized Biografy. Chapitre 2, p 3. http://www.tarpley.net/bushb.htm
(3) John Loftus, The Dutch Connection, How a famous American family made its fortune from the Nazi's. http://www.baltech.org/lederman/bush-nazi-fortune-2-09-02.html
(4) K.E. Von Schnitzler, Der Rote Kanal. Ed. Nautilus, 1992, p 291.
(5) Georg Webster, G. Tarpley et Anton Chaitkin. George Bush: The Unauthorized Biografy. http://www.tarpley.net/bushb.htm
(6) Georg Webster, G. Tarpley et Anton Chaitkin. o.c.
(7) Georg Webster, G. Tarpley et Anton Chaitkin. o.c.
(8) John Loftus, o.c.
(9) Arno J. Mayer, De hakenkruistocht tegen rood en jood. Berchem, EPO, 1999. pp 210-215.
(10) Tony Rogers, o.c.
(11) Tony Rogers, o.c.
(12) Tony Rogers, o.c.
(13) Tony Rogers, o.c.
(14) Eric V Thompson, Major Oil Companies in the Gulf Region. University of Virginia, Petroleum Archives Project, Arabian Peninsula and Gulf Studies Program. Prepared with support from The Kuwait Foundation for the Advancement of Sciences. http://www.virginia.edu/igpr/apagoilhistory.html
(15) Chris Floyd, Blood Simple. In: Metropolis, The Moscow Times, 13 septembre 2002. http://www.tmtmetropolis.ru/stories/2002/09/13/120.html
(16) Carla Binion, Nazis and Bush family history, Online Journal, 21.12.00.
(17) Andreas von Bülow, In Namen des Staates. Piper Verlag, 2002, blz. 377
(18) Christopher Simpson, Blowback: America's recruitment of nazis and its effects on the Cold War. Collier Books, 1989, pp. 201-202, 215-216
(19) Russ Bellant, Old Nazis, the New Right and the Reagan Administration. Political Research Associates, 1989, pp. 10-11. Ook op www.skepticfiles.org
(20) John Loftus, Mark Aarons. The Secret War Against the Jews. St Martin's Press, 1997
(21) Christopher Simpson, o.c., pp. 273-274
(22) Russ Bellant, o.c., pp. 10-17
(23) Carla Binion, Nazis and the Republican Party, Online Journal, 28.01.00
(24) Covert Action, Special: nazis, the Vatican, and CIA, 25/'86., pp. 23-26
(25) Simpson, o.c., pp. 27-31. Robert Sherill, www.texas.observer.org
(26) Russ Bellant, o.c., Part II, p. 4
(27) Simpson, o.c., p. 44
(28) Simpson, o.c., p. 53
(29) Simpson, o.c., p. 248
(30) Simpson, George Bush Takes Charge. Covert Action Quarterly, nr. 58source: http://www.archivesolidaire.org/scripts/article.phtml?section=A1AAAABX&obid=15696 http://www.archivesolidaire.org/scripts/article.phtml?section=A1AAABBMBB&obid=15819 | |
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| Sujet: Re: LIENS ENTRE NAZIS ET ILLUMINATI Sam 17 Aoû 2013 - 22:45 | |
| COMMENT LONDRES ET WALL STREET ONT MIS HITLER AU POUVOIR La guerre économique et financière menée aujourd’hui par l’oligarchie peut se réclamer essentiellement de trois antécédents historiques: 1) l’empire vénitien au cours de la période précédant la guerre de Cent ans et l’âge des ténèbres du XIVème siècle; 2) l’empire établi, sur le modèle vénitien, par la Compagnie des Indes orientales suite au traité de Paris qui mit fin à la guerre de Sept ans en 1763; et 3) les cartels anglo-américano-allemands mis en place dans les années 20. C’est ce dernier aspect que nous allons examiner ici, car il est l’incarnation la plus récente du danger que représente actuellement une oligarchie financière déterminée à dominer le monde sous couvert de "globalisation".
Il s’agit ici de montrer que le système financier oligarchique d’après-guerre, décrit en partie par John Perkins dans son livre Confessions d’un tueur à gages économique [1], représente la continuation des accords de cartellisation des années 20, qui menèrent à la Deuxième Guerre mondiale. Ces accords, que le président Franklin Roosevelt comptait démanteler après la guerre, constituent en quelque sorte un précurseur de la globalisation actuelle.Dans une lettre au secrétaire d’État Cordell Hull, datée du 8 septembre 1944, le Président américain disait: « L’histoire de l’utilisation par les nazis du trust IG Farben se lit comme un roman policier. La défaite de l’armée nazie devra être suivie de l’éradication de ces armes de guerre économique. » Cependant, malgré l’intention clairement exprimée par Roosevelt avant sa mort prématurée (en avril 1945), ces cartels furent protégés pendant la guerre par leurs partenaires anglo-américains et leur démantèlement ultérieurement prévu fut bloqué par ces mêmes intérêts. En réalité, c’est une oligarchie financière internationale basée à Londres et à Wall Street qui permit la montée au pouvoir d’Hitler. Face à la dépression mondiale, elle ne voulait en aucun cas résoudre la crise en faisant appel aux méthodes du système américain de développement économique appliquées par Roosevelt aux États-Unis et proposées en Allemagne au début des années 30 sous forme du plan Lautenbach. Elle préféra encourager la création de gouvernements fascistes en Italie, en Allemagne, en Espagne, etc., afin de mieux garder le contrôle d’un système financier en plein effondrement, aux dépens de l’intérêt public. Les régimes fascistes ainsi mis au pouvoir devaient imposer une politique de pillage et de répression meurtrière et lancer la militarisation afin de renforcer encore le pillage. On voit le reflet de cette politique aujourd’hui dans le dessein mondial visant à imposer, sous l’égide du Fonds monétaire international (FMI), la collecte de la dette extérieure assortie d’une austérité draconienne. La privatisation et donc le pillage du système de retraites (Social Security System), poursuivis avec acharnement par l’administration Bush, représentent le fer de lance de cette politique fasciste. Le modèle, explicitement invoqué par Bush, est la politique économique mise en œuvre au Chili à l’époque de la sinistre "Opération Condor" menée par le dictateur Augusto Pinochet - ce modèle lui-même ayant été préconisé par George Shultz et la Chicago School. Au moment où Hitler commençait sa vaste mobilisation en vue de préparer une guerre d’agression, l’oligarchie financière basée à Londres et à Wall Street entretenait de multiples liens et relations avec les filiales allemandes des cartels; ces sociétés continuèrent à commercer avec l’ennemi pendant la guerre et cherchèrent, par la suite, à protéger leurs avoirs. Dans le contexte de la Guerre froide, qu’elle orchestra avec l’aide de Winston Churchill et du président Truman, l’oligarchie financière se servit des mêmes avoirs pour torpiller le système de Bretton Woods, inspiré et lancé par Franklin Roosevelt, qui reposait sur la souveraineté des États-nations et le système américain d’économie politique. À la place, elle prônait une forme de fascisme universel sans Hitler que nous appelons, aujourd’hui, globalisation. Le président américain Dwight D. Eisenhower mit clairement en garde contre cet appareil dans le discours qu’il prononça en quittant ses fonctions, en janvier 1961, où il parlait du danger que représentait le « complexe militaro-industriel ». Il ne fut pas possible d’éliminer immédiatement le système de Bretton Woods - il fallut pour cela attendre la première décision fatidique prise en 1971 par un président Nixon écoutant les conseils de George Shultz. Les cartels : un plan Schacht-Dulles-Morgan Le rôle des frères Dulles, John Foster et Allen, dans la création des cartels et dans ce qui allait devenir le projet Hitler, remonte à l’époque du traité de Versailles, en 1919, qui fit porter à l’Allemagne l’entière responsabilité de la Première Guerre mondiale. En conséquence, elle perdit 13,5 % de ses territoires d’avant 1914 et fut condamnée à verser des réparations de guerre. Pour tenter de les honorer, l’économie allemande fut saignée à blanc pendant les années 20, menant en fin de compte à la chute de la République de Weimar. L’aggravation de la dépression au début des années 30 contribua ainsi à la montée au pouvoir d’Hitler. Remontons à l’époque de la Première Guerre mondiale. Allan Dulles est envoyé à Berne (Suisse) par son oncle, Robert Lansing, à l’époque secrétaire d’État du président Woodrow Wilson, où il est chargé du renseignement à la Légation américaine. Par le biais du même oncle, les frères Dulles prennent part aux négociations du traité de paix de Versailles. En 1920, Allen Dulles sera nommé premier secrétaire de l’ambassade américaine à Berlin. Son frère, l’avocat John Foster Dulles, représentera les intérêts de la Banque d’Angleterre et de la société J.P.Morgan dans l’Europe d’après guerre. Au printemps de 1920, au lendemain des négociations de Versailles, John Foster rencontre Hjalmar Schacht (1877-1970), à l’époque fonctionnaire subalterne auprès de l’autorité bancaire allemande créée par les Alliés, et qui deviendra plus tard l’architecte de l’économie de guerre nazie basée sur les travaux forcés. Le 20 mars 1922, Schacht fait part à John Foster Dulles d’une proposition de nouveau système international: « Une solution au problème des réparations (...) pour donner à l’Europe quelques années, disons cinq ans, afin de restaurer (...) de solides conditions dans les différents pays. (...) L’Allemagne doit pouvoir trouver un prêt, disons de 5 milliards de marks-or, qui seront versés à la France. (...) Mon idée est que ce ne soit pas un emprunt d’État, mais un emprunt de compagnies privées. Je veux former, disons, quatre compagnies privées allemandes, et à chacune d’entre elles, le gouvernement allemand devra accorder le monopole des exportations en gros de produits tels que le charbon, la potasse, le sucre et le ciment. Chacune de ces compagnies contrôlera l’exportation d’un de ces produits. Le monopole devra être accordé pour 20 ans. Les producteurs nationaux devront leur remettre leur production. (...)
Ces sociétés émettront des emprunts d’un montant total de 5 milliards de marks-or. (...) Comme le total des exportations des quatre peut être estimé à 500 millions de marks-or, le montant de l’emprunt sera remboursé en 10 ans. (...)
L’emprunt que je propose (...) n’est basé sur aucun traité politique. (...) Le remboursement sera sous le contrôle, tout d’abord, d’industriels et d’hommes d’affaires appartenant aux rangs les plus élevés. » Dulles fait suivre la lettre à Thomas W.Lamont, un associé de J.P.Morgan, et au cours des années qui suivent, l’essentiel de ce plan Schacht-Dulles-Morgan sera mis en oeuvre. Voilà l’origine des cartels internationaux basés en Allemagne et dirigés par les Britanniques, qui furent créés dans les années 20. Schacht lui-même sera nommé Commissaire à la monnaie nationale allemande en novembre 1923, et un mois plus tard, président de la Reichsbank. Depuis 1919, John Foster Dulles était l’avocat de Richard Merton, fondateur du plus important de ces cartels, l’Interessen Gemeinschaft Farben (IG Farben). En 1924, il est choisi par J.P.Morgan pour mettre en oeuvre le plan Dawes prévoyant la réorganisation, dans le cadre de négociations avec Schacht, du versement des réparations de guerre. En 1926, il deviendra directeur exécutif de Sullivan and Cromwell, le cabinet d’avocats de tous les cartels. La formation des cartels De 1926 à 1929, le plan Schacht-Dulles-Morgan débouche sur une série d’arrangements impliquant nombre des plus grandes sociétés britanniques, américaines et allemandes. Les deux principaux cartels sont le trust chimique IG Farben et le Cartel international de l’Acier, dont la création est redevable aux prêts étrangers d’un montant de 800 millions de dollars accordés dans le cadre du plan Dawes, en vue de cartelliser la chimie et la sidérurgie allemandes. Ces prêts sont gérés aux trois-quarts par trois firmes de Wall Street: Dillon, Read & Co; Harris, Forbes & Co et National City. En 1925, IG Farben regroupe six des plus gros producteurs chimiques allemands. En août 1927, Standard Oil conclura avec lui un programme conjoint de recherche et développement sur l’hydrogénation (production d’essence à partir du charbon), procédé découvert par un chercheur allemand en 1909. En 1928, Henry Ford fusionnera ses actifs allemands avec ceux d’IG Farben. Le 9 novembre 1929, un cartel pétrochimique international sera créé suite au mariage d’IG Farben avec les Britanniques ICI et Shell Oil, et les Américains Standard Oil et Dupont. C’est l’accord entre Standard Oil et IG Farben qui constitue le pilier du cartel. Premièrement, Standard Oil se voit accorder la moitié de tous les droits concernant le procédé d’hydrogénation pour tous pays sauf l’Allemagne. Deuxièmement, Standard Oil et IG Farben se mettent d’accord pour « ne jamais se concurrencer l’un l’autre dans les secteurs de la production chimique et de la production pétrolière. Désormais, si Standard Oil souhaitait entrer dans le domaine des produits chimiques industriels ou des médicaments, ce ne serait possible qu’en partenariat avec Farben. En retour, Farben s’engageait à ne jamais pénétrer le secteur du pétrole sauf en association avec Standard ». Lorsqu’éclate la Deuxième Guerre mondiale, IG Farben a passé des accords de cartel avec 2000 sociétés dans le monde, dont Ford Motor Co., Alcoa, General Motors, Texaco et Procter et Gamble, pour n’en citer que quelques-unes. En 1926, le Cartel international de l’Acier ouvre ses bureaux au Luxembourg. Il servira de véritable "gendarme privé" du commerce mondial de l’acier de 1926 à 1939. Sa composante allemande, qui regroupe les quatre plus gros producteurs d’acier nationaux, s’appelle Vereinigte Stahlwerke. Dirigé par Ernst Poensgen, Fritz Thyssen, Otto Wolff et autres, ce groupe recevra 100 millions de dollars de la part d’investisseurs privés aux Etats-Unis. Dillon, Read & Co., la société de placement new-yorkaise de Clarence Dillon, James V.Forrestal et William H.Draper, Jr., s’occupe de l’émission des obligations. Lors de la signature du premier accord international, le 30 septembre 1926, tous les sponsors du cartel se vantent de ce que le premier pas vers la formation « des États-Unis économiques de l’Europe » vient d’être franchi. Douze ans plus tard, près de 90 % du fer et de l’acier commercialisé au niveau international est sous le contrôle du Cartel de l’Acier. Outre l’Allemagne qui le dirige, l’Autriche, la Pologne, la Tchécoslovaquie, le Royaume Uni et les États-Unis en font partie, même s’il est interdit aux compagnies américaines, U.S.Steel, Bethlehem et Republic, de signer les accords formels, sous peine de violer les lois anti-trust américaines. En 1919, trois producteurs allemands de lampes électriques, Siemens & Halske, AEG et Auergesellschaft, avaient formé une nouvelle société dénommée Osram, pour tenter de regagner les biens et les marchés perdus à l’étranger. AEG était en grande partie contrôlé par General Electric, et des liens similaires existaient entre toutes les autres entreprises du même genre en Allemagne, en Angleterre et aux États-Unis. En 1924, afin de prévenir toute concurrence extérieure, Osram propose la création en Suisse d’une société dénommée Phoebus, qui appartiendrait à toutes les compagnies du cartel et serait dirigée conjointement par elles. En juillet 1929, Osram et la filiale de General Electric pour l’étranger, International General Electric, créent un « partenariat pour tout temps ». À partir de 1929, les relations entre Osram et International General Electric se développeront suivant le même modèle que celles entre IG Farben et ses partenaires étrangers. Pendant les années 20, quatre cinquièmes de l’industrie allemande étaient encore regroupés dans des cartels. L’aspect bancaire et la BRI Ce qu’on appelle le "système américain d’économie politique" est basé sur le concept de banque nationale, contrairement au concept libéral anglo-hollandais de banque centrale indépendante. Montagu Norman, le gouverneur de la Banque d’Angleterre de 1919 à 1944, fut le principal promoteur de la création de banques centrales indépendantes. Tout comme la Banque l’Angleterre, la Reichsbank allemande appartenait à des intérêts privés. Elle fut dirigée par un protégé de Montagu Norman, Hjalmar Schacht, de 1923 à 1930 puis à nouveau de 1933 (après la prise de pouvoir d’Hitler) jusqu’en 1939, quand il céda la place à Walther Funk. L’Allemagne comptait six banques commerciales et de placement centralisées: 1) la Bank der Deutschen Arbeit, créée par les nazis, 2) la Reichs Kredit Gesellschaft, 3) la Berliner Handelsgesellschaft, 4) la Commerzbank et 5) et 6) les deux géants qu’étaient la Dresdner Bank et la Deutsche Bank. Ces deux dernières combinaient les activités de banque de dépôt et de placements, pratique interdite aux États-Unis, ce qui faisait leur force. Elles étaient aussi directement liées à IG Farben: le seul directeur du géant chimique venu de l’extérieur était Edward Mosler, de la Deutsche Bank, et c’est un ancien d’IG Farben, Carl Pfeiffer, qui sera nommé directeur de la Dresdner Bank. En dehors de ces six grandes banques, il y avait plusieurs sociétés bancaires en nom collectifs, petites mais importantes, dont la Bankhaus JH Stein de Cologne, dirigée par le baron Kurt Schröder. Après la guerre, on devait découvrir qu’au moins 20 des grands directeurs de cartels, dont le baron von Schnitzler et Otto Wolff, d’IG Farben, ainsi que Friedrich Flick, de la Vereinigte Stahlwerke (Aciéries unies), effectuaient régulièrement des dépôts sur un compte spécial de cette banque, dénommé "compte spécial S". Lorsque le chef des SS Heinrich Himmler avait besoin d’argent, les donateurs déposaient de l’argent sur ce compte qui servait alors à financer les SS. D’après les relevés, von Schnitzler y versait régulièrement des fonds, d’un montant d’au moins 40 000 dollars par an, de même que Friedrich Flick. Hormis ces banques privées, l’internationale synarchiste avait à sa disposition un instrument de choix pour la mise en place des cartels: la Banque des règlements internationaux (BRI) sise à Bâle. Depuis sa création, et jusqu’à aujourd’hui, on la surnomme la "banque des banquiers". En opposition à la conception du système américain de banque nationale, la BRI repose sur le modèle anglo-hollandais de banque centrale échappant au contrôle des États-nations souverains. La BRI fut créée en 1930, dans le cadre du plan Young, par les banques centrales internationales, dont la Banque d’Angleterre et la Réserve fédérale des États-Unis, à l’initiative de Hjalmar Schacht, alors directeur de la Reichsbank. Celui-ci pouvait compter sur le soutien de Montagu Norman, lui-même conseillé par le baron Bruno Schroder, de la branche britannique de la J. Henry Schroder Bank. L’associé de Schroder, Frank Cyril Tiarks, fut le co-directeur de la Banque d’Angleterre aux côtés de Norman, tout au long de la carrière de ce dernier. Parmi les directeurs de la BRI (et donc avec la complicité des présidents américains successifs, dont Thomas McKittrick pendant la Deuxième Guerre mondiale), figuraient Harman Schmitz, directeur d’IG Farben, le baron Kurt von Schröder, directeur de la JH Stein Bank de Cologne et principal financier de la Gestapo et de la Brigade Tête de Mort, Walther Funk, de la Reichsbank, et l’économiste nazi Emil Puhl, les deux derniers ayant été personnellement nommés au conseil d’administration par Hitler. Les fonds américains et britanniques destinés à soutenir l’accession d’Hitler au pouvoir, et à financer, par la suite, sa machine de guerre, transitaient par la BRI. Avant 1940, celle-ci avait investi des millions de dollars en Allemagne, tandis que Kurt von Schröder et Emil Puhl, de leur côté, avaient déposé d’importantes quantités d’or à la BRI, sommes utilisées après la guerre pour financer les "rat-lines" (référence aux lignes du mât d’un navire qui coule, sur lesquelles les rats tentent de fuir). Grâce à ces filières, des nazis et leurs collaborateurs pourront s’échapper d’Europe pour se réfugier en Amérique du Sud et au Moyen-Orient. Malgré l’importance de la BRI pour Hitler, la Grande-Bretagne ne s’opposa pas aux activités de la banque, même après la décision britannique d’entrer en guerre contre l’Allemagne. Sir Otto Niemeyer et Montagu Norman, respectivement directeur et PDG britanniques, conservèrent leur poste tout au long de la guerre. Lors de la conférence de Bretton Woods en juillet 1944, deux résolutions seront déposées, l’une appelant à la dissolution de la BRI, et l’autre à une enquête sur ses comptes. La première résolution sera retirée suite à des pressions; quant à la seconde, aucune enquête ne sera ouverte après la guerre. À ce jour, la BRI n’a jamais interrompu son activité. La conspiration pour mettre Hitler au pouvoir Dans son livre, John Perkins décrit son propre passé de tueur à gages économique pour le compte d’une oligarchie financière. Il explique que lorsque les tueurs à gages ne réussissent pas à faire plier le pays concerné, on déploie alors les "chacals" pour exécuter les basses œuvres: assassinats ou coups d’État. En cas d’échec des chacals, c’est à l’armée d’intervenir directement. En un sens, IG Farben était le tueur à gages économique de l’oligarchie financière de l’époque, et les nazis, les chacals. En 1930, Schacht démissionne de la Reichsbank, à cause de différends avec le gouvernement de Weimar. Comme Hitler, qu’il allait soutenir, Schacht est contre la poursuite du versement des réparations de guerre et, comme Hitler, il prône une austérité brutale pour la classe laborieuse, à travers la militarisation de l’économie. Schacht exprimera clairement ce point de vue dans un discours prononcé le 20 octobre 1930 lors d’une conférence de la Foreign Policy Association à New York, intitulée Le plan Young et l‘économie mondiale. Était également présent son collègue de longue date, John Foster Dulles. Schacht critique à cette occasion les sociaux-démocrates allemands qui veulent élever le niveau de vie des travailleurs aux dépens des 80 000 Allemands les plus riches. L‘Allemagne, note-t-il, a un déficit commercial de plus de deux milliards de marks, dû au manque de matières premières. En outre, elle doit payer pour 1,5 milliard de marks-or par an en intérêts et en amortissement des dettes privées, plus environ 2 milliards de marks en réparations de guerre. Au total, l‘Allemagne doit verser à l‘extérieur plus de 5 milliards de marks par an, prélevés sur son excédent commercial. « Pour réaliser cet excédent commercial, nous devons importer les matières premières nous permettant de fabriquer nos biens. Pour atteindre cet objectif, nous devons augmenter le commerce actuel de près de 50 %. Je pense que les pays alliés (...) ne l’accepteront pas. (...) » Schacht conclut son discours en faisant l’éloge des "hitléristes" qui viennent d’obtenir de bons scores aux élections allemandes. Le soutien reçu par Hitler dans ces élections, où il avait fait campagne contre le paiement des réparations, est qualifié par Schacht "d’avertissement pour le monde": « Mesdames et Messieurs, les derniers événements politiques en Allemagne ne signifient pas que quelque chose de violent ou de révolutionnaire va se produire. Ils représentent simplement une forme de protestation dans les limites légitimes de la Constitution. Je pense que c’est un grand avantage de la démocratie moderne que l’on puisse ressentir, à partir du vote constitutionnel, les sentiments et les opinions d’un grand peuple. Voilà ce que signifient ces dernières élections. Même les hitléristes, même ces radicaux de droite, ne feront rien de violent. Tout ce qu’ils demandent, c’est de ne pas devoir devenir malhonnêtes, de ne pas être obligés, par les circonstances politiques, de se trouver dans une situation qui les amène à perdre le respect de soi. Ils veulent garder le respect d’eux-mêmes, et c’est pourquoi ils ont envoyé cet avertissement au monde. » Peu après, Schacht commence à organiser du soutien pour Hitler et son Parti des travailleurs allemands national-socialiste (NSDAP, le parti nazi). En 1931, après des discussions avec Hitler et Hermann Göring, Schacht pousse le chancelier Brüning à accepter le NSDAP dans le gouvernement. Puis, en novembre 1932, en tant que membre d‘une organisation appelée Cercle des amis de l‘économie, Schacht lance une pétition dans les cercles industriels et financiers, appelant le président Hindenburg à nommer Hitler chancelier. Ce qui fut fait le 30 janvier 1933, après une réunion avec le chancelier Franz von Papen et Hitler chez le baron Kurt von Schröder à Cologne. Néanmoins, le Parti nazi est loin d’être assuré de la victoire aux élections de mars. Par conséquent, le 20 février 1933, Göring invite 20 grands industriels et banquiers à écouter un discours d’Hitler sur "l’entreprise privée". Göring leur demande alors un soutien financier et Schacht se fait encore plus explicite: « À cette table, nous devons collecter un fond de 3 millions de marks. » Von Schnitzler, qui participait à la réunion, en présente un compte-rendu au conseil d’administration d’IG Farben. Celui-ci verse alors 400 000 marks, la plus grosse contribution individuelle à la campagne d’Hitler. Le lendemain intervient l’incendie du Reichstag, qu’Hitler met sur le dos des communistes, alors qu’il était en réalité instigué par Göring. Hitler utilise cet incendie comme prétexte pour imposer des décrets d’urgence. Tel fut le premier acte d’Hitler et des nazis après réception du don d’IG Farben. Il était clair pour Schacht et ceux qui le soutenaient à Londres et à Wall Street, que seul Hitler aurait la capacité d’imposer le niveau d’austérité qu’ils jugeaient indispensable. Ainsi, le 16 mars 1933, après la consolidation du pouvoir du Führer, Schacht reprend son poste de gouverneur de la Reichsbank. Plus tard dans l’année, John Foster Dulles, en tant que représentant de Brown Brothers Harriman, Dillon Read, Kuhn Loeb, ainsi que de toutes les banques d’investissement privées et firmes de Wall Street, se rend à Berlin pour négocier avec Schacht le financement du nouveau gouvernement. Il est accompagné d’un subalterne de Sullivan et Cromwell et de trois employés de la Chase Bank. En août 1934, Schacht est nommé ministre de l‘Économie, poste qu‘il conservera jusqu‘en novembre 1937. De 1935 à 1937, il sert aussi de plénipotentiaire pour l‘économie de guerre. Ce n‘est qu‘en janvier 1939 qu‘il démissionnera de la Reichsbank, à cause d‘une querelle juridictionnelle avec Hermann Göring, devenu le dictateur économique virtuel. Schacht reste néanmoins ministre sans portefeuille jusqu‘en 1943. Bien avant son arrivée au pouvoir en 1933, Hitler jouissait d‘un soutien substantiel de la part des cartels privés. Le cas le plus fameux est celui de Fritz Thyssen, de Vereinigte Stahlwerke. Dans un livre publié en 1941 sous le titre J’ai financé Hitler, Thyssen admet qu’il avait commencé à financer Hitler en octobre 1923 avec une première contribution de 100 000 marks. En 1922, W. Averell Harriman s’était rendu à Berlin pour établir la filiale berlinoise de W.A. Harriman & Co. Selon des enquêteurs du gouvernement américain, « à un certain moment avant 1924 », Harriman et Thyssen s’étaient mis d’accord pour créer une banque de Thyssen à New York. C’est ainsi qu’en 1924, fut créée la Union Banking Corp., en tant qu’entité dans les bureaux new-yorkais de W.A. Harriman & Co. appartenant à la Bank voor Handel en Scheepvaart (BHS) aux Pays-Bas, qui appartenait à Thyssen. Prescott Bush, le grand-père de George W., fut nommé vice-président de W.A. Harriman & Co. en 1926, la même année où fut créée la Vereinigte Stahlwerke avec l’aide de Dillon, Read. Après la guerre, Fritz Thyssen déclara aux enquêteurs alliés: « En 1930 ou 1931 (...) j’ai dit à [l’adjoint d’Hitler Rudolf] Hess (...) que j’allais arranger un crédit pour lui avec une banque hollandaise à Rotterdam, la Banque commerciale et maritime [Bank voor Handel en Scheepvaart]. J’ai organisé le crédit, (...) il devait le rembourser en trois ans. (...) J’ai choisi une banque hollandaise car dans ma position, je ne voulais pas être mêlé à des banques allemandes, et parce que je pensais qu’il valait mieux faire des affaires avec une banque hollandaise, et que je tiendrais les nazis un peu plus en mains. (...)
Le crédit se montait à 250-300 000 marks-or - à peu près la somme que j’avais donnée auparavant. Ce prêt a été remboursé en partie à la banque hollandaise, mais je crois qu’il y a encore de l’argent à recouvrer. » Le 20 octobre 1942, en application de la loi sur le Commerce avec l’ennemi, le gouvernement américain saisit la Union Banking Corp. dont Prescott Bush était l’un des directeurs. Friedrich Flick, le principal co-propriétaire de Vereinigte Stahlwerke avec Fritz Thyssen, finançait aussi le Parti nazi et était membre du Cercle des amis de Himmler, qui aida généreusement les SS. En mars 1932, un représentant de DuPont en Allemagne, écrivait: « C’est un fait bien connu en Allemagne qu’IG Farben finance Hitler. Il semble ne faire aucun doute que le Dr Schmitz au moins est personnellement un important contributeur au Parti nazi. » Le complot contre Roosevelt Ces mêmes réseaux qui ont mis Hitler au pouvoir et soutiennent aujourd’hui l’administration Cheney-Bush conspirèrent au début de 1934 pour renverser le président Roosevelt à la faveur d’un coup d’État militaire. Parallèlement à la montée d’Hitler en Allemagne, les DuPont commencèrent à financer l’American Liberty League and Clark’s Crusaders, qui comptait 1 250 000 membres en 1933. Pierre, Irenee et Lammot DuPont, John Jacob Raskob, ancien dirigeant du Comité national démocrate, ainsi que Alfred Sloan, de General Motors, contribuaient de leur côté financièrement à la ligue. Par ailleurs, Irenee DuPont et William Knudsen, directeur de General Motors, avec des amis de la banque Morgan, financèrent l’orchestration d’un coup d’État perpétré par une armée de terroristes modelée sur les Croix de feu françaises, moyennant trois millions de dollars. Les armes et munitions nécessaires auraient été fournies par Remington, une filiale de DuPont. Le complot était soutenu par Hermann Schmitz, le baron von Schröder et d’autres nazis. Cependant, le général Smedley Butler de Pennsylvanie, pressenti pour diriger le coup d’État, en fut si horrifié qu’il révéla le complot aux autorités. Butler avait déclaré publiquement: « La guerre est largement une question d’argent. Les banquiers prêtent de l’argent aux pays étrangers et quand ceux-ci ne peuvent rembourser, le Président envoie les marines pour l’obtenir. Je le sais - j’ai fait partie de onze de ces expéditions. » En 1934, la Commission d’enquête du Sénat confirma « les soupçons [de Butler] selon lesquels le big business - Standard Oil, United Fruit, le trust du sucre, les grandes banques - avait été derrière la plupart des interventions militaires qu’on lui avait ordonné de conduire ». Heureusement, ce coup d’État fut avorté. Étant donné le niveau de trahison et de sympathie nazie qui régnait aux États-Unis et en Grande-Bretagne, si Roosevelt n’avait pas survécu à ce complot et à d’autres, le fascisme serait très probablement sorti victorieux de la Deuxième Guerre mondiale. La faction pro-Hitler en Angleterre En Grande-Bretagne aussi, un puissant courant oligarchique soutint Hitler tout au long des années 30, jusqu’à défendre, en 1940, une paix négociée avec lui. The Link était une organisation britannique de sympathisants nazis haut placés, dirigée par Lord Halifax, le ministre des Affaires étrangères et futur ambassadeur aux États-Unis. Parmi les personnalités pro-nazies, il y avait aussi le duc de Windsor. En été 1937, le duc rencontre deux envoyés d’Hitler, Rudolf Hess et Martin Bormann, à l’hôtel Meurice à Paris, où il promet d’aider le premier à contacter le duc d’Hamilton, un homme directement lié à Himmler et à Kurt von Schröder, à la Schröder Bank et à la synarchiste Banque Worms. Hess était déterminé à forger une alliance avec la Grande-Bretagne, au point où il entreprit le vol se terminant par son parachutage dramatique sur la propriété d’Hamilton en 1941. On compte aussi, parmi les fervents sympathisants d’Hitler, Montagu Norman, de la Banque d’Angleterre et de la BRI, et Lord McGowan. Signalons deux autres membres du cercle, Sir Samuel Hoare et Lord Beaverbrook. Le premier, en sa qualité de secrétaire d’État aux Affaires étrangères en 1935, se joignit au Premier ministre français Pierre Laval pour soutenir l’invasion de l’Éthiopie par Mussolini. Comme retombée du pacte Hoare-Laval, Hoare devra démissionner plus tard, avant d’être nommé secrétaire d’État du Home Office dans le gouvernement de Neville Chamberlain. Lorsque Winston Churchill arriva au pouvoir, il nomma Hoare ambassadeur dans l’Espagne de Franco, de mai 1940 à juillet 1944. Quant à lord Beaverbrook, il accompagnait Hoare dans les négociations avec Laval concernant l’Éthiopie et soutint le roi pro-nazi Edward VIII (l’ancien duc de Windsor), lors de la crise d’abdication. En 1935, Beaverbrook rencontra personnellement Hitler et Mussolini, et fut l’invité du ministre allemand des Affaires étrangères, Joachim von Ribbentrop, aux jeux olympiques de Munich l’année suivante. L’homme de confiance du lord, Sefton Delmer, qui dirigeait le bureau du Daily Express de Beaverbrook à Berlin, était un confident d’Hitler. Dans son reportage sur l’incendie du Reichstag, il prit à son compte la version des nazis qui devait faciliter la consolidation du pouvoir d’Hitler. Si une paix négociée ne fut pas conclue entre les nazis et la Grande-Bretagne, c’est parce que Churchill refusait à tout prix de laisser l’Empire britannique tomber sous la coupe d’Hitler, même s’il avait lui-même soutenu Mussolini. (Après la guerre, le commando Otto Skorzeny utilisa les lettres de Churchill à Mussolini, rédigées entre 1927 et 1944, pour exercer un chantage sur le Britannique afin d’obtenir la libération de prisonniers nazis.) Néanmoins, la détermination de Churchill de préserver l’Empire britannique jeta les bases de l’alliance américano-britannique pour poursuivre la guerre contre les puissances de l’Axe. Les préparatifs de la Deuxième Guerre mondiale Le renforcement du régime d’Hitler n’empêche pas les filiales américaines et britanniques des cartels allemands de consolider leurs partenariats au moment même où ces derniers, particulièrement IG Farben, commencent à préparer une guerre d’agression. En 1936, par exemple, la Schroder Bank de New York fonde une société en commun avec les Rockefeller, la Schroder, Rockefeller and Co. Investment Bankers, qui a pour associés Avery Rockefeller, neveu de John Rockefeller, le baron Bruno von Schroder de Londres et Kurt von Schröder de la BRI et de la Gestapo de Cologne. Leurs avocats sont les frères John Foster et Allen Dulles, de Sullivan and Cromwell. Sosthenes Behn, directeur de International Telephone and Telegraph (ITT), et Gerhardt Westrick, directeur de ITT en Allemagne et associé de John Foster Dulles, nomment au conseil d’administration de la société Walter Schellenberg, chef du service de contre-espionnage de la Gestapo (SD), et le baron Kurt von Schröder, afin de garantir la continuité des activités de la société en Allemagne au cours de la guerre à venir. Au même moment, le président de la Standard Oil de Rockefeller dans le New Jersey, Walter Teagle, est nommé directeur de American IG (Farben) Chemical Corp, dont le conseil d’administration comprend entre autres Edsel Ford, président de Ford Motor Co., Charles Mitchell, président de la National City Bank of New York de Rockefeller, Paul Warburg, président de la Réserve fédérale, et Herman Metz, directeur de la Bank of Manhattan. Tandis que ces relations se consolident, IG Farben est en passe de se faire entièrement intégrer dans la machine de guerre nazie - qu’il dirige même en grande partie. En effet, comme le rapporte Josiah DuBois dans son livre Les chimistes du Diable, 24 cadres d’IG Farben allaient passer en jugement au tribunal de Nuremberg pour avoir « préparé et lancé une guerre d’agression » et « conspiré à lancer une guerre d’agression ». Cependant, dans l’atmosphère politique de la Guerre froide qui règne au moment de la conclusion des procès, le 28 mai 1948, les seules condamnations prononcées sanctionnent le "travail esclavagiste" et le "pillage", et les chefs d’accusation portant sur la préparation et la conduite d’une guerre d’agression aboutissent à un acquittement. Dans ce climat, les efforts pour démanteler les cartels après la guerre furent sabotés. Pour en donner une idée, pendant le procès, DuBois lui-même fut traité par le député américain Dondero de « gauchiste du département du Trésor qui avait été un étudiant proche de la ligne du Parti communiste ». Il est clair qu’en septembre 1939, Hitler n’aurait pas pu lancer son offensive sans la guerre économique menée par IG Farben dans le cadre de la mobilisation de guerre. Manquant de matières premières, comme l’avait fait remarquer Schacht dans son discours de 1930 devant la Foreign Policy Association de New York, l’Allemagne nazie devrait fabriquer les matériaux synthétiques nécessaires à sa machine de guerre. Deux exemples illustrent ce point. D’abord, bien que l’Allemagne nazie eût continué à recevoir du pétrole de la Standard Oil pendant la guerre, grâce aux livraisons en provenance d’Amérique ibérique transitant par l’Espagne de Franco, le processus d’hydrogénisation "Leuna", mis au point par IG Farben pour produire de l’essence à partir du charbon, était crucial pour faire rouler les blindés. En 1934, l’Allemagne importait près de 85 % de ses produits pétroliers. Sans l’essence synthétique, les nazis n’auraient pas pu mener une guerre mécanisée moderne. Le processus d’hydrogénisation même avait été mis au point et financé par les laboratoires de la Standard Oil aux États-Unis, en commun avec IG Farben, dans le contexte de l’accord de 1929. Deuxièmement, sans le caoutchouc synthétique produit avec le procédé "Buna" mis au point par IG Farben, les véhicules nazis n’auraient pas eu de pneus. Avant la Deuxième Guerre mondiale, la Standard Oil avait convenu avec IG Farben, aux termes de l’accord de la Joint American Study Corp. (Jasco), que le caoutchouc synthétique resterait dans la sphère d’influence d’IG Farben et que la Standard Oil ne bénéficierait de son monopole aux États-Unis qu’à condition que la firme allemande en autorise le développement sur place. Or en 1936, le gouvernement nazi interdit de transmettre à quiconque aux États-Unis le savoir-faire pour la production du caoutchouc synthétique Buna. En conséquence de cette mesure de guerre économique, le caoutchouc synthétique ne fut pas développé outre-Atlantique avant guerre. En 1938, Standard fournit à IG Farben son nouveau procédé de caoutchouc Butyl, tout en gardant secret aux États-Unis mêmes le procédé Buna. Ce n’est qu’en juin 1940 que Firestone et US Rubber pourront participer aux essais de la méthode Butyl et auront droit à des licences de production du caoutchouc Buna. En 1937, Schmitz, Krauch et von Kniriem, d’IG Farben, se rendent à Londres où ils réussissent à négocier l’achat de carburant d’avion provenant de Standard Oil, au profit de la Luftwaffe de Göring, pour un montant de 20 millions de dollars. En outre, Standard fournit à IG Farben des plans pour la production de plomb tétraéthyle, composante indispensable au carburant d’avion, et sur l’insistance de Standard Oil, le ministère de la Guerre à Washington accorde un permis pour sa production en Allemagne, dans une usine dont les co-propriétaires étaient IG, General Motors et des filiales de Standard. En 1938, la Luftwaffe a un besoin urgent de 500 tonnes de plomb tétraéthyle, que lui "prête" l’Ethyl Export Corp. de New York. La garantie pour la transaction est fournie par le biais de Brown Brothers, Harriman, dans une lettre datée du 21 septembre 1938. Au moment de l’attaque japonaise sur Pearl Harbor le 7 décembre 1941, Farben avait réussi, grâce à ses relations américaines, à s’assurer 80 % de l’ensemble de la production de magnésium du continent américain. L’accord conclu entre IG Farben, Aluminium Co. of America et Dow Chemical Co. limitait sa production à l’intérieur des États-Unis et prévoyait que toutes les exportations en quantité importante à partir des États-Unis aillent à l’Allemagne. Le rôle d’IG Farben dans la guerre d’agression Après l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933, IG Farben mit en place sa propre entité d’espionnage international, opérant à partir d’un bureau dans le quartier Nord-Ouest 7 (N.O.7) de Berlin. Ce bureau avait d’abord été ouvert en 1927 par le président de la société, Hermann Schmitz, qui en confia la direction, deux ans plus tard, à son neveu Max Ilgner, également directeur de Farben. Ce dernier partit peu après aux États-Unis pour créer l’American IG Chemical Corp. En 1934, il fit venir son frère Rudolf Ilgner aux États-Unis, pour y travailler sous la direction du frère de Hermann Schmitz, Dietrich Schmitz, chez General Aniline and Film Corp, la société ayant pris la relève de American IG. En effet, Schmitz avait dû changer la dénomination sociale de la société pour échapper à une enquête du gouvernement américain. Un exemple du modus operandi de N.O. 7: avant l’entrée en guerre des États-Unis, ayant appris que le gouvernement américain voulait photographier ses installations militaires dans la zone du canal de Panama et en Alaska, General Aniline and Film proposa de fournir à titre gratuit les pellicules et les appareils photos. Les photos originales furent ensuite développées et envoyées à Berlin, et une copie remise au gouvernement américain. Dans le quartier N.O.7, se trouvait également une agence créée en 1935 par Hermann Göring: la Vermittlungstelle Wehrmacht (liaison de l‘armée chargée des relations entre IG Farben et le ministère de la Guerre), dirigée par Carl Krauch, le président du conseil de surveillance d‘IG Farben. Lorsque Krauch prit son poste auprès de Göring, il fut remplacé à la Vermittlungstelle Wehrmacht par Fritz ter Meer, le directeur de la commission technique du conseil de gestion d‘IG Farben et membre du conseil d‘administration de General Aniline and Film dans l‘État de New York. En 1937, chaque usine d‘IG avait un représentant confidentiel à la Vermittlungstelle Wehrmacht. Interrogé après la guerre à propos de ce bureau, von Schnitzler d‘IG Farben répondra: « Pendant douze ans, la politique extérieure des nazis et celle d’IG Farben étaient inséparables. J’en conclus aussi qu’IG était en grande partie responsable de la politique extérieure d’Hitler. » Pour ce qui est de l’Espagne, DuBois rapporte que les enquêteurs ont trouvé des documents montrant que Farben avait financé Franco de manière conséquente. Interrogé à ce propos, Schnitzler répondra: « Il n’est pas si improbable que nous ayons soutenu certains mouvements intérieurs dans des pays étrangers. » En 1934, Hitler avait nommé à la direction de l’Institut latino-américain de Berlin le général Wilhelm von Faupel, connu comme le "général d’IG" car il comptait parmi ses protecteurs George von Schnitzler, Fritz Thyssen, le baron Kurt von Schröder et Franz von Papen. Pendant la guerre civile en Espagne, alors qu’Hitler et Mussolini apportaient un soutien militaire direct à Franco, von Faupel fut nommé ambassadeur allemand auprès du gouvernement insurrectionnel du généralissime. Après la consolidation du pouvoir de ce dernier, il utilisa la Phalange espagnole pour s‘introduire en Amérique ibérique pour le compte d‘IG Farben et des nazis. DuBois note que dans plusieurs cas, les tueurs à gages économiques d‘IG Farben brandissaient la menace des chacals nazis pour mettre la main sur l‘industrie chimique d‘un autre pays. Comme en Autriche, par exemple, où deux ans avant l‘Anschluss, Farben s’était emparé de toutes les usines chimiques et d’explosifs. De même en Tchécoslovaquie, avant le pacte de Munich, les nazis avaient dépouillé une partie de l’industrie chimique nationale. Même avant cela, von Schnitzler avait préparé une monographie sur la structure de Prager Verein - une industrie chimique tchèque située dans le pays des Sudètes et sise à Prague - et un plan prévoyant de mettre ses usines sous contrôle de Farben en cas d’invasion nazie. En dépouillant Prager Verein, Farben commença par dérober les actions détenues par les Belges, puis arrêta toute livraison d’armes vers la Belgique. Le 28 juillet 1939, un mois avant l’invasion de la Pologne, la Vermittlungsstelle Wehrmacht présenta au gouvernement allemand une étude préparée de longue date, intitulée Les usines chimiques les plus importantes de Pologne. Farben s’en servit pour prendre le contrôle de ses usines suite à l’invasion. Farben avait aussi préparé un document intitulé Le nouvel ordre pour la France. Selon un de ses directeurs, le conseil d’administration de Farben « considérait la France non seulement comme un modèle pour les plans des pays qui suivraient peu après, mais comme un exemple classique de planification à grande échelle ». En fait, le géant chimique comptait s’assurer, par le biais des brevets, le contrôle de l’économie de l’ensemble du continent. Il prévoyait que tous les pays seraient obligés d’enregistrer leurs brevets auprès de l’Agence centrale des brevets dirigée par Farben. Après qu’Hitler ait rejeté le Nouvel ordre pour la France, en novembre 1940, Farben rencontra en privé les dirigeants des industries de colorants en France, pour exiger une part majoritaire de 51 % dans le capital de toutes les sociétés. Aucun accord ne fut conclu à l’époque, mais l’année suivante, les sociétés françaises se plièrent aux menaces de Farben, en acceptant de créer un nouveau groupe, Francolor, dont les administrateurs comprenaient von Schnitzler et ter Meer. À travers Francolor, Farben accapara les licences exclusives de 259 brevets étrangers et de 53 applications de brevets. Pour une bouchée de pain, le géant contrôlerait dorénavant un nouveau groupe évalué à 800 millions de francs. De là, il se tourna vers le monopole pharmaceutique français. Dans chacun de ces cas, Farben, tout en organisant la mobilisation de guerre nazie, brandissait la menace d’invasion nazie et même, le cas échéant, soutint une véritable invasion, afin de piller l’économie nationale des pays visés et de créer une économie "globalisée" placée sous son contrôle. Auschwitz : la solution d’IG Farben au problème des matières premières Dès le départ, le camp de concentration d’Auschwitz fut l’affaire d’IG Farben. Comme nous l’avons vu, l’Allemagne n’aurait pas pu faire la guerre si elle n’avait pas disposé de caoutchouc et d’essence synthétiques. En moins de quatre ans, l’application du procédé Buna avait permis à l’Allemagne de réduire la part des importations de caoutchouc dans la consommation nationale de 95 % à seulement 7 %. C’est en 1936, moins de quatre ans avant l’invasion de la Pologne en septembre 1939, que les deux premières usines Buna avaient été construites. Auschwitz deviendra la troisième en importance. Elle avait pour vocation d’être "l’usine Buna pour l’Est", et son nom était simplement la traduction allemande de la petite ville rurale d’Oswiecem, en Haute Silésie, que Farben avait choisie avant l’invasion de la Pologne pour y installer cette usine. En effet, la production de caoutchouc synthétique nécessitait beaucoup de charbon et d’eau et Oswiecem se trouvait à la limite sud des mines de charbon de Silésie et à la confluence de trois fleuves. Le choix d’Auschwitz se basait sur quatre présuppositions: - la nécessité d’une usine buna à l’Est en vue d’une guerre d’agression contre l’Union soviétique ;
- la probabilité d’une guerre sur le front ouest, qui rendrait vulnérables les autres usines à l’Ouest ;
- l’invasion de la Pologne pour pouvoir y construire l’usine ;
- la mise en place d’un camp de travail, vu qu’il n’y avait même pas 15 000 agriculteurs dans la région pour servir de main-d’œuvre.
En 1937, IG Farben considérait déjà les avantages économiques découlant de la mise à proximité de la production du caoutchouc Buna et des carburants de Leuna (hydrogénation). Ainsi, après le choix d’Auschwitz pour le site Buna, Farben décida d’y installer aussi l’usine de Leuna. Plus tard, lors de la construction des installations, Göring autorisera Farben à utiliser des prisonniers des camps de concentration d’Auschwitz. Farben contrôlait aussi les mines qui devaient produire les 2 millions de tonnes de charbon par an nécessaires. Tous les renseignements concernant les prisonniers qui travaillent pour Farben seront tenus à jour, non pas par les autorités des camps, mais par le géant chimique lui-même. On constate que le Camp I d’Auschwitz, construit en 1940 pour abriter 26 000 personnes, en compte 40 000 en 1941, au moment où commence le chantier du site Buna. De 1941 à 1943, plus de 2 millions de personnes passeront dans le Camp I, dont des centaines de milliers pour satisfaire les demandes de main-d’œuvre de Farben. Pendant cette période (qui exclut donc 1944, l’année la plus forte), plus de 100 000 travailleurs de Farben seront assassinés dans les chambres à gaz. Sur le site Buna, sans compter celui de Leuna, Farben emploiera plus de 300 000 esclaves en tout, dont plus de 200 000 périront au travail. Pour ce qui concerne les Camps II et III, on n’a pas retrouvé les rapports de Farben. Le Camp IV, appelé "Monowitz", était connu comme "le camp de concentration de Farben". Construit pour 5000 travailleurs, il s’y trouvait jusqu’à 20 000 par moments. Les conditions dans les usines dirigées par Farben étaient pires que dans les camps. « Les prisonniers étaient condamnés à brûler le poids de leur propre corps en travaillant », disait un médecin tchèque. Même certains SS se sont plaints du traitement infligé aux prisonniers par les employés de Farben. Avant l’achèvement des usines, neuf punitions sur dix étaient infligées par des employés de Farben. Dès le début, il y avait une relation directe entre les besoins de production établis par Farben et le traitement des prisonniers. Fin février 1943, un crématoire moderne fut installé à Auschwitz. Le Zyclon B, utilisé pour gazer les victimes des camps de concentration, avait été inventé par IG Farben, qui en détenait le monopole mondial des ventes depuis 1934. Chaque bidon de Zyclon B vidé à Auschwitz avait été produit par IG Farben. à suivre PAGE 2
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| Sujet: Re: LIENS ENTRE NAZIS ET ILLUMINATI Sam 17 Aoû 2013 - 22:47 | |
| PAGE 2 Commerce avec l’ennemi Pendant la guerre, la Chase National Bank des Rockfellers gardera ses bureaux ouverts dans la France occupée par les nazis, gérant les comptes de l’ambassadeur nazi Otto Abetz qui finançait le Mouvement synarchique révolutionnaire, celui qui liquidait les cellules anti-nazies à Paris. Ce mouvement, tout comme l’Union synarchiste nationale fondée au Mexique en 1937 par les nazis, se réclamait du synarchisme dans son titre. Mais en fait, tous les mouvements fascistes du début des années 20 jusqu’en 1945, y compris les nazis, furent des créations synarchistes de l’oligarchie financière internationale. Chase aura également en charge les transactions de la Banco Aleman Transatlantico, le contrôleur du Parti nazi en Amérique ibérique. Le 17 avril 1945, Chase National Bank of New York sera traduite en justice devant un tribunal fédéral américain pour avoir enfreint la "Loi sur le commerce avec l’ennemi", dans l’affaire des diamants de Smit. En mai 1940, Leonard Smit, un important négociant en diamants de New York, avait commencé à faire de la contrebande de diamants commerciaux et industriels à destination de l’Allemagne nazie par l’intermédiaire de Panama. Roosevelt donna l’ordre de geler ses avoirs, mais quelques jours plus tard, des responsables de Chase débloquèrent les fonds à la demande du propriétaire, permettant ainsi l’expédition des diamants de la zone du Canal vers Berlin. La Chase fut acquittée, et le fait qu’elle ait poursuivi ses activités dans la France occupée tout au long de la guerre ne fut pas rendu public. Nous avons déjà vu comment IG Farben allait profiter de ses relations avec la Standard Oil avant la guerre pour affaiblir les États-Unis et renforcer la machine de guerre nazie. Pendant la guerre, le géant pétrolier du New Jersey continuera à fournir du pétrole au régime nazi, en passant par l’Espagne fasciste, où les cargaisons étaient payées par des fonds de Franco que la Réserve fédérale avait débloqués. Le secrétaire d’État Cordell Hull, qui devait plus tard dénoncer l’Argentine pour avoir collaboré avec les nazis, protégea en 1943 la Standard Oil en déclarant que le pétrole expédié en Espagne venait des Caraïbes et non des États-Unis, et était transporté par des pétroliers espagnols. Le 27 février 1942, Thurman Arnold, directeur de l’Anti-Trust Division américaine, mit en accusation le président de la Standard Oil, Willam Farish. Selon lui, « en aidant Hitler dans l’accord sur le caoutchouc et les arrangements sur les brevets », Standard Oil « avait agi contre les intérêts du gouvernement américain ». Il proposa « une amende de 1,5 million de dollars et un décret de consentement en vertu duquel Standard remettrait tous les brevets » en question au gouvernement pour la durée de la guerre. Farish refusa, et des poursuites pour conspiration avec l’ennemi furent engagées devant un tribunal de Newark (New Jersey). Mais celles-ci furent plus tard abandonnées en échange de la remise des brevets par Standard et de la condamnation à une amende modeste (Farish fut condamné à verser la somme ridicule de 1000 dollars). Le 13 juillet 1944, au plus fort de la guerre, Standard Oil of New Jersey porta plainte contre le gouvernement américain pour avoir confisqué les brevets du caoutchouc synthétique. Le 7 novembre 1945, le juge Charles Wyzanski statua en faveur du gouvernement. La procédure en appel fut rejetée le 22 septembre 1947, le juge Charles Clark déclarant: « La Standard Oil peut être considérée comme un ennemi national au vu de sa relation avec IG Farben après que les États-Unis et l’Allemagne soient devenus des ennemis actifs. » Quant à ITT, il continuera tout au long de la guerre à collaborer avec le gouvernement nazi. La branche allemande d’ITT, dont le PDG était Gerhardt Westrich, l’associé juridique de John Foster Dulles, fournira la Wehrmacht en téléphones, avertisseurs de raids aériens, équipements radars, mèches pour pièces d’artillerie, etc. ITT contrôlait aussi le trafic entre les pays ibéro-américains et ceux de l’Axe. CIDRA, filiale d’ITT en Argentine, s’occupait des appels à Buenos Aires, en Allemagne, en Hongrie et en Roumanie. Une autre filiale d’ITT, United River Plate Telephone Co., a géré 622 appels téléphoniques entre l’Argentine et Berlin au cours des seuls sept premiers mois de 1942. ITT, RCA, British Cable et Wireless, l’allemand Telefunken, l’italien Italcable et la Compagnie générale, contrôlée par Vichy, avaient des parts dans TTP (Telgrafica Telefonica del Plata), une société contrôlée par l’Axe qui fournissait un service télégraphique et téléphonique entre Buenos Aires et Montevideo (Uruguay). Les nazis de Montevideo pouvaient donc téléphoner à Buenos Aires au moyen de TTP sans être contrôlés par le système d’État en Uruguay ou le système ITT en Argentine. Les messages étaient transmis alors directement à Berlin et à Rome par Transradio, dont le conseil d’administration comprenait des nazis allemands, des fascistes italiens et des représentants des alliés. Le président du conseil d’administration à Buenos Aires, Ernesto Aguirre, siégeait aussi au conseil d’administration de la filiale nazie de General Electric et de différentes compagnies italiennes, japonaises et allemandes. Par conséquent, nombre de messages envoyés aux capitales des pays alliés par les ambassades et consulats américains devaient d’abord passer par des amis de l’Axe ! Pendant la guerre, l’entreprise de roulements à billes basée en Suède, Swedish Enskilda Bank (SKF), expédia ses produits vers des entreprises ibéro-américaines associées aux nazis. Hugo von Rosen, l’un des directeurs de SKF aux États-Unis, n’était autre que le cousin par alliance de Göring. Les roulements à billes étaient transportés sur des bateaux enregistrés au Panama, depuis les ports américains vers des ports sud-américains, avant d’être réexpédiés via le Portugal, l’Espagne et la Suisse. En 1943, quand l’Allemagne commence à manquer de roulements à billes, von Rosen arrange une réexpédition de Rio de Janeiro et Buenos Aires via la Suède. Henry Ford fut lui aussi un sympathisant d’Hitler, et son livre publié en 1927, Le Juif international, fut largement diffusé en Amérique ibérique. Une des rares personnes louées dans Mein Kampf, il envoyait à Hitler 50 000 Reichsmarks par an. En 1938, Henry Ford, tout comme James Mooney de General Motors, recevra d’Hitler l’ordre de l’Aigle d’Or. En outre, le chef de la Vermittlungstelle Wehrmacht, Carl Krauch, était aussi le directeur de Ford Motor Co. en Allemagne. En avril 1943, une enquête menée par le gouvernement américain sur les filiales de Ford en France conclut que « leur production ne bénéficie qu’à l’Allemagne et aux pays que celle-ci occupe ». En outre, « l’activité accrue des filiales françaises de Ford pour le compte des Allemands est approuvée par la famille Ford en Amérique ». La Banque Worms et le synarchisme En 1940, nombre des représentants de l’oligarchie financière qui avaient aidé à mettre au pouvoir Hitler comprirent que le Führer était devenu un monstre de Frankenstein qui menaçait leur dessein d’un empire financier globalisé, représentant aussi les intérêts anglo-saxons. Ce groupe, orbitant autour de la Banque Worms, entendait conclure rapidement la guerre en éliminant Hitler et sa Gestapo en Allemagne, et en écartant du pouvoir le Premier ministre britannique Winston Churchill en faveur de Lord Beaverbrook et Sir Samuel Hoare. L’objectif de ce groupe - en gros la création d’une forme de fascisme universel sans Hitler - allait devenir le principe de base de l’internationale synarchiste après guerre. Son plan était exposé dans un document du renseignement américain datant de 1940, intitulé La "Synarchie" et la politique du groupe de la Banque Worms. (Notons déjà qu’après la guerre, l’assistant économique du général William Draper qui sabota la décartellisation était Alexander Kreuter, un ancien de la Banque Worms.) Ce document du renseignement américain rapporte donc que « le mouvement réactionnaire connu comme la "Synarchie" existe en France depuis près d’un siècle. Il a toujours eu pour objectif de mener une révolution non sanglante, inspirée par les classes supérieures, destinée à produire une forme de gouvernement de "techniciens" (le fondateur du mouvement était lui-même un "polytechnicien") , dont la politique intérieure et extérieure serait soumise à l’économie internationale. Les objectifs du groupe de la Banque Worms sont les mêmes que ceux de la "Synarchie", et les dirigeants des deux groupes sont, dans la plupart des cas, identiques. » Selon ce rapport, le programme continental du groupe synarchique de la Banque Worms consistait à « mettre en échec tous les nouveaux projets sociaux qui auraient tendance à affaiblir le pouvoir des financiers et industriels internationaux [et] à œuvrer à ce que l’ensemble de l’industrie soit en fin de compte sous le contrôle complet de la finance et de l’industrie internationales ». En outre, le groupe Worms « avait l’intention de tirer avantage de la collaboration franco-allemande afin de conclure une série d’accords avec des industries allemandes, établissant ainsi une solide communauté d’intérêts entre industriels français et allemands, ce qui tendra à renforcer la position de la finance et de l’industrie internationales. On espère que le "bloc" franco-allemand ainsi créé sera en position: a) d’effectuer une fusion avec l’industrie anglo-saxonne après la guerre; b) de neutraliser toute tentative de répandre le socialisme avec le programme de Hitler; et c) d’empêcher le développement de toute union douanière européenne excluant les intérêts anglo-saxons. » Toujours selon ce rapport de 1940, « il y a des raisons de croire que Göring et le Dr Funk considèrent avec sympathie ces aspirations. On dit aussi que certains milieux industriels en Grande-Bretagne ont de la sympathie pour ce mouvement. On prétend que des progrès ont été faits pour garantir l’adhésion de la grande industrie américaine à ce mouvement. » Le groupe Worms souhaite « la conclusion rapide de la guerre, car ils pensent que sa continuation ne peut mener qu’à la ruine des intérêts de l’industrie lourde ». Concernant la Grande-Bretagne, leur objectif consiste à « provoquer la chute du gouvernement Churchill [et] à favoriser la formation d’un nouveau gouvernement comprenant Sir Samuel Hoare, Lord Beaverbrook et M. More-Belisha ». À travers Hoare, ils veulent « favoriser un accord entre l’industrie britannique et le "bloc" franco-allemand [et] protéger les intérêts anglo-saxons sur le continent ». Leur politique envers l’Allemagne consiste à « éliminer Hitler, Goebbels et Himmler avec sa Gestapo et faciliter ainsi la formation d’un bloc anglo-franco-allemand ». Opération Sunrise et Guerre froide Avec la disparition de Roosevelt en 1945 et la fin de la guerre en Europe, le projet synarchiste pour l’après-guerre, consistant à former un bloc économique globalisé, fut lancé sans délai. On commença par rompre l’alliance avec l’Union soviétique et créer un bloc anti-communiste, en y intégrant des éléments de la machine nazie. Roosevelt à peine décédé, on mena à bien l’opération "Lever du soleil" (Operation Sunrise): la négociation de la capitulation des forces allemandes dans le nord de l’Italie, conduite par Allen Dulles et le général SS Karl Wolff. Ce premier pont jeté entre l’anti-communisme nazi et l’anti-communisme anglo-américain allait se développer tout au long de la Guerre froide. Comme nous l’avons vu, avant la guerre, Allen et John Foster Dulles, du cabinet Sullivan et Cromwell, avaient été les conseillers juridiques du noyau dur des cartels nazis anglo-américains. De plus, Allen Dulles était membre du conseil d’administration de Schroder, Rockefeller et Co. Dès lors, il n’est pas surprenant que ce soit lui qui, en sa qualité de chef de l’OSS (Office of Strategic Services) à Berne, ait négocié la capitulation des forces allemandes dans le nord de l’Italie avec le général Karl Wolff, chef de la police et des SS dans cette région, le 2 mai 1945, cinq jours avant la capitulation générale à Reims. En 1950, Allen Dulles sera nommé numéro deux de la CIA puis, trois ans plus tard, numéro un. Entre-temps, son frère John Foster sera nommé secrétaire d’État du président Eisenhower. L’adjoint de Dulles dans l’opération Lever du soleil, James Jesus Angleton, le suivra à la CIA, tandis que le général Lyman Lemnitzer, autre collaborateur de Dulles lors des mêmes négociations, deviendra plus tard commandant des forces de l’OTAN et chef de l’état-major conjoint des forces américaines. Dulles, pour sa part, considérait les négociations sur la capitulation comme un pas important vers la formation d’une alliance anti-soviétique avec les éléments du Parti nazi et des SS qu’on pourrait "récupérer". Par conséquent, il tenait à en exclure complètement les Soviétiques, mais ceux-ci, informés de la manœuvre, exigèrent la rupture des négociations tant qu’ils n’y participeraient pas. Averell Harriman, ambassadeur américain à Moscou à l’époque, soutenait la position de Dulles. Dans une lettre à Roosevelt, Staline avait affirmé que « l’initiative de toute cette affaire (...) à Berne revient aux Britanniques ». En Italie même, Dulles s’efforçait d’empêcher des éléments communistes de la résistance anti-fasciste de prendre le pouvoir, à la faveur du chaos devant suivre la retraite militaire des nazis. Cette inquiétude explique aussi la création, après la guerre, d’unités fascistes "stay behind", sous l’égide de l’opération Gladio. Il est clair que le général Wolff, pour sa part, voulait que les négociations débouchent sur une scission définitive entre Anglo-Américains et Soviétiques. Certains de ses collaborateurs se berçaient de l’illusion de pouvoir « retourner au Reich et continuer, de concert avec les unités anglo-américaines, la lutte contre la Russie ». Plus réaliste, Wolff savait que c’était impossible, mais il espérait néanmoins que Dulles autoriserait les membres "idéalistes" et "décents" du parti nazi et des SS, y compris lui-même, à jouer « un rôle actif dans la reconstruction ». Tout au long des négociations et par la suite, Wolff restera un nazi convaincu qui, au cours de discussions avec des officiers alliés, traitait les Polonais de "mongols slaves". Un jour, il confia à deux SS sous ses ordres: « Nous allons récupérer notre Reich. Avec le temps, les autres commenceront à se battre entre eux et nous, nous serons au milieu et pourrons jouer les uns contre les autres. » Dulles le décrivait comme une personnalité "distinctive" et "dynamique", mais il impressionnait moins les autres négociateurs. Au départ, protégé par Dulles, Lemnitzer et d’autres, Wolff échappera de justesse, grâce à eux, aux poursuites du tribunal de Nuremberg. Puis, en 1949, poursuivi par les Britanniques à Hambourg, il sera acquitté après avoir produit des témoignages de Dulles et Lemnitzer en sa faveur. Toutefois, en 1962, après le procès d’Adolf Eichmann en Israël, le gouvernement ouest-allemand intenta un procès contre lui pour avoir planifié l’extermination des Juifs pendant les années où il était adjoint de Himmler et officier SS de liaison au quartier-général d’Hitler. En effet, dans une lettre écrite en 1942, il avait exprimé sa « joie spéciale en sachant que désormais, cinq mille membres du Peuple élu arrivaient tous les jours à Treblinka ». Cette fois-ci, il fut condamné. La tentative de protéger Wolff faisait partie d’une opération bien plus vaste par laquelle on cherchait à coopter certains nazis dans la reconstruction de l’Allemagne, en ce début de Guerre froide, tout en aidant d’autres à s’échapper par le biais des "lignes de rats". Certains criminels de guerre seront bel et bien poursuivis à Nuremberg et ailleurs, mais grâce à Allen Dulles et à James Jesus Angleton, d’autres nazis et collaborateurs nazis pourront fuir, via l’Italie ou l’Espagne de Franco, vers l’Amérique ibérique et l’Asie du sud-ouest. Cette opération était coordonnée avec des éléments corrompus de l’Église en Italie. Ceux qui se réfugiaient en Amérique ibérique arrivaient via l’Argentine qui, du temps de Juan et Evita Peron, était un refuge et point de transit pour des milliers de criminels de guerre nazis, jusqu’à ce que Peron mette fin à l’opération en 1949-50. L’opération Sunrise comportait au moins trois ramifications. D’abord l’opération Amadeus, destinée à financer la fuite de criminels de guerre en Amérique ibérique grâce à l’argent de la drogue, de gros stocks de morphine des SS ayant été passés en contrebande à cette fin. Deuxièmement, de faux billets de banque britanniques, contrefaits dans le cadre de l’opération Bernhardt, servaient par ailleurs à financer les "lignes de rats". Et troisièmement, pendant que des milliers de nazis trouvaient refuge en Amérique ibérique, d’autres devaient former, en Europe, des unités "stay behind", dans le cadre de l’opération Gladio. Mentionnons trois nazis de premier plan qui furent cooptés après guerre pour servir les intérêts "occidentaux" dans la Guerre froide: Reinhard Gehlen, Hjalmar Schacht et Otto Skorzeny, mari de la nièce de Schacht. Le premier, ancien général chargé des renseignements nazis sur le front Est, sera recruté par Dulles pour collaborer avec la CIA jusqu’à sa nomination, en 1956, comme principal officier de renseignement du nouveau gouvernement ouest-allemand. Quant à Schacht, il protégera surtout les avoirs des industriels nazis après-guerre, tandis que Skorzeny était affecté à l’organisation des "lignes de rats". Sabotage du programme de décartellisation En dépit de la ferme intention de Franklin Roosevelt de démanteler I.G. Farben et les autres cartels dès la fin de la guerre, afin de neutraliser les « armes de guerre économique » des nazis, tous les efforts allant dans ce sens furent systématiquement entravés. En avril 1945, par exemple, le chef d’état-major de l’armée américaine signe une directive (JS1067) précisant: « Vous interdirez tous les cartels et autres arrangements commerciaux privés et les organisations de type cartel (...) » De même, l’accord de Potsdam conclu le 2 août 1945 entre les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Union soviétique affirmait qu’« à la date la plus rapprochée possible, l’économie allemande sera décentralisée afin d’éliminer la concentration excessive de pouvoir économique comme on le voit dans les cartels, syndicats, trusts et autres arrangements de type monopoles ». L’intention de Roosevelt, reflétée dans ces deux documents, sera délibérément contrariée. L’homme chargé de la Division économique de l’armée américaine en Allemagne après la guerre, le général William H. Draper, s’était occupé du financement de la reconstruction allemande après la Première Guerre mondiale, en sa qualité de vice-président de Dillon, Read & Co. Son adjoint chargé des affaires économiques, Alexander Kreuter, travaillait à la Banque Worms et Averell Harriman, de Brown Brothers, Harriman, succéda à Jesse Jones au poste de ministre du Commerce des États-Unis. Un livre rédigé en 1950 par James Steward Martin, All Honorable Men, décrit le sabotage du programme de décartellisation mandaté par Roosevelt. Martin parlait en connaissance de cause, ayant été chef de la division Guerre économique du département de la Justice, puis affecté, après la guerre, à la branche Décartellisation du gouvernement militaire de l’occupation. La composition de cette branche au moment où Martin la rejoint illustre bien le problème. La division économique était dirigée par le colonel Graeme K. Howard, l’auteur d’un livre paru en 1940, America and a New World Order, pour faire l’apologie du système économique nazi. Vice-président de General Motors, il était membre du conseil d’administration de GM-Opel qui resta actif en Allemagne pendant la guerre. Il sera ensuite remplacé par le général William H. Draper, par ailleurs secrétaire-trésorier de Dillon, Read & Co. Le responsable de la section Acier de la branche industrie est Rufus Wysor, PDG de Republic Steel Co., et l’adjoint de Draper est Frederick L. Devereux, vice-président à la retraite d’une filiale de American Telephone & Telegraph. Côté britannique, la principale opposition à la décartellisation vient de Sir Percy Mills qui, en 1939, avait représenté la Fédération des industries britanniques dans diverses réunions à Dusseldorf, avec le Reichsgruppe Industrie, l’organisation nazie responsable de la mobilisation de guerre de l’économie allemande. L’équipe de Martin chargée de la décartellisation devait travailler à la division finance avec le capitaine Norbert A. Bodgan, ancien vice-président de la J. Henry Schroder Banking Corp. de New York. Rappelons que Dillon, Read & Co. et la J. Henry Schroder Banking Corp. sont les deux banques de placement américaines ayant géré le financement de la reconstruction de l’Allemagne après la Première Guerre mondiale. La première avait lancé aux États-Unis les obligations de la Vereinigte Stahlwerke, qui regroupait les quatre grands sidérurgistes allemands, dont Fritz Thyssen, l’un des premiers bailleurs de fonds d’Hitler. L’aspect juridique des prêts organisés par la Schroder Banking Corp. aux États-Unis était assuré par Sullivan & Cromwell, le cabinet de John Foster Dulles. Pendant toute la guerre, Allen Dulles, un collaborateur de Sullivan & Cromwell et directeur jusqu’en 1944 de la Schroder Bank de New York, dirigea la mission européenne de l’OSS en Suisse. La vice-présidente de la Schroder Bank, V. Lada-Mocarski, était consul américain en Suisse. Le 7 décembre 1946, Philip D. Reed, PDG de General Electric Co., compagnie qui avait supprimé le carbure de tungstène en faveur de Krupp, et financé Hitler, arrive à Berlin pour mener à bien une mission commandée par le secrétaire au Commerce Averell Harriman. Dans son rapport au ministre, il dit que la politique de décartellisation est l’œuvre des "extrémistes" du département de la Justice. Le 22 mai 1947, Martin démissionne, pour être remplacé par son adjoint, Philips Hawkins, le fiancé de la fille du général Draper. Martin est le troisième directeur du programme de décartellisation à donner sa démission. Ses prédécesseurs, le colonel Bernstein et Russell Nixon, étaient eux aussi partis à cause du sabotage de la décartellisation. En mars 1948, Richard Bronson, le chef de la branche décartellisation, propose de soustraire à la réorganisation toutes les entreprises de biens d’équipement et d’industrie lourde, et annonce qu’environ un quart des membres du personnel sera licencié. Dix-neuf employés qui s’opposent au sabotage de la décartellisation seront traités de "déloyaux", et une note sera insérée dans le dossier de chacun d’eux, précisant qu’il n’aura droit à aucune promotion, mutation ou autre modification de son statut sans l’approbation des autorités supérieures. De même, en 1948, la commission de lutte contre les menées anti-patriotiques de la Chambre (House Un-American Activities Committee) ruina la carrière de deux responsables du département du Trésor, Harry Dexter White et Lauchlin Currie, qui participaient activement aux enquêtes sur la BRI, Standard Oil, Chase, ITT, SKF, Ford, General Motors et les Morgan. Ils seront tous deux dénoncés comme agents communistes. Currie disparaît en Colombie et sa nationalité américaine lui sera retirée en 1956, tandis que White mourra d’une crise cardiaque le 16 août 1948, à l’âge de 56 ans, en rentrant chez lui après un interrogatoire. Les débuts de la globalisation Martin identifie les principales sociétés américaines ayant œuvré contre le programme de décartellisation. Il s’agit d’un groupe autour des entreprises Morgan, de banquiers de Harriman et de consultants en gestion de Dillon, Read & Co. Voyons le profil de certains des directeurs. Après la guerre, James V. Forrestal, ancien PDG de Dillon, Read et vice-président de General Aniline and Film, est passé du poste de sous-secrétaire à la Marine à celui de secrétaire au Commerce. Robert A. Lovett, ancien collaborateur de Brown Brothers, Harriman, est passé du ministère de la Guerre, où il était sous-secrétaire, au département d’État, avec le même rang. Après avoir été ambassadeur en Russie et en Grande-Bretagne, W. Averell Harriman est nommé secrétaire au Commerce, puis, plus tard, ambassadeur sans portefeuille du plan Marshall. Draper lui-même avait été nommé sous-secrétaire de l’Armée en 1947, avant de démissionner pour reprendre son poste de vice-président de Dillon, Read. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, le président de la BRI était un Américain, Thomas H. McKittrick, en dépit du contrôle exercé sur cette banque par les nazis ! Lors de la conférence de Bretton Woods en juillet 1944, on adopta une résolution excluant explicitement du FMI et de la Banque mondiale tout pays n’ayant pas rompu toutes relations avec la BRI. Deux mois auparavant, McKittrick avait défendu sa position, disant que « nous continuons à faire tourner la machine, car quand l’armistice arrivera, les puissances autrefois hostiles auront besoin d’un instrument efficace comme la BRI ». Il resta d’ailleurs à la tête de cette institution pendant deux ans après la résolution de Bretton Woods. En 1948, la BRI est devenue la chambre de compensation des transactions en devises étrangères entre pays participant au programme de reprise européenne. McKittrick était alors vice-président de la Chase National Bank. Il servit aussi, un temps, de conseiller financier à Averell Harriman, lorsque celui-ci était ambassadeur sans porte-feuille en Europe de l’Administration de coopération économique. Accusé d’avoir participé à la conduite d’une « guerre d’agression », Hjalmar Schacht fut acquitté à Nuremberg en 1946, bien qu’il ait favorisé l’accession au pouvoir d’Hitler, et qu’il ait conçu et mis en œuvre le système économique fasciste qui permit la mobilisation de guerre. Impliqué dans le complot raté pour assassiner le Führer, en 1944, il passa le reste de la guerre en prison. Par la suite, une cour de dénazification le condamna à huit ans de camp de travail, mais il retrouva la liberté en 1948, après avoir gagné son procès en appel. Alors qu’il était encore en prison à Stuttgart, Schacht déclara que si on lui donnait trois semaines, avec accès à ses dossiers personnels et trente à quarante feuilles de papier, il pourrait présenter un plan de reprise pour l’Allemagne dans l’après-guerre qui ne coûterait pas un centime aux puissances occupantes. Bien que celles-ci n’aient pas accepté immédiatement l’offre, le gouvernement militaire américain l’autorisa en 1949 à occuper des postes administratifs dans les organismes allemands. L’homme qui portait la responsabilité de la politique d’austérité draconienne, de travaux forcés et de guerre d’agression fut donc libéré et réhabilité, parce que l’Internationale synarchiste entendait mettre à nouveau en œuvre la politique "schachtienne" dans l’après-guerre, après avoir réussi à éliminer le legs du président Franklin Roosevelt. Comme Martin le fait remarquer, le danger après la guerre était que les cartels deviennent non pas l’instrument d’une résurgence du nazisme, mais des groupes financiers britanniques et américains. Il avertit que, si les États-Unis devaient connaître de graves difficultés économiques, « la plupart des conditions d’une nouvelle version du drame allemand se trouveraient réunies sur la scène américaine ». Avant la Deuxième Guerre mondiale, les 250 plus grosses firmes américaines contrôlaient deux-tiers des avoirs industriels aux États-Unis, dont la majorité était dans les mains d’une centaine de sociétés. Après la guerre, les cent plus grandes entreprises, appartenant à huit groupes financiers, contrôlaient non plus les deux-tiers, mais les trois-quarts de l’économie industrielle américaine. Martin écrit: « Tout comme les six plus grandes compagnies financières allemandes étaient entremélées aux sociétés industrielles dominantes, dans l’économie américaine, il y a huit grandes unités financières qui ont obtenu un degré de pouvoir comparable ici. Ce sont: 1) le groupe Morgan, qui contrôle United States Steel, General Electric, Kennecott Copper, Americain Telephone and Telegraph, International Telephone and Telegraph; 2) les intérêts Rockefeller, dont les sociétés Standard Oil et la Chase National Bank; 3) le réseau Kuhn Loeb de gaz, électricité et eau; 4) les avoirs de Mellon, dont l’Aluminium Co, Gulf Oil, Koppers, Westinghouse Electric; 5) le groupe de Chicago, dont International Harvester et les conserveries; 6) les intérêts du Pont, dont General Motors, EI du Pont de Nemours, et United States Rubber; 7) le groupe de Cleveland, avec Republic Steel, Goodyear et autres, et 8) le groupe de Boston, dont United Fruit, Stone and Webster Utilities et la First National Bank of Boston. » Depuis la parution du livre de James Martin en 1950, l’organisation du monde financier et industriel anglo-américain a subi bien des changements. Notamment, à partir de 1971, avec l’évolution d’une société de production vers une société de consommation. Néanmoins, son avertissement sur le danger de fascisme aux États-Unis dans des conditions de dépression économique et son analyse des sociétés anglo-américaines ayant collaboré avec les nazis restent plus que jamais d’actualité. source: http://www.solidariteetprogres.org/documents-de-fond-7/histoire/article/comment-londres-et-wall-street-ont-mis-hitler-au FIN | |
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