LES FORMES PENSÉES
A. Besant et C.-W. Leadbeater
AVANT-PROPOS
"À mesure que la connaissance s'accroît, l'attitude de la science à l'égard du monde invisible subit des modifications considérables. La terre avec tout ce qu'elle porte, les mondes physiques qui l'entourent ne sont plus seuls à attirer l'attention des savants ; ils se voient obligés de chercher plus loin encore, et d'en venir aux hypothèses sur la nature de la matière et de la force qui se trouvent dans les régions où les instruments dont ils disposent ne pénètrent pas. L'éther fait maintenant partie intégrante du domaine scientifique, et n'est plus une simple hypothèse. Le mesmérisme, sous son nouveau nom d'hypnotisme, n'est plus banni de la science officielle. On se défie des expériences de Reichenbach, mais on ne les condamne pas complètement. Les rayons Roentgen ont transformé quelques-unes des anciennes idées au sujet de la matière, pendant que le radium les révolutionnait et entraînait la science vraie au delà des frontières de l'éther sur les confins du monde astral.
Les cloisons entre la matière animée et la matière inanimée sont brisées. On a trouvé que les aimants étaient en possession de pouvoirs presque dangereux, capables de communiquer certaines formes de maladies, d'une manière qui n'est pas encore expliquée d'une façon satisfaisante. La télépathie, la clairvoyance, la transmission du mouvement sans contact, ne font pas encore partie de la science courante, mais ne tarderont pas à y prendre leur place.
La science a poussé ses recherches si loin, a fait preuve d'une ingéniosité si rare dans sa pénétration de la nature, a montré une patience si inlassable dans toutes ses recherches, qu'elle obtient enfin la récompense donnée à tous ceux qui cherchent. Les forces et les êtres du plan de la nature le plus voisin du nôtre commencent à se montrer sur l'extrême limite de notre horizon physique : "La nature ne fait pas de bonds", et à mesure que le savant s'approche des confins de son royaume, il est profondément troublé par les lueurs qui lui arrivent d'un plan nouveau, lié intimement au sien.
Il se trouve obligé de spéculer sur les présences invisibles, pour trouver une explication rationnelle des phénomènes physiques qu'il ne peut
nier ; peu à peu il est entraîné bien au delà, et sans le comprendre encore, il est déjà en contact avec le plan astral
L'étude de la pensée est une des parties les plus intéressantes du domaine qui s'étend entre le monde physique et le monde astral. Nos savants, se donnant d'abord à l'étude de l'anatomie et de la physiologie du cerveau, essayent d'en faire la base d'une saine psychologie. Ils passent ensuite dans la région des rêves, des illusions, des hallucinations ; dès qu'ils essayent de créer une science expérimentale en vue d'établir des classifications et des lois, ils pénètrent immédiatement sur le plan astral. Le docteur Baraduc, de Paris, a été sur le point de franchir cette limite en photographiant des images astro-mentales, en obtenant des reproductions de ce qui, au point de vue matérialiste, serait le résultat des vibrations de la substance grise du cerveau.
Tous ceux qui ont étudié sérieusement la question savent que les impressions photographiques dont nous parlons sont produites par les rayons ultra-violets provenant d'objets que les rayons du spectre solaire ne permettent pas de distinguer. On a pu vérifier les affirmations de certains clairvoyants par l'apparition, sur des plaques photographiques sensibles, de figures et d'objets, invisibles aux yeux physiques, mais qu'ils voyaient et décrivaient pourtant.
Il est impossible pour un homme de bonne foi de rejeter dans leur ensemble des affirmations présentées par des hommes sérieux, qui ont été à même de les vérifier à maintes reprises. Et nous avons même des chercheurs qui se sont attachés à obtenir des images de formes subtiles, inventant des méthodes spéciales pour en faire des reproductions exactes. Le docteur Baraduc semble avoir été l'un des plus heureux dans ses expériences, et il a publié un livre où il relate ses recherches et qui contient des reproductions des photographies qu'il a obtenues. Il cherche, nous dit-il, les forces subtiles au moyen desquelles l'âme – qui est selon lui l'intelligence travaillant entre le corps et l'esprit – essaye de s'exprimer. Il s'est efforcé de noter ces mouvements au moyen d'un instrument qui fait mouvoir une aiguille sur un cadran et de recueillir sur des plaques sensibles ces vibrations lumineuses, mais invisibles. Il arrive dans ses expériences à éviter les erreurs qui pourraient provenir de la chaleur ou de l'électricité. Nous pouvons négliger ses études sur la biométrie (mesure de la vie par le mouvement) et nous arrêter un instant sur ses recherches en iconographie. Il s'agit des reproductions de courants invisibles qui, selon
lui, partagent la nature de la lumière dont l'âme se sert pour produire les formes qui ont pu être saisies par la photographie. Certaines de ces photographies représentent, sous leurs formes éthériques ou magnétiques, les résultats de phénomènes physiques ; nous ne nous y arrêterons pas, bien qu'elles soient intéressantes en elles-mêmes, parce qu'elles n'ont pas un rapport direct avec le sujet spécial dont nous nous occupons.
En pensant fortement à un objet, le docteur Baraduc donna naissance à une forme-pensée, qu'il fixa sur une plaque sensible ; c'est ainsi qu'il essaya de reproduire d'image mentale d'une dame qu'il avait connue autrefois et qui était morte à l'époque de l'expérience ; il obtint un cliché rappelant un dessin de lui sur lequel il avait fixé les traits de cette même personne sur son lit de mort. Il dit, du reste avec raison, que la création d'un objet provient de la fixation d'une image à sa sortie de l'esprit, au moment où elle se matérialise, et il cherche à se rendre compte de l'effet chimique causé sur les sels d'argent par cette image née de la pensée. Un type frappant est celui que présente cette force dirigée vers l'extérieur (une prière sérieuse, par exemple). Une autre prière ressemblera comme forme aux feuilles d'une fougère ; une autre pourra se comparer à la courbe d'une fontaine jaillissante. Trois personnes songeant à l'affection qui les unit projetteront une pensée comparable à une masse ondulée de forme longue. Un jeune garçon se désolant sur le corps d'un oiseau mort est entouré d'un flux émotionnel de fils recourbés qui s'interpénètrent. Un sentiment de profonde tristesse se reconnaît à un fort tourbillon. En regardant avec attention la série de ces reproductions si particulièrement intéressantes, on se rend clairement compte que ce que l'on obtient n'est pas l'image de la forme-pensée, mais bien l'effet causé dans la matière éthérique par les vibrations qui l'accompagnent ; il est, par conséquent, nécessaire de connaître complètement la pensée qu'on examine pour comprendre les résultats obtenus.
Il peut être utile de présenter aux étudiants, un peu plus clairement que cela n'a été fait jusqu'à présent, certains faits qui rendent plus intelligibles les résultats obtenus par le docteur Baraduc. Ces derniers sont naturellement imparfaits ; car un appareil photographique et des plaques sensibles ne sont pas des instruments faits pour l'examen du monde astral ; néanmoins, comme on pourra le voir, ces résultats sont du plus haut intérêt en ce qu'ils servent de lien entre les investigations purement scientifiques et celles qui sont dues à des clairvoyants.
A l'époque même où nous écrivons, des observateurs étrangers à la Société Théosophique essaient d'expliquer comment des émotions successives font changer de couleurs l'ovoïde nuageux ou aura qui nous environne tous. Des articles sur ce sujet paraissent dans des revues qui n'ont aucun rapport avec notre Société, et un médecin spécialiste 1 a établi, grâce à un grand nombre d'observations, la couleur de l'aura de différents types et de tempéraments divers. Les résultats de ses recherches se rapprochent de très près de ceux obtenus par des théosophes clairvoyants et une concordance aussi complète entre les deux méthodes est une démonstration suffisante de faits dont l'évidence ne peut être mise en doute.
Le livre "l'Homme visible et invisible" s'occupe de l'aura à son point de vue général. La présente étude, de l'auteur de "l'Homme visible et invisible "et d'un de ses collègues, a pour but de pousser un peu plus loin ; on a pensé qu'il était utile de faire pénétrer dans l'esprit de l'étudiant cette idée que la pensée et le désir vivent et agissent et que leur influence s'étend, à tout ce qu'ils viennent toucher."
livre téléchargeable ici:
http://nous-les-dieux.org/images/b/bb/Les_Formes_Pens%C3%A9es.pdf
http://www.scribd.com/doc/29177985/Les-formes-pensees