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 UN DEMI-SIÈCLE DE BÉBÉS VOLÉS EN ESPAGNE !

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MessageSujet: UN DEMI-SIÈCLE DE BÉBÉS VOLÉS EN ESPAGNE !   UN DEMI-SIÈCLE DE BÉBÉS VOLÉS EN ESPAGNE ! Icon_minitimeVen 4 Mai 2012 - 0:25

UN DEMI-SIÈCLE DE BÉBÉS VOLÉS EN ESPAGNE !





UN DEMI-SIÈCLE DE BÉBÉS VOLÉS EN ESPAGNE ! 17718210
Une milicienne franquiste tenant un bébé volé dans ses bras


J'ai décidé de publier ce billet suite au reportage que j'ai pu découvrir aujourd'hui dans le magazine TV "l'Effet Papyllon" diffusé en clair sur Canal +. Le Papy en est presque traumatisé par ce qu'il a pu voir et dont il ignorait l'existence jusqu'à ce jour. Pour ceux qui étaient autant ignorants que moi sur ce sujet, vous allez découvrir l'insupportable qui s'est produit chez nos "voisins" espagnols durant cinquante ans, entre 1940 et 1990. C’est l'un des grands tabous de l’histoire espagnole, l'un des épisodes honteux de la période franquiste. Pendant longtemps, on a appelé ces enfants "les bébés perdus"; on parle maintenant de 300 000 bébés volés. Après la guerre civile, des dizaines de milliers d’enfants ont été soutraits à leur famille républicaine, pour être confiés ou vendus à d’autres familles, proches du régime de Franco. Le dossier avait été soulevé par le juge Garzon avant qu’il ne soit suspendu. Le Papy a donc entrepris quelques recherches qui ne ce sont pas avérées faciles, dès le départ; pour exemple, voici le type de résultats que j'obtenais dès le début de mes recherches:


UN DEMI-SIÈCLE DE BÉBÉS VOLÉS EN ESPAGNE ! 94714510

Mais il en faut beaucoup plus pour décourager un vieux renard tel que le Papy ! Je ne suis peut-être pas un expert en informatique mais je suis tenace. Voici le fruit de mes recherches que je tenais à partager avec vous.


Sous Franco, des milliers de nourrissons ont été enlevés à leur famille républicaine dans le cadre de la lutte contre les «rouges». Selon le juge Garzón, cette politique a donné naissance à une mafia qui opérait encore dans les années 90...



Le témoignage saisissant de Belen

Longtemps, Belen a cru l’histoire que lui avaient racontée ses parents: elle était née en 1973 à la maternité Santa-Cristina, sur l’avenue O’Donnell, à Madrid, un peu par hasard. Son père et sa mère habitaient alors à Paris, ils passaient leurs étés dans la capitale espagnole où ils reviendront s’installer, bien plus tard. C’était son histoire, simple. Et puis, il y eut ce jour où, dit-elle, « le monde s’est écroulé ».

C’était en 1995. Elle demande alors le renouvellement de sa carte d’identité. La fonctionnaire la lui refuse, « invoquant un vice de forme ». Belen ne comprend pas. Elle parle à sa sœur, de dix-huit ans son aînée. Celle-ci lui répond: « Il faut que je te voie. Papa et maman ne doivent rien savoir. » Et elle l’emmène consulter le registre d’état civil. Là, « j’ai appris que j’étais une enfant adoptée ».

Belen en tremble encore. « Sur le coup, ce fut un cataclysme. Puis je me suis souvenue de doutes anciens. C’était comme si je l’avais toujours su. Ma mère m’avait eue à 45 ans, je ne lui ressemblais en rien, et quand je l’interrogeais sur ses douleurs de l’accouchement, elle restait très évasive. » Belen questionne ses parents. Ils lui disent que sa mère biologique était « en bonne santé » et qu’elle avait dû l’abandonner par « souci financier ». Et ils coupent court...



Le rôle essentiel des religieux

Mais Belen, elle, ne s’arrête pas là. « Je voulais regarder ma vraie mère dans les yeux, connaître mes éventuels frères et sœurs ». Elle aura un second choc: en 2009, les médias espagnols commencent à parler des "bébés volés du franquisme". L’affaire vient d’être mise sur la place publique par le juge Baltasar Garzón. Le magistrat andalou, célèbre pour avoir poursuivi les tortionnaires de la junte argentine et pour être à l’origine de l’arrestation de Pinochet, a lancé une vaste enquête sur les crimes commis sous la dictature franquiste qui a sévi de la fin de la guerre civile en 1939 à la mort du caudillo, en 1975.

Brisant le "pacte du silence" sur lequel s’est bâtie la transition démocratique, le juge Garzón accuse le régime franquiste de « crimes contre l’humanité » et d’une « volonté d’extermination » des républicains, les perdants, les rojos, les "rouges". Dans son dossier d’instruction, il y a des "disparus", mais aussi des enlèvements de nourrissons - une histoire que les Espagnols croyaient être l’apanage de leurs cousins sud-américains. Pire, ils découvrent que les rapts, lancés par les franquistes pour des motifs idéologiques, sont devenus le socle d’une petite industrie occulte qui s’est développée jusque dans les années 1990.

S’appuyant sur les recherches menées par l’historien Ricard Vinyes, spécialiste des geôles franquistes, le juge Garzón décrit d’abord le vol massif de bébés par les franquistes. Ceux-ci répondaient à l’injonction du psychiatre Vallejo Nagera, favori du caudillo: « Stopper le virus communiste en extirpant les nouveau-nés de leurs familles républicaines ». Fort d’une loi de 1939 confiant à l’Etat les enfants nés sous X, le régime fait main basse, dans les maternités et les prisons, sur les enfants nés d’opposants assassinés, exilés, ou de mères détenues. Les bébés sont placés dans des familles acquises à la cause. Au passage, des intermédiaires se sucrent.

Belen est interloquée . Elle est née et a été adoptée deux ans avant la mort de Franco. « Je naviguais sur Internet comme une folle pour tout savoir sur ce scandale ». Elle harcèle son père adoptif sur les conditions de son adoption. Il finit par avouer qu’il a déboursé 300 000 pesetas. Une fortune pour l’époque, l’équivalent d’un petit appartement. La transaction aurait été assurée par Sor Maria, une sœur des Filles de la charité qui est la cible de dizaines d’accusations dans ce scandale. Celle-ci nie en bloc. Pourtant, l’enquête du juge Garzón montre que le trafic de bébés s’appuyait sur des réseaux impliquant des gynécologues, des infirmiers, des sages-femmes, des chauffeurs de taxi, des avocats, et des gens d’église: mères supérieures et prêtres. « Leur rôle était essentiel, estime le sociologue González de Tena. Ces religieux à la solde du régime national catholique inspiraient crainte et respect, et offraient aux enlèvements un paravent caritatif ». Selon lui, le trafic a continué bien après la fin du franquisme. Le juge Garzón estime que le nombre total d’enfants enlevés entre les années 40 et 90 oscillerait entre 136 062 et 152 237. Politique à l’origine, l’enlèvement de nourrissons aurait donné lieu à un négoce mafieux.

Belen est bouleversée: « Je me suis rendu compte que des centaines de gens étaient dans mon cas. Cela m’a réconfortée: avant, j’étais persuadée que ma mère biologique m’avait rejetée. Maintenant, je suis presque sûre qu’elle a été trompée, qu’on lui a dit que son enfant était morte-née ».



Garzón suspendu pour avoir enfreint la loi d’amnistie

« Rien que de penser à ces trafics, j’ai honte de vivre dans ce pays », explose Mar Soriano. À 45 ans, cette ingénieure madrilène est la tête de proue d’un collectif qui sort tout juste de l’anonymat, la Plateforme des enfants volés. Début janvier 2011, ils étaient quelques dizaines à lancer des ballons dans le ciel de la Puerta del Sol. Depuis, les émissions télé sur le collectif se multiplient. Sur sa page Facebook, cinq cents familles ont rédigé des plaintes, des centaines d’autres s’enquièrent des démarches à suivre pour pister un parent disparu, un frère, une sœur, une fille. Si Mar Soriano a lancé ce mouvement, c’est que sa sœur a été une des victimes de l’"ogre" franquiste, comme Belen. Après des années d’enquête, elle a réussi à reconstituer son drame. « Ma mère accouche le 3 janvier 1964 à Madrid, dans la clinique du Generalíssimo Franco, rebaptisée O’Donnell. Ma sœur Beatriz naît en parfaite santé. Le lendemain, des infirmiers la placent dans une couveuse, parlant d’une "procédure normale". Mon père accourt, mais il n’est pas autorisé à voir la petite. Le 7 janvier, ma mère rentre à la maison sans Beatriz: on lui a dit qu’elle a été infectée par un nouveau-né en couveuse. Le 8, un médecin lâche sèchement à mes parents: " Elle est morte. On l’a enterrée dans la fosse commune. Nous nous occupons de tout." Ils ne l’ont jamais revue, bien sûr. »

Mar hésite, puis poursuit son récit: « Un an plus tard, en 1965, ma mère est sur le point d’accoucher. Dans la même clinique. Une nuit entière, elle perd son sang, elle risque de mourir, le personnel sanitaire ne fait rien. Soudain, arrive une aristocrate très influente chez qui ma mère faisait des ménages. Elle s’approche du médecin-chef, lui balance une gifle fracassante et hurle: "Non, pas cette fois-ci, je ne l’accepterai pas!" ». Mar éclate en sanglots. « Cette petite fille qui allait naître, et qu’on allait voler, c’était moi ». En 2002, elle entame des recherches et découvre, aux archives de Madrid, l’acte de décès qui indique que sa sœur est morte d’une "otite", comme huit autres enfants de la maternité, le même jour. « C’est médicalement impossible. Ces huit enfants, c’était une livraison de "cadeaux", j’en suis sûre, en pleine fête des rois ! » Pedro Soto, 47 ans, un ami de Mar, cherche lui aussi une sœur, volée en 1979. « Le médecin qui l’avait placée en couveuse assurait qu’elle était née sans poumon. Pourtant, elle est supposée être morte au bout de dix heures. Tant de temps sans poumons, ça ne tient pas debout ».

Dénoncer ? Oui, mais comment ? Mar et ses amis ont tout tenté: plaintes individuelles et collectives, tribunaux pénaux et administratifs. Toutes les requêtes sont déboutées. Quant au juge Garzón, il a été suspendu de ses fonctions, mis hors jeu au printemps 2010 dans l’attente d’un procès intenté contre lui par des personnalités diverses qui l’accusent d’avoir enfreint la loi d’amnistie du franquisme votée en 1977. Résultat: la puissante Audience nationale (la principale institution judiciaire espagnole qui juge les délits les plus graves), à Madrid, s’est débarrassée du lourd dossier des crimes franquistes en les transférant à vingt-sept tribunaux communs, dans tout le pays, où les magistrats se lavent les mains des bébés volés. L’avocat des familles de victimes, Fernando Megan, confie: « C’est kafkaïen. Des milliers de bébés ont été volés depuis les années 40 dans des dizaines de cliniques du pays, et les juges disent ne pas être compétents ! À ce jour, aucune plainte n’a été prise en compte; elles sont toutes en attente, ou classées ». Mar renchérit: « À cause de la loi d’amnistie sur les crimes du franquisme, toutes les affaires de bébés volés et même celles commises après la dictature, restent impunies. Un procureur de l’Audience nationale m’a dit: " Vous devriez oublier tout cela " ».



Des trafiquants pétris d’idéologie fascisante

Antena 3 a pourtant diffusé en novembre et décembre 2010 un documentaire en six volets, l’Usine à bébés, qui présente les cas de mères ayant été dépossédées de leurs enfants dans des cliniques, surtout dans les années 80. Mais elle s’est bien gardée de souffler mot de la racine franquiste du phénomène. Le docu parle seulement d’un trafic mafieux, bien organisé, qui semble être né ex nihilo. « Or, il n’y a rien de plus faux », dit Pedro Soto. « Quand ils ont volé ma sœur, en 1979, ma mère avait 33 ans, la santé. Mais elle venait d’Andalousie rurale, sans éducation, incapable de contester la parole des médecins. Elle était une proie parfaite pour un succulent business. C’est vrai qu’au fil des ans, le facteur idéologique a perdu de sa force. Mais les trafiquants sont les mêmes, pétris d’idéologie fascisante. Il y a une évidente continuité ».

Belen a 37 ans, un fils, un mari, une vie familiale tranquille, un bon job dans le tourisme. « Mais j’ai un malaise au fond de moi. Rien ni personne ne peut me l’enlever tant que je n’ai pas retrouvé ma mère ». Alors elle cherche. Elle garde l’anonymat, elle ne veut pas que ses parents adoptifs soient au courant de sa quête. « Depuis que j’ai découvert mon adoption, j’ai une relation tendue avec eux. Ils m’ont toujours bien traitée, et je leur en suis reconnaissante. Mais ils n’acceptent pas que je recherche mes origines. Je n’ai toujours pas osé leur demander pourquoi ils m’ont menti et dissimulé mon adoption », dit-elle. « Je vais bientôt prendre un avocat, et avec un ordre judiciaire, j’obtiendrai l’accès aux registres de la maternité Santa-Cristina. C’est la seule façon de connaître l’identité de ma mère ». Cela lui coûte 3 000 euros, une somme énorme pour elle. « J’ai peur de connaître ma mère. C’est peut-être une égoïste, ou quelqu’un qui ne voudra pas me recevoir. Mais, tant pis, je prends le risque. C’est un besoin impérieux ».



L'Espagne n'enquêtera pas sur les bébés volés du Franquisme

Le parquet général a refusé d'entamer une enquête au niveau national et demande à chaque famille de porter plainte auprès du tribunal régional où a eu lieu le délit présumé, a indiqué un porte-parole du parquet.
L'association nationale des victimes d'adoptions illégales, Anadir, avait déposé plainte jeudi auprès du Procureur général de l'État, Candido Conde-Pumpido, pour demander l'ouverture d'une enquête sur le sort des enfants volés. Le parquet général justifie cette décision sous prétexte que les responsables présumés de ces vols ne faisaient pas partie d'un réseau unique, mais opéraient depuis plusieurs points du territoire espagnol. Selon le parquet, les enquêtes sur ces enfants ne sont pas prévues par la loi sur la mémoire historique, votée en 2007 et visant à réhabiliter les victimes de la guerre civile (1936-1939) et de la dictature. Pourtant, la réalité est toute autre; car si l'on retrouve de nombreux médecins impliqués dans ce scandale, c'est surtout le surpuissant lobby religieux espagnol qui serait éclaboussé par ces crimes odieux. En tout état de cause, l’église catholique, pilier du franquisme, est très largement impliquée.



Le franquisme n'est pas mort

La plainte déposée par l’association Anadir était soutenue par l’Association pour la récupération de la mémoire historique (ARMH), qui réclame des enquêtes sur les disparus du franquisme; mais ces années noires jouissent encore d’un important tabou au titre de la réunification nationale et du Pacte du silence en vertu duquel, les franquistes acceptaient la démocratisation en échange de l’oubli du passé.

Difficile de savoir combien d’enfants sont concernés car la plupart des preuves ont été effacées, les actes de naissance ont été falsifiés ou brûlés. Mais la marche vers la vérité est initiée.




source:
freddy http://che4ever.over-blog.com/article-scandale-en-espagne-un-trafic-de-bebes-voles-qui-dure-depuis-le-franquisme-67035626.html
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MessageSujet: Re: UN DEMI-SIÈCLE DE BÉBÉS VOLÉS EN ESPAGNE !   UN DEMI-SIÈCLE DE BÉBÉS VOLÉS EN ESPAGNE ! Icon_minitimeVen 4 Mai 2012 - 0:52

EN ESPAGNE, LES ENFANTS VOLÉS
DU FRANQUISME RÉCLAMENT JUSTICE





En Espagne, près de 300 000 enfants pourraient avoir fait l’objet d’adoptions frauduleuses depuis les années 40 jusqu’aux années 90. La justice commence à entendre les victimes de ce juteux marché.

Dans ce dossier, le traditionnel silence qui entoure les crimes du franquisme en Espagne n’a pas pu, cette fois, étouffer la clameur des victimes d’une tragédie qui brise encore des vies trente-cinq ans après la mort de Franco.

Depuis plusieurs mois, les personnes affectées par les adoptions illégales réalisées sous la dictature réclament, si ce n’est justice, au moins la vérité sur leur passé. Et les médias s’en font écho, dans une Espagne toujours divisée sur les questions de la mémoire historique.



Trente mille enfants enlevés à des mères républicaines

Le trafic d’enfants qui a sévi en Espagne des années 40 aux années 90 plonge ses racines dans la dictature franquiste.

Après la guerre civile espagnole (1936-1939), environ trente mille enfants ont été enlevés à leurs mères républicaines pour être confiés à des institutions publiques ou à des familles proches du régime du général Franco. Le but était d’éviter que les mères "contaminent" leur progéniture avec leurs idées subversives.

Dès les années 60? toutefois, ce sont des motifs purement crapuleux qui ont permis la perpétuation de ces "vols", donnant lieu à un vrai trafic. Les enfants étaient alors enlevés à des femmes vulnérables, mineures ou en situation de précarité sociale, et remis moyennant paiement à une famille adoptive.

Lorsque les mères n’avaient pas "cédé" leur enfant, on leur faisait croire qu’il était mort-né. Pour éviter tout problème, on leur affirmait que l’hôpital se chargerait des formalités administratives et de l’enterrement.

Le phénomène a été particulièrement intense entre 1960 et 1980. Le sociologue Francisco Tena, qui s’est spécialisé dans cette affaire, affirme toutefois (au quotidien El Mundo) avoir vu des cas jusqu’en 1995, soit vingt ans après la mort de Franco.



"Réserver" un bébé pour le prix d’un appartement

« Il s’agissait d’une affaire juteuse », déclarait il y a quelques mois sur le plateau de télévision d’une émission d’Antena 3, Antonio Barroso, qui a appris il y a quelques années sa condition d’enfant volé. Pour un prix équivalant à un ou plusieurs appartements, des couples en mal d’enfants "réservaient" un bébé qui leur était remis dans un lieu et à une date prévus à cette fin.

L’Association nationale des affectés par les adoptions illégales (Anadir) a calculé que 300 000 enfants pourraient avoir fait l’objet d’adoptions frauduleuses. Malgré l’ampleur du phénomène, il semble qu’il soit le fait de personnes isolées et non d’institutions hospitalières ou religieuses, bien que des bonnes sœurs et des prêtres, travaillant dans les établissements hospitaliers concernés, aient pris part au trafic.

Aujourd’hui, mères et/ou enfants victimes de ce système veulent connaître la vérité et la justice espagnole commence à les entendre. Ainsi, le parquet de Cadix a récemment accepté d’ouvrir des enquêtes sur des bébés disparus entre 1960 et 1980.

L’Anadir, créée par Antonio Barroso et Juan Luis Moreno, un autre enfant "acheté", prévoit de déposer une plainte pour enlèvement et trafic d’enfants, le 27 janvier prochain, dans l’espoir que la tragédie fasse l’objet d’une enquête nationale.

Y a-t-il prescription ? Les juristes ne se mettent pas d’accord. Pour certains, quarante ans après, il est trop tard; pour d’autres, ce genre de délits, qui impliquent la disparition de personnes, ne se prescrit pas. Le 27 janvier, Anadir offrira à la justice l’opportunité de se pencher sur le passé encore à vif de l’Espagne.




source:
freddy http://www.rue89.com/2011/01/07/en-espagne-les-enfants-voles-du-franquisme-reclament-justice-184328
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MessageSujet: Re: UN DEMI-SIÈCLE DE BÉBÉS VOLÉS EN ESPAGNE !   UN DEMI-SIÈCLE DE BÉBÉS VOLÉS EN ESPAGNE ! Icon_minitimeVen 4 Mai 2012 - 2:08

L'ESPAGNE EXHUME SES BÉBÉS VOLÉS DEPUIS FRANCO





UN DEMI-SIÈCLE DE BÉBÉS VOLÉS EN ESPAGNE ! 20110110


Des centaines de témoignages affluent, et les questions de milliers d’Espagnols ressurgissent: « Mon bébé, mon frère, était-il vraiment mort lorsque les médecins nous l’ont enlevé ? »

Les vols de bébés qui auraient été pratiqués depuis la guerre civile jusqu’au début des années 90, remuent les tréfonds de l’Espagne: plus de 700 cas ont été recensés en 2011. Les enfants auraient pu être adoptés jusqu’en France et en Allemagne.

Les histoires se succèdent, toutes plus invraisemblables, et à une échelle proprement hallucinante. Et les dossiers affluent maintenant sur les bureaux des juges.

« Si les plaintes sont avérées, l’Espagne pourrait avoir été la scène secrète d’un trafic d’enfants organisé sur son territoire », écrivait Luis Gómez, journaliste d’El País, dans le premier volet d’une grande série d’enquêtes quotidiennes que le journal dédie depuis début mars à ces " vies volées".



Des curés et religieuses ont pu organiser les adoptions

La plateforme d’échange ouverte sur le site du quotidien accumule les témoignages. Du goutte à goutte émouvant, on est passé au déversement fangeux.

On apprend dans le quotidien que Doña Mercedes, une élégante dame bien comme il faut et « très croyante », aurait régenté d’une main de fer jusqu’à huit appartements à Bilbao entre 1965 et 1984: huit "maison-berceaux" où cohabitaient entre 10 et 22 femmes enceintes.

Il s’agissait le plus souvent de filles de notables ayant "fauté" et que l’on cachait là pour éviter l’embarras à leur entourage jusqu’à la naissance.

Mais, afin de sauver pour de bon leur réputation, mieux valait placer l’enfant en adoption, leur susurrait Mercedes Herrán de Gras, dont le réseau visant à fournir des bébés, moyennant paiement, à des couples, a pu s’étendre sur toute l’Espagne et jusqu’en France et aux États-Unis.

C’est ce que laisse entendre le témoignage d’une religieuse de Tenerife, sœur Juana Alonso, cité dans ce reportage d’El País:

    « Doña Mercedes nous appelait quand elle s’était engagée [à fournir un enfant, ndlr] et elle nous demandait un petit, et parfois on lui répondait “ Quand même, laissez-nous en ! ”, parce que nous aussi on avait reçu une autre demande. »
Les parents payaient une petite fortune pour dissimuler leurs filles dans ces appartements, mais d’autres femmes enceintes sans le sou venaient aussi s’y réfugier. Les auteurs du reportage expliquent:
    « Dans ces cas, c’étaient des curés [...] et des religieuses [...] qui repéraient les jeunes femmes enceintes et les envoyaient voir Doña Mercedes. »




« Je ne l’ai plus jamais revu ma fille »

C’est le cas de Dolores Chumillas qui fuyait, enceinte, un compagnon violent et des parents peu compréhensifs. Elle a dû payer son séjour chez Doña Mercedes à coups de ménages épuisants, notamment chez Madame où elle époussetait ses « photos avec le Pape, avec Franco. C’était comme un palais ».

Dolores n’avait jamais parlé de placer son enfant en adoption avant l’accouchement, en 1978.

    « Ma fille était splendide à la naissance: 3,8 kilos. Une religieuse l’a prise en photo et me l’a donnée.

    C’est la seule que j’ai d’elle, parce que, deux jours plus tard, on m’a renvoyée de la clinique San Francisco Javier de Bilbao où j’avais accouché. La religieuse m’a dit que ce serait mieux que la petite reste.

    Quand je suis revenue la chercher, on m’a dit : “Vous n’avez jamais accouché ici.” Une fille de la maison m’a expliqué plus tard qu’ils avaient vendu ma petite pour 200 000 pesetas
    [environ 1 200 euros, ndlr]. »


Dolorès n’a pas perdu espoir de la retrouver.



« Les tentacules du franquisme »

L’Espagne avait commencé à parler, timidement, du cas des enfants disparus du franquisme avec l’adoption de la loi sur la mémoire historique en 2006.

Pendant la guerre civile et sous les premières années de la dictature, les enfants étaient arrachés aux mères républicaines prisonnières et aux familles de "rouges" pour les remettre à des notables franquistes et leur assurer ainsi une " bonne éducation ".

Malgré une tentative menée par le juge Baltasar Garzón, ces cas n’ont pas encore fait l’objet d’une enquête coordonnée à l’échelle nationale.

Avec les centaines de témoignages récents, l’Espagne découvre cependant que les vols, cette fois motivés par l’argent, ont peut-être continué jusque bien après la mort de Franco.



L’omerta d’une société ultra-hiérarchisée

Le trafic ne semble pas avoir été coordonné, mais la majorité des histoires se ressemblent: une femme d’origine modeste vient d’accoucher à l’hôpital lorsqu’on annonce à la famille que l’enfant est mort. Elle ne peut pas voir le corps, mais on lui offre de s’occuper gratuitement de l’inhumation.

Le respect de l’autorité, de la figure du médecin, voire de l’Église dans les hôpitaux religieux, empêche les parents d’exiger de pouvoir dire adieu à l’enfant qu’ils viennent de perdre. Mar Soriano, coordinatrice de la Plateforme des enfants volés, fondée en mars 2008, explique :

    « L’Église exerçait une forte pression en Espagne, où elle insistait sur l’image de la bonne mère: jeune, de bonne famille et surtout mariée.

    Même une fois le franquisme disparu, ses tentacules sont restés présents, notamment à travers certaines lois en vigueur encore dix ans après la mort de Franco et qui ont pu donner une sensation d’impunité totale aux responsables de ces réseaux monstrueux.
    »
Jusqu’en 1987, les parents adoptifs pouvaient par exemple faire inscrire leur enfant comme étant un enfant biologique, assure Mar Soriano qui recherche depuis dix ans sa sœur, née dans une clinique madrilène en 1964.

Le registre de l’hôpital la donne pour morte d’une otite peu après l’accouchement. Une cause invraisemblable, selon Mar.

    « Sur la même page, figurent dix autres cas de décès à cause d’une otite ! »
Pour elle, il s’agissait en fait de différencier les véritables morts et les cas d’enfants donnés en adoption ou vendus.

Elle pense aujourd’hui que sa sœur pourrait se trouver en Allemagne.



« Le médecin qui a signé le décès de ma sœur exerce encore »

Si la plupart des cas n’ont pas encore été élucidés, la mobilisation récente et croissante commence à porter ses premiers fruits: les familles de 261 enfants disparus sous le franquisme ont déposé plainte ensemble en janvier.

Le gouvernement s’est lui engagé à payer les tests ADN que la justice pourrait leur réclamer et mettra un coordinateur national à leur disposition. Les familles seront reçues par les députés le 15 mars.

Reste le danger du temps qui passe, des registres disparus, des responsables décédés et surtout l’épineuse question juridique. Certains experts craignent en effet qu’il y ait prescription ou que les lois de l’époque n’aient pas prévu de punir de tels faits à l’époque.

D’autres leur rétorquent que puisqu’il s’agit de " disparition sforcées ", le délit ne prescrit pas. Mar Soriano tonne :

    « Ce n’est pas vrai que tous les responsables sont morts. Le médecin qui a signé le décès de ma sœur exerce encore. »





source:
freddy http://blogs.rue89.com/ibere-espace/2011/03/13/bebes-voles-sous-franco-vous-navez-jamais-accouche-ici-194506
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