LE BOIS RAMÉAL FRAGMENTÉ - BRF
Les Bois Raméaux Fragmentés (dits BRF) permettent de cultiver sans labour, sans engrais et sans eau (ou très peu) des végétaux alimentaires ou non.
En utilisant des branches fraîchement broyées et répandues rapidement au sol, toute une pédofaune et pédoflore va s'installer et ainsi reproduire les mêmes mécanismes que la forêt, laquelle est autosuffisante. Les BRF sont considérés comme des aggradants (on parle alors d'aggradation à l'inverse de dégradation) et présentent donc un matériau de premier choix pour restaurer les sols épuisés.
La culture sur B.R.F permet de neutraliser les principales maladies dont sont victimes les tomates (exemple, la Fusariose). Vous pouvez récupérer auprès d'un élagueur tous les rameaux de bois (dont le diamètre est inférieur à 7 cm), sauf les résineux qui apportent de l'acidité. C'est une méthode biologique, et économique : entrez en contact avec les élagueurs de votre commune, cela les arrange de vous donner les rameaux de bois, car s'ils les rapportent à la déchetterie, ils doivent payer une taxe.
Bien que les BRF puissent être précompostés à basse température et pour une courte durée (3 mois), ils ne sont pas assimilables à des composts.
Définitions
BRF
Le terme BRF, Bois Raméal Fragmenté, ou encore Bois Raméaux Fragmentés, désigne des branches broyées (fragmentées). Les branches à sélectionner sont des rameaux d'un diamètre inférieur à 7 cm provenant d'arbres feuillus (angiospermes), les résineux (gymnospermes) sont tolérés en mélange à hauteur de 20 %. Les branches (ou les très jeunes arbres) qui composent le BRF représentent la partie la plus riche de l’arbre. On y retrouve 75 % des minéraux, des acides aminés, des protéines et des catalyseurs.
Par extension, le terme BRF désigne aussi des méthodes culturales agricoles innovantes qui, par l'introduction du broyat dans la couche supérieure du sol ou la mise en paillis de BRF, recréent un sol de type "forestier". Les BRF favorisent la pédogénèse nécessaire à la création de l'humus.
Leur utilisation est considérée comme essentielle dans une agriculture de type "Biologique" et "de conservation" ainsi que dans la lutte contre la désertification.
Basidiomycètes
Les basidiomycètes (Basidiomycota) constituent un vaste embranchement (ou division) de champignons, caractérisés par des spores formées à l'extrémité de cellules spécialisées, les basides. Ces champignons ont besoin d'air et d'humidité pour survivre. Ils ne survivent pas dans un sol à nu (sans mulch) ni en profondeur.
Mycélium
Le mycélium est un ensemble de filaments, plus ou moins ramifiés, formant la partie végétative d'un champignon. Il est situé en sous-sol.
Intérêts
Les Ligneux (bois) créent plus d'humus et de meilleure qualité que les herbacées (composts ou fumiers). Cette découverte québécoise est à l'origine d'un changement complet de paradigme dans les sciences du sol et dans l'agriculture.
Le couple lignine/mycélium est au départ d'une succession de cycles interactifs alliant pédofaune, pédoflore et minéraux. Cette "chaîne trophique" est la pédogenèse naturelle des sols forestiers.
En forêt, les mycéliums dépolymérisent la lignine des racines et radicelles qui ne survivent pas. La lignine (bois juvénile) des branches terminales est identique à celle des radicelles. En la broyant, nous favorisons la multiplication des mycéliums et le travail cultural.
Grâce à la lignine du BRF, la température reste stable et moyenne, le pH neutre, l'humidité vitale constante. Plus besoin d'irriguer, ni de fertiliser. De plus, le fait que le sol ait une couverture aide à lutter contre le ruissellement (c'est donc aussi une très bonne manière de lutter contre l'érosion).
La présence des basidiomycètes est le gage de la réussite dans l'amélioration de la structure d'un sol. Ils sont les principaux micro-organismes capables de digérer la lignine du bois, recyclant et aidant les végétaux à absorber et assimiler l'eau et les substances nutritives en formation dans le sol. Ils sont le point de départ de la chaîne trophique avec les bactéries, suivies des insectes. Générateurs d'antibiotiques naturels, ils protègent les cultures des parasites et maladies.
Les intérêts et les chiffres annoncés seraient peu crédibles s'ils n'étaient affirmés et confirmés par 30 ans d'études scientifiques de chercheurs et d'organismes de renom (Université de LAVAL-QUEBEC, Pr.LEMIEUX & CTA Wallonie-BELGIQUE, J.HEBERT).
Humification
Bien que l'augmentation notable des rendements soit impressionnante, l'accroissement rapide du taux d'humus semble être l'intérêt premier. L'accroissement du taux d'humus se situe à 1 % sur moins de 10 ans alors qu'il faut 50 ans pour obtenir un résultat similaire avec du compost et 80 ans avec fumier ou lisier seuls.
Rendements accrus
En quantité comme en qualité, sur toutes les cultures testées et en tous lieux (les plus forts rendements, 500 % à 800 % de la planche témoin, revenant aux pays tropicaux - Afrique, Madagascar - sur tomates et courgettes en raison du contrôle des nématodes grâce aux BRF). Les Canadiens obtiennent régulièrement 200 % à 300 % sur la culture des fraises. Les études, notamment en Ukraine (1996-97), sur le seigle, montrent des accroissements notables du nombre de grains, de leur poids, de la matière sèche, de l'azote, etc.
Humidification
Absence totale d'arrosage, sur les Causses du Quercy, pendant l'été 2005, chez M. Dupety, un des précurseurs français du BRF à qui l'on doit une forte médiatisation ces dernières années et de là une nouvelle reconnaissance en France.
Outre le fait que la limitation de l'arrosage accroît la qualité gustative et biologique du produit, qu'elle évite le lessivage des sols et des nutriments solubles, qu'elle diminue la pénibilité du travail, qu'elle permet d'envisager la remise en culture de terrains abandonnés pour cause de sécheresse persistante et de difficultés d'accès à l'eau (abandon de champs de lavande dans le Sud-Est), il faut avoir en mémoire que le problème de l'eau est un des problèmes majeurs de demain avec la dégradation galopante des sols.
Traitement phytosanitaire
Après recherches (LAVAL-QUEBEC-LEMIEUX), parmi la quantité de produits générés par la pédofaune, figurent des antibiotiques utilisés par les plantes. On remarque, lors des essais, l'absence de certaines maladies et prédations existant sur les planches-témoin et le peu d'impact d'autres attaques.
Travail réduit
Pas de labour (terre floculée sur 15 à 50cm de profondeur), désherbage limité par l'effet paillage, arrosage inutile, traitements réduits....
Permet de préserver l'environnement
L'azote étant fixé, il est plus difficilement entraîné par lessivage. Le BRF pourrait même contribuer à fixer l'azote d'autre origine présent, celui du lisier par exemple.
Utilisation de rémanents forestiers
Jusqu'ici négligés, voire encombrants, les résidus de travaux forestiers ou d'élagage se découvrent une nouvelle noblesse et une nouvelle richesse.
La recherche de matière première pour le développement du BRF, qui semble inéluctable, rejoint l'intérêt que l'on porte actuellement aux haies vives, à leur richesse biologique, animale, à leur nécessité pour le vent, l'eau et la biodiversité.
Autres intérêts
Il existe d'autres implications potentielles (regain de l'intérêt pour l'agriculture locale, naturelle et peu coûteuse, ouverture de possibilités de recherches sur les sols carencés, sur les antibiotiques biologiques, etc.).
Cette nouvelle pratique est simple, évidente, elle ne demande que peu de financements (aussi bien pour sa mise en œuvre que pour d'autres recherches non indispensables) et pourtant seul le hasard semble avoir, encore une fois, initié sa découverte.
Après plusieurs milliers d'années de mise en sommeil, de matraquage, de mauvais traitements divers et variés, de pollutions, d'acharnement inconscient, il suffit de quelques mois, de quelques "chips" de broyats, pour remettre en vie un sol "forestier" et multiplier par 500 la pédofaune.
En pratique Production du BRF
Plus le diamètre de la branche est petit, meilleur sera l'effet sur le sol (tout diamètre supérieur à 7 cm est à proscrire). L'idéal est que ces rameaux ou branchages soient broyés pendant la période dormante, peu avant la poussée de sève (février/début mars). Ceci parce qu'elles contiennent de la lignine en formation, plus attaquable par les champignons et les bactéries que la lignine adulte ou mûre, telle que présente dans le tronc des arbres. Ces branches contiennent une matière azotée indispensable au développement de ces bactéries et champignons. Ces branchages, chez vous, peuvent provenir de la taille et de l'élagage de vos arbres d'ornement, de la taille de vos arbres fruitiers, de la taille de vos haies, à l'exception des buis et ligustrum de moins de deux ans.
Ces branchages, rameaux, etc., cette matière première sera lacérée, fragmentés dans une broyeuse afin de faciliter l'attaque de la lignine par les bactéries et les champignons. En effet, l'écorce de ces petites branches est protégée des insectes et des bactéries par un germe de cuticule. La lacération met le bois à nu et le rend donc immédiatement attaquable par bactéries et champignons.
Utilisation
Épandre une fois par an entre 150 à 200 mètres cubes de BRF frais par hectare sur une couche d'environ 2 à 5 cm. Le BRF de résineux est à éviter; il convient de ne pas en incorporer plus de 20%.
Incorporer par griffage au sol, sur 5 à 15 cm (suivant la nature du sol), le processus devant rester aérobie.
Si la première application de BRF est effectuée en fin d'hiver ou au printemps, effectuer un apport d'azote la première année seulement (compost ou fumier).
Semer et ne plus perturber le sol.
Les années suivantes, on ajoute une couche par-dessus celle de l'année passée. Il est bon de recouvrir tout le sol de BRF (même les allées peuvent être recouvertes).
Grâce au BRF, on peut constater les trois couches caractéristiques d'un sol vivant et fertile:
En surface, la couche de BRF d'environ 1 cm;
La couche en décomposition remplie de filaments blancs (les mycéliums des champignons basidiomycètes);
Le sol bien noir (et qui sent très bon).
Manuel pratique
Les rongeurs Les rongeurs les plus à redouter sont sans aucun doute les campagnols terrestres (arvicola terrestris). Ces rongeurs vivent en partie sous terre et se nourrissent de racines et radicelles. Le BRF par son épaisseur constitue une protection des campagnols vis-à-vis de leurs prédateurs (renards, buses, chouettes...).
Faim d'azote La "faim d'azote" est un terme agronomique pour imager le besoin en azote nécessaire à la décomposition de la matière organique. En fait, pour caricaturer, les molécules carbonées contenues dans la matière organique ne sont pas très "digestes" telles quelles pour la microflore du sol. Pour pouvoir dégrader les molécules carbonées du BRF en humus, la microflore du sol utilise également de l'azote. La microflore prend alors l'azote le plus facilement disponible (celui contenu dans la solution du sol) ce qui rend cet azote indisponible pour les plantes cultivées (au départ ce terme de "faim induite en azote" est apparu dans la problématique d'incorporation de la paille de blé dans le champ).
La "faim induite en azote" peut être compensée par un apport complémentaire en engrais (organique ou non).La mise en place d'une culture de légumineuses (trèfle, luzerne, lupin, pois...) une saison avant l'incorporation du BRF suffit à inhiber cette "faim d'azote". Mais il faut également savoir que cette "faim" n'est que provisoire (1 à 3 ans)... Une fois que la microfaune sera en place, l'azote contenu dans le BRF sera progressivement libéré dans la solution du sol.
Collemboles et acariens Le développement des champignons stimule celui de leurs principaux consommateurs : les microarthropodes fongivores (collemboles et acariens) (Larrochelle 1994) qui sont les principaux représentants de la microfaune du sol. Ce broutage ne peut toutefois avoir lieu que si les champignons, et donc le bois qu’ils ont consommé, sont suffisamment riches en protéines. Ce broutage stimule par ailleurs l’activité lignivore des champignons en activant la prolifération du mycélium ainsi rajeuni. De plus, les excréments de ces microarthropodes vont permettre le développement de communautés bactériennes qui vont minéraliser l’azote qu’ils contiennent. C’est à ce niveau que se produit la libération très progressive de l’azote immobilisé précédemment.
source:
http://fr.ekopedia.org/Bois_Ram%C3%A9al_Fragment%C3%A9
Le bois raméal fragmenté, ou encore bois raméaux fragmentés (BRF) est le nom donné à un mélange de résidus de broyage (fragmentation) de rameaux de bois (branches).
Par extension, le terme BRF sert à désigner aussi une technique culturale agricole innovante imaginée au Canada qui, par l'introduction du broyat dans la couche supérieure du sol ou en paillis, cherche à recréer un sol de type "forestier". Le BRF facilite en effet la pédogénèse indispensable à la création de l'humus. Son utilisation est quelquefois reconnue comme principale dans une agriculture de type "biologique".
Avec le BRF, on cherche à réinstaller l'activité biologique mise à mal par le travail du sol (labour) qui détruit le lieu de vie des "habitants" du sol (pédofaune) en le bouleversant et le mettant à nu. On incorpore pour cela le BRF en surface (0 à 4 cm) puis les vers de terre se nourrissent de la cellulose pendant que les champignons dégradent la lignine.
Types de bois utilisables
Le bois caulinaire n'est pas utilisable en BRF (généralement utilisé en bois énergie). Son rapport C/N particulièrement élevé (600) nécessite une très grande quantité d'azote lors de la dégradation. Seul l'aubier et les rameaux jeunes (diamètre < 7 cm) provenant d'un mélange d'arbres nobles (bois durs à forte teneur en tannins tels que le chêne, le châtaignier, l'érable, le hêtre, l'acacia) sont utilisables en BRF. En effet, les tannins se trouvent essentiellement dans le duramen.
Les résineux sont eux à éviter (10 à 20% sont cependant tolérés en mélange). Ils sont moins acceptables pour les BRF que les feuillus compte tenu de leur lignine spécifique. De plus, la résine n'a pas de caractère aggradant car elle est constituée de dérivés de diterpènes (partie colophane) et de monoterpènes (partie térébenthine). Il faut noter que seuls les genres Pinus, Picea, Larix et Pseudotsuga ont de canaux résinifères. Les thuyas sont eux caractérisés par des constituants du duramen toxiques pour les microorganismes, dérivés de tropolones (thujaplicines) à caractère phénolique, et sont par conséquent à proscrire dans le BRF.
Composition du bois raméal
Les branches (ou les particulièrement jeunes arbres) qui composent le BRF représentent la partie la plus riche de l'arbre. On y retrouve 75% des minéraux, des acides aminés, des protéines et des catalyseurs.
Ce bois raméal contient des celluloses, hémicelluloses et lignines, de particulièrement nombreuses protéines, l'ensemble des acides aminés, presque l'ensemble des types de sucres et amidons, en plus de polysaccharides intermédiaires. Il faut ajouter un nombre incalculable de dispositifs enzymatiques, d'hormones, mais en particulier de polyphénols, huiles principales, terpènes, tanins et autres..., associés à divers degrés à l'ensemble des nutriments nécessaires à la synthèse ainsi qu'à la régulation de la vie.
Parmi tous ces produits, un très grand nombre sont extrêmement fragiles comme les enzymes, les acides aminés, et plusieurs types de protéines. D'autres produits seront des sources énergétiques immédiates comme les sucres, suivis des celluloses et des hémicelluloses. Reste la lignine, molécule tridimensionnelle, l'une des plus compliquées que la nature a édifié qui sera une source d'énergie importante, mais d'accès complexe, puisque cette énergie est contenue dans des cycles aromatiques que peu d'êtres vivants sont aptes à dégrader pour en tirer bénéfice. Parmi ceux-là, on compte des protozoaires et des bactéries, mais principaux sont des champignons du groupe des basidiomycètes [1].
Rôle
Le BRF sert à régénérer le sol et de former des chaînes trophiques grâce au rôle prépondérant de la jeune lignine (présente sous forme d'oligomères ou de monomères) ainsi qu'à l'action principale des basidiomycètes dans la dépolymérisation de la lignine conduisant à la production de glomalines favorables à la pédogenèse avec une influence majeure sur la conservation et la distribution de l'eau biologiquement active par symbiose entre les hyphes mycéliens et les racines.
Ajouter du BRF sert à reconstruire durablement un écodispositif au niveau du sol.
Cette technique est utilisable par l'ensemble des formes de culture, potagers privés, maraîchage, agriculture, nouvelles plantations et établissements de haies, sylviculture, arboriculture...
Processus
La dépolymérisation de la lignine produit des polyphénols qui sont des antioxydants. Cela empêche le lessivage de l'azote en automne et facilite sa réorganisation dans la fabrication de l'humus.
Le processus de décomposition d'éléments végétaux fait appel à l'activité microbienne et cryptogamique (champignons) du sol. C'est une lente mais inexorable transformation. Les filaments de mycélium produisent des glomalines qui sont des "colles" humiques d'où les phénomènes d'aggradation. Il y a cumul entre les réseaux mycéliens et la production de glomalines. Cela produit des sols structurés et enrichit en humus stable.
La présence de lignine jeune va faciliter le développement rapide des champignons (basidiomycètes) qui dégradent le bois. Associé à une présence élevé de carbone (c/n du BRF = 50), l'azote présent dans les rameaux est rapidement consommé. La prolifération des champignons va entrainer une réorganisation de l'azote vers l'humification.
Avec le BRF la question de l'énergie est d'importance. En effet, le BRF apporte de l'énergie chimique, du combustible à la vie du sol en quelque sorte, et ce grâce à la lignine, noyau d'hémicellulose, de cellulose et de sucres. La lignine est particulièrement longue à être digérée : seuls certains organismes sont capables de cet exploit. Ce sont pour la majeure partie des pourritures blanches à cause de leur aspect (champignons que vous avez sans doute observé en déplaçant un vieux tas de bois). La digestion de la lignine par le sol produit une quantité importante d'énergie. Ce "carburant" accessible aux champignons qui le réintègre via la chaîne trophique du sol, leur donne un pouvoir structurant : ils sécrètent des antibiotiques limitant certaines bactéries ; leur action rend la cellulose du B. R. F. accessible aux micro-organismes ; ils alimentent une chaîne, des micro-arthropodes vivant du mycélium, leurs déjections servant de nourriture à d'autres organismes, etc...
Faim d'azote
Les apports de BRF "vampirisent" l'azote disponible (entre autres) car les champignons surtout en ont besoin pour s'installer. Cet azote est prélevé dans les réserves du sol provoquant une pénurie temporaire de cet élément. La dégradation de la lignine par les champignons produit des polyphénols qui sont des antioxydants. Les nitrates sont une forme oxydée de l'azote (NO3). Comme il y a nettement moins de nitrates, un apport de fertilisant peut s'avérer utile.
Les cultures en place ou à celles à venir risquent de manquer d'azote" (plus ou moindre selon la nature du sol). Ce déficit en azote est défavorable aux cultures pendant les deux à six premiers mois. Pour compenser ce manque, installer la première année, un engrais vert de la famille des légumineuses, trèfle ou luzerne par exemple, ou épandre une fumure (type lisier) riche en azote.
Les épandages de BRF à l'automne sont mieux intégrés du fait de la pluie ou de la neige.
Production
Plus le diamètre de la branche est petit, meilleur sera l'effet sur le sol (tout diamètre supérieur à 7 cm est à proscrire). L'idéal est que ces rameaux ou branchages soient broyés au cours de la période dormante par conséquent sans leurs feuilles, en fin d'automne. On privilégie le bois jeune car il contient de la lignine en formation, plus attaquable par les champignons et les bactéries que la lignine adulte présente dans le tronc des arbres. Ces branches contiennent une matière azotée indispensable au développement de ces bactéries et champignons.
On préconise de ne pas mettre trop de feuilles dans le BRF car incorporer du feuillage en grande quantité facilite les bactéries au détriment des champignons et on se rapproche alors d'un processus de compostage classique.
Les branchages peuvent provenir de la taille et de l'élagage des arbres d'ornement, de la taille des arbres fruitiers et des haies (attention aux résineux dont la part ne doit pas exécéder 10 à 15%). On fragmente ce bois dans un broyeur pour favoriser l'attaque de la lignine par les bactéries et les champignons. En effet, l'écorce de ces petites branches est protégée des insectes et des bactéries par une couche de cutine. La lacération met le bois à nu et le rend par conséquent immédiatement attaquable par bactéries et champignons.
On évitera d'utiliser les branches mortes sèches qui risquent de pomper l'eau du sol plutôt que de maintenir ce dernier humide. De plus, les branches mortes sont appauvries en nutriments. Il ne vaut par conséquent mieux pas les utiliser ou alors en particulièrement petites proportions et plutôt en mélange au reste du broyat.
En terme purement économique pour les sylviculteurs, la production de BRF peut être concurrencée par celle de bois énergie[2]. Il faut aussi se méfier de l'exportation intempestive des rameaux des forêts. Le prélèvement appauvrit le milieu et ne permet pas à l'écodispositif de se régénérer correctement.
Utilisation
Épandre une fois par an entre 150 à 200 mètres cubes de BRF frais par hectare sur une couche d'environ 1 à 2 cm. Le BRF de résineux est à éviter; il convient de ne pas en incorporer plus de 20%.
Incorporer par griffage au sol, sur 5 à 10 cm (suivant la nature du sol), le processus devant rester aérobie. Au delà de 15cm de profondeur le processus de décomposition attendu ne fonctionnera pas.
Si la première application de BRF est effectuée en fin d'hiver ou au printemps, effectuer un apport d'azote la première année uniquement (compost ou fumier)
Semer et ne plus perturber le sol.
Si les sols sont humides et gorgés d'eau, retarder ou anticiper les incorporations et préférer des apports réguliers (1 fois l'an) en faible quantité : 20 t/ha maxi soit entre 40 et 50 m3.
Les apports de fin d'été jusqu'au début de l'hiver sont les plus favorables. Ils peuvent se réaliser dans des cultures intermédiaires en place (épandage en petite dose en surface dans un couvert végétal ou culture principale)
source:
http://www.agritechnique.com/bois_rameal_fragmente.php