TRANSITION ET ARCHE
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| TÉMOIGNAGES DES ENFANTS ROCHE - AFFAIRE ALÈGRE | |
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Localisation : Tarn
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| Sujet: Re: TÉMOIGNAGES DES ENFANTS ROCHE - AFFAIRE ALÈGRE Mar 26 Jan 2010 - 14:58 | |
| Transcription du spectacle "Fils de Juge" Bonsoir, bonsoir à tous, et merci de nous faire l'amitié d'être présents parmi nous ! Ce soir, ce n'est pas à un spectacle de théâtre que vous allez assister - il ne faut jamais se fier aux apparences - mais plutôt à la divulgation de dures réalités. Alors, ce sont des vérités qui fâchent, mais qui ne sont, malheureusement, que trop réelles. Il y a quelques années, voyez-vous, je me touvais dans la même position que vous: j'étais assis dans la salle et je m'imaginais vivre dans la réalité rassurante que nous vendent tous les jours les médias marchands aux ordres - aux ordres, parce que c'est toujours celui qui paie les violons qui choisit la musique. Mais ce n'est là qu'une réalité factice, un décor de théâtre, pour qu'on se tienne tous tranquilles. Le monde est une scène, écrivait Shakespeare, et sur la scène de nos vies se joue tous les jours une véritable tragédie dont nous ne sommes plus vraiment les acteurs, mais les victimes, d'autant que le texte en est écrit par avance et en coulisses. Ces coulisses de notre réalité, je les connais pour être le fils d'un de ces individus qui s'y agitent, qui ont tout pouvoir sur ce qui se passe sur la scène de nos vies. Ces coulisses, mon père nous y a entraîné beaucoup plus loin que je ne l'aurais souhaité, alors que je n'en demandais pas tant. Ces coulisses, je vais vous dévoiler ce qui s'y passe et, paradoxalement, ça se passera sur une scène. Ce soir, je vous y guide. Suivez-moi, je connais le chemin. Et, quand le rideau sera tombé, vous serez les seuls juges. [applaudissements] Avec tout ce que j'ai vu, entendu et vécu, j'ai assez rapidement fini par me rendre compte qu'en France, ce n'est pas à la magistrature que nous avions affaire, mais bien à une véritable pourristrature. Alors, avant de démasquer plus avant notre système judiciaire corrompu, je vais tout d'abord me présenter brièvement; après tout, " qui c'est, celui-là, pour nous raconter tout ça?" Je m'appelle Charles-Louis Roche, j'ai trente ans, je suis juriste de formation et ancien (?02:10) de Toulouse; ce que je précise, non pas pour me goberger, d'autant qu'il n'y a absolument pas de quoi à une époque où nous subissons tous les méfaits de la technocratie, mais simplement pour que vous sachiez que, quand je vais vous parler de ce qui se passe dans les coulisses de la technocratie en général, et du monde judiciaire en particulier, et bien je sais exactement de quoi je parle. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'ai embrassé cette double voie politique et juridique, qui sont un petit peu les deux impostures sur lequelles repose notre société du mensonge: c'était afin d'être doté de l'arsenal intellectuel qui permet de ne pas être largué quand on s'aventure dans ce genre de territoire. Et enfin, à l'heure actuelle, pour ceux qui veulent tout savoir, je suis chef de projets dans un cabinet de courtage du secteur financier, ce qui n'a strictement rien à voir avec ma présence ici ce soir. Je vais vous présenter aussi ma sœur Diane, qui a vingt cinq ans, qui est aussi juriste et qui ambiance ce spectacle depuis la régie là-haut. Elle me... [applaudissements] Merci pour elle ! Merci pour elle ! Elle me sifflera en cas de retard, pour que vous ne loupiez pas le dernier métro; et elle se bat, elle aussi, à mes côtés depuis des années, pour déterminer enfin la vérité sur la mort de papa - puisque nous sommes tous les deux les enfants de Pierre Roche - qui était un magistrat très haut gradé puisqu'il était président de chambre de cour d'appel. Et notre père a été assassiné en février 2003, suite à sa compromission avec les forces qui sont derrière l'affaire Allègre de Toulouse, ce que je vais vous détailler davantage. Alors, on va peut-être commencer par une entrée en matière générale, et puis nous passerons du général au particulier. Tous les sondages de ces dernières années sont formels: nous sommes, à chaque fois, systématiquement 70%, un minimum de 70%, à ne plus avoir la moindre confiance en la justice de notre pays - suivant cette expression consacrée. 70% d'entre nous, donc, qui ont fini par se douter qu'il y avait décidément quelque chose de pourri dans notre magistrature, et encore la plupart d'entre eux ne connaissent-ils que la face visible de cet iceberg - puisque moi, notre justice, je la connais beaucoup trop, et par expérience personnelle, pour avoir encore une quelconque confiance en elle. Et quand on voit ce qu'on voit, qu'on sait ce qu'on sait, c'est pas étonnant de penser ce qu'on pense. Pire encore, alors que dans un état de droit, seuls les criminels doivent avoir quoique ce soit à redouter du système judiciaire - encore heureux ! - l'un de ces sondages va jusqu'à préciser que cette même écrasante majorité de nos concitoyens redoute - et à juste titre, grands dieux !, à juste titre - de se retrouver un jour face à un juge, qui est donc clairement identifié et reconnu comme une menace, alors que nous ne sommes certainement pas 70% de criminels; mais cela vient du fait, et bien, que nous avons tous senti, (? senti 04:41) mais il y a aussi ceux qui savent, que sous les oripeaux des juges, et bien, se cache une nouvelle caste d'inquisiteurs qui se sont retranchés derrière un nouvel obscurantisme. Il y a d'ailleurs une transposition complète du modèle de l'Inquisition moyenâgeuse - je ne suis pas sûr que modèle soit le mot adapté, ce serait plutôt un anti-modèle [inaudible] - dans notre système judiciaire actuel - qui d'ailleurs s'autoproclame de lui-même "inquisitoire", hein, ils ont déjà avoué... (? 05:05) Dans les deux cas, ben VOUS, vous êtes persécutables à volonté, pour des raisons qui, la plupart du temps, vous échappent complètement, par un frustré en robe, hein - pour vous impressionner, cette robe - qui est armé dans un cas de la Bible et dans l'autre du Code Pénal; l'inquisiteur vous saoûle de latin, le juge, lui, va sous assommer d'un jargon juridique inintelligible - dans lequel il y a beaucoup de latin, d'ailleurs - qui n'est là que pour vous perdre dans ce que l'on est en train de faire de vos vies; l'inquisiteur peut vous soumettre à la question, le juge, lui, appelle ça une garde-à-vue; en tout cas, dans les deux cas, vous allez être maltraités par des soudards pour tenter de vous estorquer une confession - confession, toujours ce vocabulaire religieux, là encore... cela doit être ça que l'on appelle le service public; et puis surtout, le juge comme l'inquisiteur disposent tous les deux du pouvoir - ah ! le POUVOIR ! Le mot est lâché, ils n'ont que cela à l'esprit ! - du pouvoir, et bien à la fois de ne pas avoir besoin du moindre prétexte pour envoyer n'importe quel malheureux au bûcher pour hérésie, et puis aussi, en sens inverse, et bien, de pouvoir absoudre de leurs péchés les pires ordures quand on les a pris la main dans le sac. Ainsi, mon père ne s'est-il jamais gêné, tout au long de sa carrière, à la fois pour faire les pires emmerdements aux gens qu'il avait dans le nez, et aussi pour voler au secours des criminels, y compris dans des affaires où il y avait mort d'homme. Et voilà comment le pouvoir judiciaire, qui est sensé rendre la justice et qui a été délégué - figurez-vous que nous sommes sensés l'avoir délégué, en droit; j'ai l'impression qu'on ne nous a pas demandé notre avis, mais enfin, il est sensé avoir été délégué pour servir -, et bien le voilà travesti par les hommes en robe en instrument de domination, accaparé pour asservir et rendre le contrôle de nos vies. Cela alors qu'en démocratie, le pouvoir judiciaire n'appartient qu'au peuple - qui est seul souverain - au peuple auquel il a été confisqué par une caste de gens indignes qui, avec toute leur morgue, se comportent comme s'ils étaient nos maîres, alors qu'ils ne sont que nos serviteurs - et payés avec notre argent, encore ! J'ajoute que, sur le plan constitutionnel, les juges ne disposent pas de la moindre parcelle de légitimité, puisqu'ils se permettent d'exercer un pouvoir alors qu'ils n'en ont été investis par aucune élection, et tout cela en dehors de tout contrôle populaire et sans la moindre espèce de responsabilités. Alors, la responsabilité, c'est un thème dont je vous parle davantage. Vous voyez, dans notre état de droit, nous sommes tous responsables de nos actes; cela va de soi, et c'est parfaitement normal - et encore heureux ! Tous. Tous, sauf les enfants, sauf les fous, et sauf les juges... Pour prendre un exemple édifiant: si vous songez par exemple au cas d'un chirurgien - qui, lui, sauve des vies, hein, au lieu de les briser; surtout, ne pas confondre ! - un chirurgien qui, et bien, au bout de la centième opération, commettrait en toute bonne foi une erreur, sur la table d'opération - chaque opération comporte un aléa, donc, ça finit tôt ou tard par arriver - et il se retrouve avec un cadavre sur les bras. La personne n'était pas sauvable, ou un mauvais choix thérapeutique a été effectué - une fois encore, en toute bonne foi. Bon, et bien il va se retrouver devant un tribunal, où sa faute va être présumée, et où on va le condamner à des dommages et intérêts qui vont lui faire bouffer la baraque. À côté de ça, vous avez le petit juge Burgaud qui, à Outreau - c'est un exemple entre mille, hein... je prends celui-là puisque c'est un des exemples les plus connus, mais il y a toutes les affaires dont on ne nous parle jamais à côté; des victimes de dysfonctionnement judiciaires, j'en connais un paquet, qui ont été aussi mal traitées par des juges moins connus que Burgaud - mais, pour prendre l'exemple de Burgaud, en voilà un qui peut envoyer derrière les barreaux treize innocents que rien n'accuse dans son dossier qui est une véritable aberration, complètement surréaliste, brisant leurs vies professionnelles et familiales, ainsi que celles de leurs familles par la même occasion, causant même un suicide. Et bien figurez-vous que pour ces résultats mirobolants dans cette affaire, il a été récompensé par une promotion au parquet anti-terroriste de Paris - où sa capacité de nuisance se trouve décuplée. Et alors, cette année là - c'est quand même le bouquet! - il a même touché la prime d'efficacité du ministère, qui l'a distingué pour en effet l'efficacité que confère la (? 09:01) inutile de ses instructions - c'est 8%, hein, de ses émoluments qui étaient déjà copieux. À ce compte là, la justice chinoise, elle pourrait toucher les primes d'efficacité, (? 09:13), parce que là, on vous flingue directement. Donc, tout pouvoir, vous voyez, je pense, implique forcément une très grande responsabilité, ne serait-ce que pour le rééquilibrer. Bon, je vous parlais du juge Burgaud; ça, ça continue à nous juger tous les jours... Mais je crois que le temps n'est pas loin où ce sera enfin le tour des juges de goûter à leur propre soupe à la grimace et de rendre compte de leurs actes à leur tour, devant un tribunal populaire. Et d'ailleurs, disons que nous commençons cela ce soir, avec vous dans le rôle du Jury. C'est enfin à vous de juger ceux qui vous jugent et vous aller juger sur pièces. Puisque, fini la théorie, maintenant nous passons à un cas pratique. Alors, comme nous n'avons pas le temps d'étudier la vie et l'oeuvre des 7000 magistrats français - c'est dommage, parce qu'il y a pas mal de cas intéressants - je vous propose de procéder par échantillonage et de nous intéresser au cas de mon père et de sa clique - un cas qui est d'autant plus exemplaire de la pathologie du système que papa y était très haut placé. Il sera donc notre point d'entrée dans ces milieux très fermés, pour découvrir ce que cachent tous ces voiles de présentabilté et de respectabilité que l'on n'a cesse de nous brandir, comme pour se cacher derrière à la moindre occasion. La magistrature, c'est un des fromages de notre ripoublique. Et c'est un fromage qui pue; en tout cas, moi, je ne peux plus les sentir. Et bien, avec papa, nous allons analyser un échantillon prélevé au coeur de la meule. C'est aux fruits que l'on reconnaît l'arbre, a-t-on coutume de dire. Papa était placé sur l'une de ses plus hautes branches. Nul doute, donc, que son analyse va nous permettre de découvrir la véritable nature de l'arbre qui donne de tels fruits. Je vais donc vous synthétiser ce que je sais, par ordre chronologique. Dans un premier temps, je vous expliquerai comment papa est rentré dans la magistrature et ce qu'il y a fait, avant d'en venir, dans un deuxième temps, à un pan complètement surréaliste de la réalité qui nous entoure, que ma sœur et moi-même nous n'avons découvert que ces dernières années, et qui est directement lié, donc, à son implication dans les coulisses de l'affaire Alègre, qui devait mener à son assassinat. Mais commençons par le commencement: je vous propose de prendre le mal à la racine, en étudiant les origines du mal. [applaudissements]N'épousez jamais un juge !! Hé, oui, mesdemoiselles, je vous aurais prévenues ! Et c'est bien là le conseil qu'aurait dû suivre ma mère... Alors, je vais vous planter le décor. Il était une fois, dans un milieu bourgeois de province, une jolie jeune fille à marier, ma future mère. Mon grand père (? 10:49) je vais situer brièvement, avait un cabinet d'expertise automobile à Béziers, dans l'Hérault, il établissait la cote des experts pour l' Autojournal, et surtout, il avait un carnet d'adresses qui était rempli à craquer de relations de "Gognac et de Havanes" y compris de niveau ministériel. Ma mère avait eu une éducation religieuse, chez les sœurs avec les petits gants blancs. Bref, une petite famille tout ce qu'il y a de plus conformiste; un peu trop, sans doute, pour son propre bien... Et c'est sur ces entrefaites que surgit, du fond de la nuit, comme dirait l'autre, mon futur père, Pierre Roche, qui, lui, était issu d'un milieu très modeste, ce qui lui foutait copieusement les boules. Parce que mon père faisait déjà partie, à cette époque là, de ces gens qui sont littéralement possédés par une volonté de domination du monde. C'est une pathologie que l'on retrouve chez les individus les plus divers. Alors, on connaît surtout les noms de ceux qui ont réussi: vous avez Napoléon, qui était possédé par ce démon là; dans un autre secteur, vous avez Bill Gates, c'est un exemple qu'on cite souvent; et puis, je pense que vous avez tous à l'esprit le cas le plus récent, c'est celui de (? inaudible 12:49). Merci pour lui. Alors, comme je le disais, on connaît surtout ceux qui ont réussi, et papa, lui, était très mal parti, puisqu'il n'avait pas les moyens de cette ambition dévorante. Il venait de tripler sa deuxième année de droit, ce qui peut arriver à des gens très bien, mais à des gens très bien qui, par la suite, ne se retrouvent pas magistrats haut-gradés. Donc, il était à l'affût, à la recherche d'une liane qui lui permettrait de s'envoler vers des cîmes plus clémentes, et il avait repéré, du coin de l'œil, ma mère, jeune et jolie bourgeoise, en laquelle il voyait une sorte de marche-pied vers un avenir meilleur. Alors, le péché originel se déroule, non pas au jardin d'Eden, mais à la plage, comme le signale cette ambiance nautique (?... notre budget 13:33) [applaudissements]. À la plage, donc, où ma mère, un beau jour, est en train de se baigner. Elle ne se doute de rien, elle avance dans l'eau... et elle ne voit pas foncer vers elle, à vive allure, à la surface des flots, une paire d'yeux luisants de convoitise: papa, qui passe à l'abordage sur l'air de " Brrr, elle est froide, cette eau !! ". Il y a des phrases, comme ça, apparemment anodines, qui vous font basculer en enfer: on n'a rien vu venir. Donc, l'eau est froide, hein... Plan drague un petit peu bateau, mais nous sommes à la mer... Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils sont libres,... le courant passe, et il passe d'autant mieux qu'ils sont plongés tous les deux dans l'eau salée qui est un excellent conducteur. Simplement, ce jour là, ma mère ne se doutait pas que son électrisation, qui était authentique, ne tarderait pas à virer à l'électrocution. Ils se fiancent. Et alors là, mon grand père maternel a l'idée lumineuse (?... la plage 14: 33) de s'occupper, de prendre en main la trajectoire du futur gendre. Il dégaine son carnet d'adresses et il lui dit: " Puisque vous êtes magistrat... [se reprend] Puisque vous êtes étudiant en droit "- magistrat, pas encore, mais c'était sur les rails - " puisque vous êtes étudiant en droit, faites donc magistrat. Moi, j'ai des relations qui peuvent vous pistonner dans cette voie. Et comme ça, au moins, vous aurez le pouvoir ". Prédiction qui s'est révélée tragiquement exacte. Alors, pas besoin de le supplier: papa est trop heureux de saisir cette aubaine inespérée. Alors ça, ça nous amène à la méthode pour rentrer dans la magistrature. Alors, je ne sais pas s'il y a des étudiants en droit dans la salle; si c'est le cas, qu'ils en fassent leur profit. Vous voyez, ce n'est pas du tout la peine de passer des années à tourner des pages dans des bibliothèques poussièreuses. D'abord, primo, parce que la loi, ce sont les juges qui la font, et pas du tout dans ces bouquins, hein. Quand les juges ont décidé de la "solution", entre guillemets, qu'ils entendent donner à un litige qui leur est soumis, et bien il va leur suffire de piocher, dans les conclusions de l'avocat de la partie qu'ils ont choisi d'avantager, les quelques articles de loi qui auront l'air de justifier leur jugement en droit, quelles qu'en soient les véritables motivations derrière. De toute manière, chacun des (?)belligérants aura payé des honoraires à un avocat, qui aura fait quelques recherches. Et il y a tellement de lois qui disent tout et son contraire, que, de toute manière, chacun aura trouvé des arguments qui vont dans le sens de son client. Et là-dessus, le juge n'a plus qu'à piocher pour dire, voyez, qu'il n'y a pas lieu à l'application de tel article alors que, comme le dit maître Trouchmu, que là, bravo, son client a raison, les conditions d'application de l'autre article de l'autre loi sont parfaitement réunies. Et en voiture là-dessus !! Donc, non, décidément, non ! Pas la peine de s'ensevelir sous les codes, alors qu'il suffit de truquer le concours d'entrée de l'École Nationale de la Magistrature, l'ENM, qui est l'équivalent, pour les milieux judiciaires, de ce qui est l'ENA pour l'administration. Donc, la dernière chose que papa a faite tout seul, ça a été de passer sa licence en droit. Donc là, il faut dire qu'il a mis les bouchées doubles, hein... il était particulièrement motivé par l'opportunité de devenir magistrat, qui se présentait à lui. Mais à partir du moment où il a eu sa licence en poche - obtenue tout seul; ça, il faut lui rendre justice sur ce point - sa carrière a été mise en pilote automatique. Elle a été complètement fabriquée. C'est une carrière fulgurante, d'ailleurs. À chaque fois qu'il y a eu une promotion, elle était pour lui par préférence. Il avait priorité à emprunter les ascenseurs qui menaient au grade suivant. Il a parfois même sauté des classes. mais, donc, ce que je vous disais, c'est que cette carrière fulgurante a été fabriquée de A jusqu'à Z et de toutes pièces par les relations de mon grand-père maternel. Alors, ces relations, j'en parle, j'en parle, mais vous voulez peut-être: des noms !!, des noms !! Alors, les voilà: Thoura, Savary et Temple. Voilà les trois principaux; il y en a eu d'autres, mais ce sont ceux qui sont intervenus à titre principal. Alors, je vais brièvement vous les ressituer, puisque, bon, c'est des gens qui étaient importants il y a plusieurs décennies, on les a peut-être un petit peu oublié depuis. Tourin, au moment où papa est devenu magistrat, il était conseiller juridique de l'Élysée et il était aussi magistrat très haut gradé à la cour de cassation; il était le pied dans ces deux hémisphères. Alain Savary, c'était un ministre qui a eu divers portefeuilles ministériels et qui a terminé par l'Éducation Nationale, qui a eu sa peau; il faut toujours se méfier de l'Éducation Nationale dans une (? 17:45) politique. Et puis, Emmanuel Temple, c'était aussi une pointure politique de l'époque qui, à un moment donné, a même été Garde des Sceaux. Alors, comme on ne va pas avoir le temps de les disséquer tous les trois - alors qu'ils le vaudraient bien - je vais peut-être vous détailler Tourin, qui est celui qui a le plus servi - en tout cas, pour la mise sur orbite initiale de papa -, les autres ont servi par la suite à sa carrière. Donc, détaillons Tourin, Tourin qui avait un ami commun avec mon grand-père maternel, et qui avait une résidence secondaire dans le Sud, du côté de Béziers où était basée ma famille. Donc, c'est dans cette résidence secondaire qu'un beau jour mon grand-père et ma grand-mère débarquent, soit-disant pour lui présenter le jeune couple, et puis, surtout, le vrai but de la visite, c'était pour lui demander si papa ne pouvait pas bénéficier d'un "parrainage". Alors, vous pouvez vous en douter, dans ce genre d'atmosphère feutrée, on n'emploie pas des vilains mots tels que le mot "piston" qui ne convient pas entre gens de bonne compagnie; n'est ce pas, très cher ? Donc, "parrainage" reçu 5 sur 5 par Tourin qui a l'habitude de ce genre de langage et qui, d'ailleurs, était lui-même intéressé par la possibilité de parrainer, puisque, comme tous les vieux matous des allées du pouvoir... finalement, ces vieux matous là aiment bien eux-même caser leurs pions pour le jour où ils se retrouveront à la retraite, où ils seront donc privés de leur cher pouvoir - ils ne seront plus rien - et ils pourraient eux-même avoir besoin d'un retour d'ascenseur, soit pour eux-même, soit pour leur famille. Donc, Tourin accepte. Là, par pudeur, on envoie le jeune couple faire une petite ballade dans la campagne environnante, pendant que Tourin indique à mes grands-parents ce qu'il a (? 19:23) comme contre-partie. Alors, c'était, tenez-vous bien, un téléviseur couleur grand-écran pour la résidence secondaire, qui n'en était pas encore équipée - alors, à l'époque, ça coûtait un prix fou; la facture a été envoyée à mon grand-père qui, en la règlant, a acheté le ticket d'entrée de mon père à l'ENM. Voilà, donc... à l'ENM où il poursuit encore un petit peu ses études, et où, pendant les études qu'on y fait, d'ailleurs, on a déjà la qualité de juge. Alors, le problème avec cette école, c'est qu'il ne suffit pas d'y rentrer, il faut aussi en sortir. Et là, si on ne commence pas sa carrière par un premier poste stratégique qui sert de tremplin, de rampe de lancement pour la suite, et bien, on risque fort de passer toute sa vie petit juge au fin fond de la cambrousse, avec peu de perspectives d'évolution. Donc, nouvelle intervention de Tourin, qui, à ce moment là, était en pleine construction d'une villa - on pourrait appeler ça une résidence terciaire, sans doute - une villa qui avait besoin, je vous le donne en mille, d'une cuisine toute équipée, qui a été financée de nouveau par mon grand-père. Mais on peut dire qu'il en a eu pour son argent, puisque c'était une cuisine magique, une cuisine qui avait la vertu de faire remonter papa, qui pataugeait dans les bas-fonds du classement de sortie, à la 26ème place. Une place qui a été calculée pour ne pas éveiller les soupçons - même quand on a été pistonné, il faut quand-même rester discret. Donc c'est une place qui ne risquait pas... Si on l'avait rangé dans le coktail, là, certaines personnes auraient pu s'en apercevoir. Donc, c'est une place qui permettait de faire illusion d'un point de vue discrétion, et qui était par contre suffisante pour lui permettre de démarer sa carrière directement substitut du procureur à Toulouse, grâce à cette intervention. Alors, là, papa devrait être aux anges, c'est le cas de la dire, mais maman ne tarde pas à remarquer chez lui, comme chez un certain nombre de ses camarades de promotion, la manifestation d'un certain nombre d'effets psychologiques altérant le comportement: le vernis se craquelle, le masque tombe... C'est à dire que je ne sais pas exactement ce qu'on leur raconte à l'ENM, mais le fait est que des individus qui y rentent à peu près normaux, en ressortent avec l'esprit complètement reformaté et investis du sentiment, vous voyez, qu'ils sont des sortes de demi-dieux, descendus sur Terre pour répandre leur justice quasi-divine sur le bon peuple des simples mortels, sans jamais avoir de compte à rendre à personne et en ayant (? 21:45). Alors déjà que quand vous prenez un brave type, que vous lui donnez un flingue et une carte de flic, il devient complètement dingue et il se prend pour Starky et Hutch réunis - on voit que vous connaissez le phénomène - je vous laisse imaginer les effets dévastateurs de ce bout de tissu. Tous les pouvoirs, aucune responsabilité... Mince ! Mais c'est la définition de la tyranie ! Et si le pouvoir rend fou, et bien le pouvoir absolu qui est conféré par ce vêtement, lui, rend absolument fou. Et c'est ce qui amène papa, une fois qu'il a revêtu cette robe, comme s'il avait été possédé par ce vêtement, à devenir complètement odieux. Alors, odieux tout d'abord, appelons les choses par leur nom, dans la sphère privée, que j'évacue aussitôt, puisque ce sont là des considérations dans lequelles je n'ai pas à rentrer sur la scène publique. Par contre, ce qui va vous intéresser bien davantage, ce qui va intéresser bien davantage le citoyen qui est présent ici ce soir en chacun d'entre vous, ce sont les effets dévastateurs que peut avoir l'état d'esprit délétère des membres de la corporation dans l'exercice de leur fonction au quotidien. Alors, je vais tout d'abord passer assez rapidement sur un certain nombre d'aspects un petit peu folkloriques; mais ils font partie du sujet, il faut quand-même les aborder. Puisque notre mère, pendant onze années en tant que femme de magistrat, a pu observer, n'a pas tardé à découvrir, tout un petit univers de merde, à l'atmosphère screugneugneu-pipi-caca, où viennent se réfugier des frustrés de tout poil, qui se faisaient baffer dans la cour de récré, et qui, maintenant protégés par leur robe, ont une revanche à prendre contre la société des gens normaux. Il y a une atmosphère extrêmement sectaire, qui est entretenue par le jargon dont je vous parlais tout-à-l'heure, par l'habitude aussi qu'ont ces gens de se marier entre eux; ça doit être cela qu'on appelle la reproduction des élites. Et puis alors, ils se montent le bourrichon; vous pouvez imaginer le dialogue, le soir avant d'aller se coucher: « Dis-donc, chérie, tu as vu ce matin, au Journal Officiel, la réforme de l'article 40-12 ? » Et elle, elle lui répond: « Oh, toi, arrête ! Tu me mets dans tous mes états ! » Alors, on ne trouve pas que des (? 23:46) hein; vous y trouvez par exemple aussi tout un contigent de vieilles filles à moustache, dont certaines qui sont juges aux affaires familiales. Alors, autant demander à un eunuque de juger les enfants des autres. Bref, toute une atmosphère assez malsaine, qui fait ressortir ce qu'il y a de pire chez l'être humain, et dont le sérieux affiché - oh là là ! la robe est là pour ça, le decorum aussi; tout ça à nos frais ! - mais dont ce sérieux affiché ne sert en fait qu'à dissimuler les pires... les pantalonnades les plus pathétiques. Alors, je pense par exemple à cette habitude qu'ont certains juges - alors là, je peux vous dire que mon père rigolait comme un bossu quand il a découvert ça - qu'ont certains juges, dès les premières chaleurs: ils siègent à l'audience, nus sous leur robe, avec les courants d'air qui font gouzi-gouzi par en dessous. Je pense aussi à ce collègue de mon père qui avait l'habitude - ma mère a assisté d'ailleurs à une séance où ça se produisait - qui avait l'habitude de se curer le nez en audience et de bouffer sa production devant des justiciables qui avaient bien compris qu'il fallait faire celui qui n'a rien vu si on ne voulait pas se faire coller un outrage. Ce type là n'arrive pas à la cheville d'un magistrat d'Agen dont vous avez peut-être entendu parler: celui-là, son équilibre, c'était de se masturber pendant les plaidoieries des avocats dont les effets de manches avaient visiblement le don de l'exciter au plus haut point; l'histoire ne dit pas s'il montait sur son bureau pour de pareilles démonstrations. Dans le même genre, vous avez un autre magistrat, à Grenoble, dont le hobby était de prendre des photos de stagiaires mineures à poil, dans les décors offerts par le tribunal. Et puis, pour en terminer avec cette énumération, le pompon, si vous me passez l'expression, revient quand même au Substitut du Procureur de Bayonne, puisque ce type là a été envoyé à un colloque en Allemagne - alors, envoyé tous frais payés, hein, aux frais de la princesse; elle est là, la princesse, elle est dans nos poches vides - en plus, c'était un colloque sur la moralisation de sa profession - et là, il se débrouille pour piquer la carte de crédit d'une consoeur étrangère, carte de crédit qu'il utilise aussitôt pour aller s'envoyer des putes au bordel du coin. Alors, je crois que la conclusion tombe d'elle-même: si le bon roi Saint Louis avait coutume de rendre justice sous un chêne, et bien, la justice de nos jours, elle est rendue par des glands. [applaudissements] Merci pour eux, car ils le valent bien, comme dirait l'autre ! Mais il y a pire... Il y a pire. Papa était, hélas!, trois fois hélas!, un magistrat corrompu. Je ne juge pas, moi; pas question de tomber dans ce travers paternel. Chez nous on n'a que trop jugé, on ne recommencera plus. Mais par contre, je me borne à constater tristement les faits et à appeler les choses par leur nom. J'ajouterai aussitôt à sa décharge que mon père n'a strictement rien inventé en matière de corruption; il n'a fait que se conformer, que se mettre au diapason du système généralisé de corruption de la magistrature française, qui était déjà en place à son arrivée. Alors, vous savez ce que c'est: parfois on rend des jugements, d'autres fois des services. Des services, d'abord en début de carrière, contre des petits cadeaux qui entretiennent l'amitié; et puis, après, quand on a compris le truc, on exige plutôt des enveloppes, qui sont tellement plus commodes: elles permettent de s'acheter soi-même ce qu'on veut. Et puis, la justice est une si belle chose qu'on ne saurait la payer trop cher. Alors, qui dit enveloppes, dit tractations; et qui dit tractations, dit repas chez le procureur. Dès le premier poste de papa, quand lui et maman sont arrivés à Toulouse, les voilà aussitôt invités par le premier supérieur de sa carrière. Et les deux s'imaginent, qu'en fait, c'est encore un effet du piston qui fait qu'ils ne sont pas plus tôt arrivés que le supérieur doit déjà leur faire des (? 27:21). En fait, pas du tout, ils se sont retrouvés à un repas où étaient présents un certain nombre d'autres magistrats de la même juridiction: quelques avocats et autres "huiles" locales, avec épouses et compagnes, pour ceux qui en étaient munis. Et l'on a passé la soirée à discuter le bout de gras - plus bas, le bout de gras ! les justiciables vont vous entendre: ils sont dans la salle, ce soir ! - à discuter le bout de gras sur comment papa allait truquer le procès du lendemain, pour arranger le coup à un type qui devait passer devant lui au pénal. Le marché - maman a été témoin de la scène - le marché lui fut mis en mains ce soir là, et il fut accepté cette fois là et toutes les autres, puisque ça été la première d'une longue série. Et à chaque fois pour des dossiers dans lesquels on pourrait dire que la justice cesse d'être aveugle, pour devenir carrément louche. Alors, pour illustrer le propos qui peut vous paraître abstrait jusqu'ici, je vais vous raconter mon exemple "préféré", entre guillemets; ce n'est qu'un exemple entre mille, hein, entre mille dossier arrangés - ou dérangés, c'est une question de point de vue par papa -, mais c'est l'exemple qui m'a le plus choqué parce que déjà c'est un cas double, et aussi parce que c'est un cas de double mort d'hommes. Dans une clinique des environs de Toulouse, on avait abandonné un pauvre homme par pure négligence sous les rayonnements d'une machine si longtemps qu'il en était mort. Veille du procès, repas chez le supérieur de papa où était présent le directeur de la clinique incriminée, et à qui il fallait arranger le coup. Le gros gag de la soirée qui a bien fait marrer tout le monde, c'est qu'on avait retrouvé ce pauvre homme grillé comme un poulet. Mort de rire ! Et c'est le cas de le dire. Et puis alors, rebelote quelque temps de là, avec le même directeur de clinique, qui n'était pas encouragé à renforcer la sécurité dans son établissement, puisqu'on lui arrangeait le coup à chaque fois, et cette fois-ci flanqué de son anesthésiste. C'était pour le cas d'un petit enfant qui était rentré dans cette clinique pour une otite et qui, une fois dans les engrenages médicaux, en était ressorti les pieds devant, suite à une asnesthésie qu'on pourrait qualifier de définitive. Donc, là encore, papa a arrangé le coup, et ce qui a le plus fait tomber notre mère à la renverse, c'est que, lors de ce deuxième repas, la femme du supérieur de papa a passé la soirée à pérorer: « Braves gens, pot, pot, pot, si vous saviez par qui vous êtes jugés ! » Voilà l'humour judiciaire (? 29:39). Si vous saviez par qui vous êtes jugés... Et bien chiche ! Maintenant, vous le savez. Vous êtes jugés par des tribunaux de loups qui se partagent les peaux des agneaux avec du procès. Alors, au bout de onze ans de ce régime... Maman a tenu onze ans parce que chez nous on ne divorçait pas; le divorce, pendant longtemps, n'était pas un choix possible pour des raisons religieuses et sociales... le "qu'en dira-t-on". Et puis à la fin, c'était invivable, quand elle se décide enfin à divorcer. À ce moment là, aucun avocat ne veut les divorcer: tous les avocats lui claquent la porte au nez, lui disent que " c'est si délicat de divorcer d'un magistrat" et, bref, qu'ils vont se retrouver avec un magistrat à dos. Donc, pour que le divorce redevienne une possibilité, il a fallu de nouveau faire appel à un vieil ami de mon grand-père, en la personne de maître Edmond Hodges (? 30:27), qui est l'ancien bâtonnier d'Alger, qui avait fait campagne pour Mitterand, qui avait le bras extrêmement long. Et donc, quand Edmond s'en est mêlé, le divorce a été plié en quelques mois. Alors, ce divorce, ça aurait pu être un électrochoc en réveillant papa en sursaut de ce comportement, réveillant un peu le docteur Jekill, si j'ose dire, dans le corps de Hyde. Et bien, il n'en a rien été... Ca aurait pu être un carrefour lui permettant de faire un retour sur lui-même et d'arrêter les dégats, tant qu'il en était encore temps; et il en était encore temps à cette époque là. Et bien, pas du tout; ça en a même pris comme la (? 31:02) et il a même continué, par la suite, et bien, à descendre les marches d'un escalier qui le menait tout droit en enfer. [applaudissements]Le Jugement Dernier ! La fin de papa me fait toujours penser à un verset de la Bible qui dit: « Ne juge pas et tu ne seras point jugé ». Et c'est vrai que mon père est quelqu'un qui - de même qu'un paquet de ses collègues d'ailleurs, hein, il est loin d'être le seul - a passé sa vie à juger son prochain, alors qu'il n'était clairement pas en état de distribuer des leçons de morale, pas même à des criminels qui, eux au moins, ont un peu de tenue. Mais quand on tire trop sur la corde de l'humilité... Et c'est ce que le système judiciaire continue à faire, à l'heure actuelle; notre système judiciaire aux abois, justement, se cabre, s'arqueboute, sur les vestiges de son pouvoir. Et bien, tirer trop sur la cordre de l'humilité, ça revient à cracher en l'air pour que ça vous retombe dessus, quelque part. Et c'est vrai qu'au bout du compte, ce qui ressort, c'est que papa se sera décidément donné un mal fou pour causer lui-même sa propre petite apocalypse personnelle. Qu'on en juge ! À l'été 2002, nous sommes vingt ans après le divorce. Papa est à cinq ans de la retraite, dans la dernière ligne droite de sa carrière, lorsqu'il commet une extravagance totalement imprévisible. En juillet, nous recevons un coup de fil bizarre dont le contenu était très exactement le suivant: une voix masculine, qui refuse de s'identifier, et dont on se dit, d'ailleurs, que ça pourrait bien être le mari cocu vindicatif de la maîtresse de papa - parce que papa avait une maîtresse qui est une ancienne jurée qu'il a rencontrée à un procès d'assises où il officiait lui-même au pénal. Alors ça, ça ne doit pas non plus vous étonner: papa ne savait pas non plus faire la séparation... faire une saine séparation entre vie personnelle et vie professionnelle. - Mari cocu ou pas, toujours est-il que ce corbeau nous apprend la parution sur internet de photos pornos de la deuxième femme de papa - alors attention là, j'insiste très lourdement: il s'agit bien de sa deuxième femme, à ne surtout pas confondre avec ma mère qui est la première (? 33:15). Voilà ! Pas de malentendus, hein ! - et ces photos sont accompagnées de la révèlation du passé de prostituée de cette femme. Alors là, je sens poindre une question parfaitement légitime chez vous: comment un magistrat haut gradé peut-il se retrouver marié avec une ex-prostituée. Et bien c'est très simple. Il y a bien des années de cela, à une époque où il était d'ailleurs encore marié avec ma mère, papa est devenu le client de cette femme qui, pour arrondir ses fins de mois, allait racoler au Bar du Palais. Ca se passait à Draguignan, c'était lors de son affectation draguignanaise. Bar du Palais qui est, et bien... riche... c'est un terrain de chasse où on peut trouver, vous voyez, des avocats, des magistrats,... ce genre de poissons. Et un petit peu plus loin dans le temps, quand ma mère a dégagé la piste, par le divorce, cette femme a vu la place libre et a vu qu'elle avait une occasion royale de se reconvertir en femme de magistrat, en se faisant épouser de force, sur un chantage à la photo porno, puisqu'elle s'était ménagée toute une ribambelle de photos immortalisant les exploits de mon père, lors de folles soirées orgiaques auxquelles ils se rendaient tous les deux, dans des établissements spécialisés de la côte; à une époque où mon père n'imaginait pas qu'il pourrait un jour passer du statut de client à celui de mari. Et voilà donc que, vingt ans après, paraissent donc ces sites - sur elle, hein, ce sont des sites très ciblés: mon père n'est pas sur les photos, ce sont des sites exclusivement sur elle - dont nous avons pu établir, en rassemblant un certain nombre de pièces du puzzle, qu'en fait ils ont été commis par un tiers sur ordre de papa, qui s'est imaginé... C'est lui d'ailleurs qui a fourni les photos et les composantes qui sont sur ces sites et lui seul pouvait réunir ces différents éléments. Et donc, pourquoi papa a commandité ces sites ? Figurez-vous qu'il s'est imaginé avoir un plan machiavalique pour casser le chantage par lequel cette femme le tenait depuis tout ce temps et se débarrasser enfin du colis encombrant par un divorce pour faute, donc à ses torts exclusifs à elle, donc sans pension alimentaire à payer; d'autant qu'il avait promis le mariage à sa maîtresse, la jurée d'assises. Problème ! En s'imaginant que l'internet... Oh, c'était très à la mode, à l'époque, (? 35:16) un phénomène de mode, on en faisait tout un foin. En s'imaginant que l'internet était une sorte de baguette magique à sa botte, papa, beaucoup trop sûr de lui, a commis l'erreur de s'aventurer sur un territoire où, pour la première fois, il ne maîtrise rien. Ces photos ont échappé à son contrôle, elles se sont répandues de manière un petit peu virale sur le web, elles ont été colportées par tous ces moyens de communication... Si bien qu'elles ont fini d'ailleurs par atterrir dans les pages d'organes de presse papier, en autres France Soir. Elles ont atterri aussi dans Entrevue, le magazine trash Entrevue. Si vous prenez le numéro 123 d'Entrevue, il y a en couverture Diana de l'Île de la Tentation, si ça vous dit quelque chose, et dedans, il y a un dossier sur l'internet trash dans lequel la deuxième femme de papa pique la vedette, en gros plan et en technicolor - et puis attention, hein, rien dans le suggestif, tout dans l'évidence - à des petites vignettes qu'il y a à côté, sur la vidéo cochonne de Pamela Anderson et de quelques autres célébrités américaines. Alors là, papa prend peur ! Parce que, à partir de ces parutions, sa ligne téléphonique est assiégée par des journalistes de tous types de médias confondus, et il se voit aussitôt traduit devant le Conseil Supérieur de la Magistrature pour une petite mise à la retraite d'office. Et c'est là que, pour sauver son fauteuil, pour sauver son cher pouvoir à tout prix, papa joue le tout pour le tout, et se repliant sur ses vieux réflexes de maître-chanteur, décide de faire chanter son monde - de faire chanter les mauvaises personnes, surtout - attirant par là même sur lui des attentions qu'il aurait été fondé à redouter. Donc, il s'est livré à un double chantage. Premier volet de ce chantage: papa a menacé la Chancellerie - c'est le petit nom que les magistrats donnent à leur Ministère dans l'intimité - (? 37:00) des extravagances qui n'auraient pas été réparables par la suite, investi de son crédit de magistrat, et puis surtout avec tous les biscuits de route qu'il avait sous le coude. Parce qu'il faut vous dire, autant mon père n'était pas quelqu'un qui savait tout sur tous, loin de là, ce n'était pas les RG à lui tout seul, autant, avec la détestable habitude qui était la sienne de tremper dans tous les coups pourris qui passaient à sa portée, et bien c'était quand même un homme qui savait beaucoup trop de choses sur beaucoup trop de monde. D'autant que c'était un virtuose de la photocopieuse; maman l'avait vu faire pendant onze ans, il a continué après. C'est à dire que chaque fois qu'il trempait dans un dossier qu'il "arrangeait", il prenait soin de faire sa petite sélection de pièces, et de se ménager des photocopies des pièces charnières qui lui permettraient un petit peu plus tard d'exiger, éventuellement de manière hostile, des retours d'ascenseur de la part des gens qui avaient eu le tort de s'endetter auprès de lui. C'est un petit peu, si vous voulez, faire un pacte avec le diable: c'est à dire qu'il vous accorde votre voeu, et en échange, vous lui appartenez; voilà. Papa se ménageait ses papiers dans cette optique là. Donc, il se retrouvait un petit peu dans la position du dragon sur son tas de dossiers compromettants: "venez me chercher !". Un tas de dossiers compromettants qui lui a permis d'obtenir de Dominique Perben, qui était le Garde des Sceaux à l'époque, qu'il lui fasse donner par son directeur des services judiciaires des garanties écrites d'impunité, tant sur le plan disciplinaire que pénal. Ecrites, parce que, bien entendu, papa ne s'est pas contenté de vagues promesses au téléphone, il réclamait un écrit pour se (? 38:26 ), histoire de s'en prévaloir par la suite. Donc, la Chancellerie lui a donné quitus par écrit, de la part du ministre et en son nom; le papier, je l'ai vu, de mes yeux vu, et je peux prouver à la fois son existence et son contenu; et à la fois son existence et son contenu. Alors, vous vous demandez peut-être, quand même, ce qui pousse Dominique Perben à aller se compromettre de la sorte à voler au secours du moins défendable des magistrats qui se retrouve pris dans une sordide affaire de moeurs. Et bien, c'est parce que Perben, son nom serait cité dans le dossier Alègre, s'il n'en avait pas été censuré par un trucage d'un juge d'instruction toulousain. Dans cette affaire à épisodes, à un moment donné, il y a eu une confrontation dans le cabinet de l'un des juges qui s'en occuppent; une confrontation entre le serial killer Patrice Alègre et l'une des deux prostituées qui a accusé dans cette affaire là. À l'évocation d'un souvenir commun aux deux concernant Dominique Perben, le juge d'instruction a interdit à sa greffière de noter; c'est un passage qui a été entièrement censuré. Donc ça, vous voyez, ça s'appelle du "caviardage" de procès-verbal; c'est un faux en écriture publique et c'est passible de prison. Donc, voilà une faveur dont n'a pas bénéficié Baudis, dont a bénéficié Perben; on voit bien que c'était Perben le Garde des Sceaux à cette époque là. S'il n'est pas dans le dossier, c'est simplement parce qu'il en a été tronçonné. Perben, d'ailleurs, qui ne s'est pas gêné, à plusieurs reprises, pour intervenir dans une affaire en cours - après on ira vous parler de séparation des pouvoirs. Il est intervenu à plusieurs reprises dans cette affaire Alègre, toujours dans le sens de l'étouffement; faut-il s'en étonner, puisqu'on n'est jamais mieux servi que pas soi-même. Et puis là, il n'y a pas que Perben dans la vie; encore heureux, me direz-vous. Deuxième volet du chantage: papa a débarqué un week-end à Toulouse chez un autre politicard de premier plan, qui est un vieil ami à lui, et qui appartient d'ailleurs, de même que Perben, au clan chiraquien. Bon, ce type s'appelle... bip ! Et oui ! Parce que, quand on dit son nom... il est tellement honteux qu'on ne peut pas prononcer son nom sans avoir tout de suite un procès aux fesses. Mais je suis sûr que vous l'avez reconnu; vous connaissez tous, d'ailleurs, son morceau de bravoure qui consiste à s'inviter de lui-même, au pied levé, toute affaire cessante, au vingt heures de TF1, pour venir y déverser trois bons litres de sueur - ce soir là, il était poisseux; je crois qu'on n'a jamais rien vu d'aussi dégoulinant à la télévision française - et pour venir y gémir, avec sa gueule de boy-scout et vissé dans son corstard-cravate, que non, non, il ne faut surtout pas croire les mauvaises langues qui prétendent qu'il aurait participé à des partouses meurtrières. Alors ça, vous voyez, c'est la même tactique que celle du petit enfant, par exemple, qui se jetterait sur ses parents, aussitôt qu'ils sont rentrés à la maison, pour leur assurer que c'est pas lui qui a piqué dans le pot de confiture. Papa débarque donc chez Baudis - Oups ! Je l'ai dit ! - pour se livrer sur lui à d' "amicales pressions" - alors, ça, c'est que papa avait un sens aigu de l'euphémisme, après toute ces années dans (? 41:16) judiciaire. Amicales, pas si sûr, pressions, à n'en pas douter, pour que Baudis s'assure que les photos pornos de sa deuxième femme... Si vous voulez, cette affaire de fesses sur internet, c'est une affaire grotesque qui n'est que l'arbre qui cache la forêt, mais c'est ça qui nous mène dans l'affaire Alègre. Donc, papa demande à Baudis de faire en sorte, de s'assurer, sous peine de représailles, que ces photos ne sortent jamais dans les médias audiovisuels. Et c'est vrai qu'à ce moment là, Baudis, c'est le président du CSA; donc c'est le "patron", quelque part, de l'audiovisuel français, l'équivalent moderne du grand inquisiteur, en tout cas en matière de censure, pour ce qui est des médias audiovisuels. C'est lui qui tape sur les doigts quand il y a quelque chose qui va pas; donc il a un pouvoir de répression sur l'ensemble des chaines de télé et de radio. Et donc, ben écoutez, je ne sais pas comment Baudis s'y prend. Je ne sais pas non plus d'ailleurs comment il peut s'inviter quand il veut sur le journal de TF1 - c'est dommage que les innocents d'Outreau n'aient pas pu eux aussi se défendre en place publique, à un moment où ils n'étaient pas encore en taule. Toujours est-il que, qu'il décroche son téléphone ou qu'il s'y prenne autrement, c'est ce qui fut fait; le chantage de papa a été couronné de succès. Parce que, alors que la presse papier a relayé l'information, (? 42:27) papier qui est quand même assez épais, et bien les médias audiovisuels n'en n'ont pipé mot. Ni télé, ni radio, alors que (? 42:34) un paquet de journalistes télé et radio qui eux aussi se sont retrouvés à harceler papa au téléphone à cette époque là. Ils étaient donc intéressés pour (? 42:41); peut-être pour (? 42:42) quelles que soient leurs raisons. Donc, dans un premier temps, papa se dit: ouf ! sauvé ! J'ai bien failli jouer l'arroseur arrosé, mais, au final, j'ai quand réussi, en manipulant les bons leviers, à sauver ma place par ce (? 42:56) chantage. Finalement, il avait allumé un pétard mouillé qui risquait bien de lui exploser au visage; il a réussi à juguler les choses à temps. Avant de se rendre compte, et bien, que le chantage est une arme à double tranchant, qui, si elle lui a permis, certes, dans un premier temps, d'obtenir des interventions qui n'étaient normalement pas obtenables, et bien risquait fort, dans un deuxième temps, de se retourner contre celui qui a osé la manier. Parce que, bon, mettez-vous à la place des autres: ils se retrouvent quand même avec un chaotique dans la nature qui menace de tous les balancer à cause de sa petite affaire grotesque de fesses sur internet. Donc, dans un premier temps, ouh là là, les mains en l'air, hein ! Ils ont fait tout ce qu'il a demandé: il fallait le calmer avant qu'il commette l'irréparable. Et puis ça, c'est avant... c'est pour mieux le zigouiller, si vous voulez, dans un deuxième temps, quand la poussière serait retombée et que les choses se seraient un petit peu tassées, et surtout qu'il attirerait un peu moins l'attention par ses extravagances. Tant qu'il était sous les projecteurs - bien malgré lui -, bien entendu, il n'était pas zigouillable. Et alors là, papa se rend compte à un moment donné que le sens du vent a changé, et que cet enchaînement de manoeuvres désordonnées, et bien, revenait, au bout de compte, à se tracer une grosse cible sur le visage. Alors, c'est ce que je fais peut-être moi aussi ce soir en vous révélant tout ça; simplement, moi, je le fais consciemment. Alors que papa, lui, se maudissait de ne pas s'être tranquillement laissé mettre à la retraite d'office, vous voyez: la tête dans le guidon, voilà; il n'a pensé qu'à sauver sa place, il n'a pas vu plus loin que le bout de son nez. Parce que s'il s'était tranquillement laissé mettre à la retraite d'office, et bien, de nos jours encore, il coulerait des jours paisibles, avec une confortable retraite de magistrat. Moi et ma soeur, on ne serait pas dans ce maelström, et on se douterait de RIEN à propos de son implication dans l'affaire Alègre. Et peut-être même qu'on s'imaginerait que cette affaire est une sorte de canular comme l'ont hululé tous les médias, une fois qu'elle a été reprise en mains. Alors que c'est un dossier... - alors certes, c'est un dossier qu'on a transformé en plat de spaghetis indémêlable pour que ça tourne à l'eau de boudin - mais c'est cependant un dossier derrière lequel il y a beaucoup plus de vérités que ce que l'on a bien voulu nous en dire. Donc papa se sent terriblement menacé par l'épée de Damocles suspendue au-dessus de la tête, si bien que, chez lui, il a déplacé son bureau à la cave. Parce qu'il avait peur de se faire "shooter" par la fenêtre; oui, "shooter", mon père avait du vocabulaire de voyou, et vous verrez un petit peu plus loin que les gens qui sont des deux côtés de la loi se fréquentent beaucoup. On en reparle dans quelques minutes. à suivre PAGE 2
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| Sujet: Re: TÉMOIGNAGES DES ENFANTS ROCHE - AFFAIRE ALÈGRE Lun 12 Juil 2010 - 18:30 | |
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Cette deuxième partie a été transcrite par un membre de l'ancien forum "Un forum sur Alain Soral", suite à la censure systématique de la vidéo "Fils de Juge" sur le web.Étant donné la censure et la disparition des vidéos "Fils de Juge" sur Dailymotion, Google et Watt, voici une retranscription partielle du spectacle; c'est donc toute la partie qui concerne à proprement parler les révélations sur la secte (de 45:25 à la fin): « Et c’est donc dans ces circonstances, alors qu’il se trouve brusquement au bord du gouffre et que le sol commençait à se dérober sous ses pieds, que papa, qui avait l’habitude de toujours tout maîtriser, et qui, pour la première fois de sa vie, alors là, ne contrôlait plus du tout sa trajectoire, se remanifeste brutalement dans ma chambre d’étudiant à Toulouse. Alors, Toulouse, qui est un véritable nœud dans cette affaire. Qui est vraiment la ville où tout se noue. Déjà, c’est la ville où papa a fait ses études et aussi son service militaire. C’est la ville où il a eu son premier poste et ses premiers repas à un trucage de procès, la ville aussi où il va faire chanter Baudis chez lui, après avoir appartenu à la même secte - je vais vous parler de cette secte dans deux minutes - et la ville, enfin, où nous étions nous aussi étudiants, et où il redébarque dans nos vies pour nous balancer dans les gencives une confession dont je crois que nous ne nous remettrons jamais. Alors, si je réordonne les propos de papa, sans rien y rajouter, simplement je vous les synthétise; papa nous a raconté ces choses en trois séances graduelles, et puis, bon, parfois, il avait une diarrhée verbale. Je vous synthétise les choses sans rien y rajouter; voilà son témoignage : Papa, pendant des années, a appartenu à la section toulousaine d’un groupement de personnes - qui n’est pas limité à Toulouse, d’ailleurs. Il s’agit d’un groupe secret d’hommes de pouvoir qui appartiennent, principalement, en tout cas, à cinq sphères d’influence: lui nous a mentionné la politique, les médias, la finance, les milieux médicaux, et, un terrain de recrutement de choix selon lui, les milieux judiciaires. C'est-à-dire que, on trouve dans cette "assoce", des juges - qui, eux, sont tous les bienvenus - et puis flics et gendarmes à partir d’un certain grade, en dessous desquels on n’est que de la piétaille, pas assez sélect pour entrer dans ce groupe. Quelles sont les activités de cette organisation ? Eh bien, elles consistent à organiser, justement, des soirées extrêmes, et c’est rien de le dire, qui sont de deux types: - Premier type de soirées, ce sont des soirées que je qualifie de festives, faute d’un terme plus adapté, qui commencent comme des partouzes entre gens de la haute société, et puis la nature de la soirée dégénère au fur et à mesure de l’écoulement de la séance, pour inclure du sadomasochisme et de la consommation de stupéfiants, qui sont sensés augmenter le plaisir des participants, et puis alors aussi, figurez-vous, modérer la douleur de ceux d’entre eux qui réclament des sévices ! Et donc, en modérant leur douleur, ils vont pouvoir aller plus loin dans l’horrible, dans l’automutilation, dans ces joyeuses tortures qu’ils s’infligent entre eux, que sais-je ? Ça leur permettra de battre des records… Et puis alors, le bouquet final de la soirée, le clou, si vous me passez l’expression, c’est quand on traîne dans la pièce des victimes humaines, qui sont issues des couches les plus basses de la société, qui ont été choisies dans des catégories de populations qui sont en rupture de lien social et familial, de sorte que personne ne se souciera de leur disparition, et que toute enquête à leur sujet... ben... sera plus ou moins vouée à l’échec dès le départ. J’ajoute d’ailleurs que les membres de ce groupe, de par les niveaux d’influence qu’ils ont, sont toujours à même, si certaines affaires menaçaient d’éclater, de les étouffer dans l’œuf en manipulant les leviers qui sont les leurs dans l’appareil d’état; de toute manière, c’est le réseau, et ce groupe fonctionne de telle manière qu’ils se tiennent tous par la barbichette. Donc, alors, quelles sont les catégories de personnes visées? Papa nous en a dressé une brève typologie… Ce sont des prostituées parfois mineures, ou alors des clodos - voilà comment un magistrat, soit dit entre parenthèses, appelle les sans domicile fixe, alors qu’il est aussi à leur service, techniquement - et puis alors, ce qui est peut-être le top du cynisme diabolique, des familles d’étrangers en situation irrégulière, qui, n’ayant pas d’existence légale sur notre sol, eh bien... sont en effet des candidats idéaux pour disparaître sans laisser de trace. Quel est le sort réservé à ces victimes par ce groupe de prédateurs ? Ben, y en a qu’un: il s’agit de leur mise à mort filmée qui sert de toile de fond à un trafic de cassettes vidéos illégales dans lesquelles on tue pour de bon des vrais gens, qui sont vendues sous le manteau à des prix fous, paraît-il, ce qui les réserve donc d’emblée à une clientèle fortunée de riches dégénérés, amateurs de sensations fortes. Et là encore, c’est rien de le dire. Et puis alors, dernière précision sur ce point, figurez-vous que zigouiller quelqu’un, apparemment, c’est rapide, ça ne prend que quelques minutes. Donc, pour qu’il y ait de quoi en faire un film, on fait durer le plaisir, si j’ose dire, en soumettant les victimes du jour... alors, à toujours la même procédure. D'ailleurs, il y a quelque chose de technocratique là-dedans; je me dis que leur degré d’éducation se voit même dans ce genre de détails. C’est-à-dire que les films racontent tous la même histoire: la caméra tourne, et là, on traîne dans la pièce la victime du moment; ensuite, elle est successivement humiliée, quoi que ça veuille dire, violée, torturée, mise à mort; et puis alors là, cette mise à mort, c’est le happy end, à la fois du film et de la soirée qui a servi de cadre à son tournage. Voilà pour le premier type de soirée. - Alors, à côté de ça, vous avez un deuxième type de soirées, … déjà des soirées qui sont beaucoup plus formalistes. Tout d’abord parce qu’il y a un calendrier, il y a des dates spéciales pour ça, un calendrier où ces gens se réunissent pour des cérémonies que j’ose pas appeler religieuses, ou alors c’est anti-religieuses, des cérémonies de type "mystico-ésotérique", disons magiques ! Voilà ! Des cérémonies magiques qui sont présidées par… alors... par un célébrant. Alors, je ne serais pas capable de vous dire s’il s’agit du grand prêtre du serpent à plumes ou de je ne sais quelle autre aberration, toujours est-il que, dans la bouche de papa, c’est un célébrant. Un célébrant qui sacrifie; qui sacrifie des animaux pour le tout venant, et puis, je pense que vous l’avez senti venir, pour les grandes occasions, c’est sacrifice humain, de proies, donc, capturées dans je ne sais quel bas-fond toulousain. Il y a un équivalent local de la communion catholique - alors, je sais que la comparaison peut vous paraître audacieuse, mais on se raccroche un petit peu à ce qu’on connaît - qui s’appelle la "scarification de l’adepte". Alors, en quoi ça consiste ? Eh ben, on vous entaille le poitrail à l’aide d’un couteau - alors d’un couteau cérémoniel, qui a été spécialement enchanté, ou désenchanté, pour cet usage; ne pas faire ça surtout avec un canif ou le premier couteau à pain venu. Avec cette lame, on vous trace, on vous grave, j’ai envie de dire, dans les couches supérieures de l’épiderme, des sortes de figures géométriques qui sont censées relier des points névralgiques qu’on aurait sur le corps… Alors, écoutez, moi, quand il m’a parlé de ça, ça m’a tout de suite fait penser à l’acupuncture; je ne sais pas si ce sont les mêmes points ou pas, mais il y a peut-être une pensée commune, derrière ces deux modes de pensée. Et puis alors, donc, on est censé, une fois qu’on est muni de la figure, on est censé en ressortir grandi. C’est une sorte de rite de passage, un rituel qui d’ailleurs explique peut-être bien pourquoi, dans l’affaire Alègre, il y a tellement de cadavres qui ont été incinérés manu militari, à commencer par celui de papa. Je vais vous en parler. Donc, ces deux types de soirées, elles se déroulent dans des lieux qui sont situés à Toulouse ou en proche banlieue - en tout cas pour la section toulousaine, celle que fréquentait papa -, dans des lieux sous-terrains qui disposent de salles, dont l’usage est l’accueil de ces soirées là. D'ailleurs, elles sont spécialement équipées à cet effet; c’est-à-dire qu’on y trouve de quoi attacher et torturer son monde, tout l’attirail du parfait petit Torquemada. Papa a évoqué devant nous des images à vous glacer le sang; il est question de chairs transpercées, de chairs calcinées, et de l’odeur étouffante qui se dégage des brûlures infligées à la cigarette. Papa nous a même indiqué, tenez, la procédure d’initiation d’un nouvel adepte. Alors on repère quelqu’un, qui doit déjà avoir un niveau de pouvoir considérable, ou substantiel, en tout cas, dans l’une des sphères qui sont considérées comme intéressantes. Et puis alors ça ne suffit pas, il y a un deuxième pré-requis: il faut avoir décelé, chez le nouveau membre pressenti, ce que j’appellerais le "ver de la corruption morale"; c'est-à-dire une certaine propension à se laisser glisser sur cette planche savonneuse sur laquelle papa s’est laissé embarquer. C’est-à-dire que, pour vous la faire courte... écoutez, quelqu’un qui a une réputation de grande intégrité, celui-là, ma parole, ben on ne le veut surtout pas; alors que le corrompu ou le pervers feront parfaitement l’affaire. Alors, une fois qu’on a trouvé quelqu’un qui est prometteur sur ces deux plans, on l’invite à une première soirée. Et alors là, le gogo s’imagine qu’il va seulement à une partie fine entre bourges, où il va pouvoir mêler l’utile à l’agréable, se faire de nouvelles relations… C’est un peu un dîner de cons, si vous voulez, mais d’un genre spécial; c’est-à-dire qu’il est le seul à ne pas savoir pourquoi il vient. Il ne découvre la véritable nature de la soirée qu’au fur et a mesure que ça dégénère sous ses yeux, et là, il est trop tard pour faire marche arrière. Même si il recule d’horreur et refuse de rejoindre le groupe, de toutes manières, on le tient. Il a mis le doigt dans l’engrenage, et peut-être plus que le doigt, puisque des photos - quoiqu’il ait fait ou pas fait, d’ailleurs: il était présent- des photos et des vidéos ont été prises, dont certaines le représentent lui avec des scènes dantesques en arrière-plan. Donc, il n’ira jamais répéter à personne ce qu’il a vu. Et s’il refuse de rejoindre le groupe, eh bien, c’est pas grave, ça fera toujours un pion à l’extérieur. Vous voyez, si c’est un magistrat ou un flic, par exemple, on le tient: il va pouvoir servir à étouffer des affaires. Une de plus, peut-être, parmi les 190 meurtres qui ont été maquillés en suicides par police et justice toulousaines. Je vais vous en reparler tout à l’heure. Alors, à ce moment là de la discussion, vous vous dites peut-être: mais enfin, quand même, qu’est-ce qui amène des gens qui sont rationnels - censément, hein, on voit pas dans leur tête - , qu’est-ce qui amène des gens qui sont sérieux - ou qui en présentent les apparences, plus exactement - à aller se vautrer dans un tel pandémonium. Et ben figurez-vous que les activités de cette secte sont sous-tendues par une double "philosophie". Alors là, encore, chaque fois que je peux, je cite. "Philosophie" c’est le terme employé par papa; le problème, c’est que ça veut dire sagesse, donc je ne suis pas sûr que ce soit adapté. Une double philosophie, donc, avec laquelle on endoctrine les nouveaux adeptes. Alors de quoi s’agit-il ? On leur VEND, en quelque sorte, une culture de l’accession à un nouveau niveau de conscience par la mortification de la chair. Alors je vous laisse imaginer nos têtes quand papa nous parle de la mortification de la chair. De quoi s’agit-il ? Je reformule, peut-être d’une manière un petit peu bancale, mais en tout cas c’est ça que ça veut dire: il est question, pour libérer l’esprit, d’éteindre le corps. Voilà. Et pour éteindre le corps, il va falloir... Pour éteindre le corps sans mourir, d'ailleurs; parce que ça, c’est une extinction définitive. Pour éteindre le corps sans mourir, on va le saturer de sensations, de plaisirs et de douleurs, qui sont procurés donc par ces soirées, le tout exalté par les drogues, jusqu’à ce que les capteurs sensoriels disjonctent. Et alors là, et bien quand vos capteurs sensoriels disjonctent, et bien c’est le nirvana, c’est l’ascension spirituelle. Voilà pour le premier point. Et puis alors, c’est complété par un deuxième volet qui, lui, prêche de briser tous les tabous, de transgresser toutes les règles,... Donc, voilà ce qui les mène de la partouze au meurtre, en passant par le viol. Pourquoi faut-il les transgresser, toutes ces règles ? Et bien, pour faire sauter des sortes de verrous mentaux qu’on aurait dans la tête, et qui sont, si vous voulez, les limitations qui nous ont été apportées par la civilisation. Là encore, pour schématiser, vous voyez, dans la Bible il y a marqué « Tu ne tueras point. » Et bien, eux, ils disent: « Comment ça, je ne peux pas tuer ? Et bien tiens ! Je commets un premier meurtre, et comme ça, je suis libre de recommencer quand je veux. » Voilà ! C’est ça le schéma mental de ce deuxième volet. Et alors, donc, et bien, au bout de ce chemin de transgression, vous voyez, on est censé, à la fin, avoir fait sauter tous les verrous, et être devenu une sorte de "plus qu’humain", maître de sa destinée, et libre d’absolument tout; plus exactement, libre d’absolument n’importe quoi. Et puis alors, figurez-vous qu’en bout de piste, on passe un petit coup de verni intello, en leur racontant que c’est d’inspiration nietzschéenne. Nietzsche qui doit se retourner dans sa tombe s’il apprend que son nom sert de caution pseudo-intellectuelle à un tel bazar qui n’est là que comme prétexte à cautionner les pires débordements. Voilà ! Et puis il y a le dernier point dont il faut que je vous parle sur cette secte, ce sont quand même ses membres. Donc, papa nous a cité un certain nombre des membres qu’il connaissait: Perben, qui n’est pas cité dans le dossier Alègre, et qui devrait l’être; Baudis, bien sûr; alors, son vieil ami le magistrat Marc Bourragué, lui aussi cité dans le dossier Alègre. Et alors figurez-vous que Bourragué, on le retrouve aussi en travers de toutes les procédures qui auraient pu sauver bien des vies en arrêtant Patrice Alègre plus tôt. Parce que Patrice Alègre, vous voyez, c’était un serial killer vraiment très peu discret, qui laissait derrière lui toute une trainée de cadavres. À plusieurs reprises, on a bien failli le pincer; et à chaque fois, tout a foiré grâce, dans les différents dossiers, enfin grâce, à cause d’une intervention de ce magistrat Marc Bourragué. Alors, tout cela est établi par un rapport qui s’appelle le rapport Bréard, et qui est tenu au secret à la Chancellerie, sous la référence 8 GP 95, pour ceux qui veulent tout savoir. Et alors voilà-t-il pas que, quelques années plus tôt, on retrouve ce même Alègre en train de prendre l’apéro chez le même Marc Bourragué. Oui, Alègre le serial killer prend l’apéro chez le procureur. Et alors là, Bourragué, il croit pouvoir se défausser en disant : « Ah, mais attendez ! Alègre, moi, je ne le connais pas: il m’a été amené par un ami commun. » Vous savez qui c’est l’ami commun ? C'est Gilles Bivi, trafiquant notoire de cocaïne, dont on pourrait se demander s’il n’était pas un des fournisseurs de ces soirées-là. Et il faudra peut-être qu’un jour, on finisse par nous expliquer ce que foutent, à prendre l’apéro chez le procureur, le plus amicalement du monde, entre copains et coquins, un trafiquant notoire de cocaïne, et le serial killer qui échappe mystérieusement à toutes les investigations, grâce aux interventions de ce même procureur. Bourragué, c’est quelqu’un qui a aussi été le subalterne immédiat de Jean Kubiec. Alors, Jean Kubiec, voilà un magistrat qui n’est pas cité dans le dossier Alègre, mais qui devrait l’être: papa nous l’a mentionné comme membre de la secte. Et alors ça, c’est une vieille connaissance à lui, figurez-vous que c’est un vieux complice, un vieux compagnon de promotion de l’ENM. Ils y ont fait leurs études en même temps. Kubiec était présent au mariage entre mes deux parents, et moi-même, je l’ai rencontré à plusieurs reprises, quand j’étais petit, à l’époque où papa lui donnait du "cher ami" à tire-larigot. Et alors Kubiec, un chouia plus loin dans sa carrière, on le retrouve comme collaborateur immédiat de Jean Volff, autre magistrat cité dans le dossier Alègre. Donc, voilà une première boucle bouclée. Et il y en d’autres ! Si vous voulez connaître l’intégralité des protagonistes et des données à leur sujet, il vous suffit de chercher sur Internet à l’interview écrite que nous avons donné ma sœur et moi-même, il y a quelques temps de cela, qui est accompagnée de deux pages de schémas, parfaitement lumineux, sur qui est qui, qui fait quoi, avec toutes les infos sur les lieux, les carrières et les dates… Deux schémas qui vous permettent de comprendre en quoi papa et sa clique sont le chaînon manquant qui permet enfin de saisir la cohérence secrète qu’il y avait entre les quelques bulles qui avaient jusqu’ici crevé la surface des eaux troubles de cette sombre affaire. Donc, à consulter sur Internet si vous voulez des informations complètes. Je vous ai parlé, disons, de l’une des boucles que l’on trouve. Il y en a d’autres. Alors, maintenant, il va être temps pour nous de conclure, et nous allons conclure comme papa l’a fait, par sa mort. Papa serait mort en février 2003. Je dis bien "serait", parce que, rien que pour la date de sa mort, nous avons trois dates différentes dans trois documents différents. Il serait mort à l’âge de soixante ans, alors qu’il avait eu une vie facile, hein, il n’allait pas à la mine tous les matins, aucun antécédent cardiaque, il n’était pas malade. Donc, on ne meurt pas à cet âge-là dans ces conditions. Et de manière générale, et bien c’est en vain que l’on chercherait quoi que ce soit d’un tant soit peu normal dans ce décès. L’acte de décès ne mentionne aucune cause de mort ni l’intervention d’aucun médecin. Nous, ma sœur et moi-même, nous n’avons jamais été prévenus de sa mort, et surtout pas par sa deuxième femme, qui s’est bien gardée de nous prévenir. On habitait à 20 km à l’époque, on est dans l’annuaire, et nous avons été volontairement tenus à l’écart de ce décès, décès que nous n’avons appris que par commérage, et d’ailleurs même quand on l’a appris, on ne savait pas si c’était vrai, il a fallu vérifier, hein, que par commérage, quand il était trop tard pour assister aux obsèques, qui ont eu lieu en toute hâte, hein, c’était du rapide. Trop tard aussi pour demander une autopsie que nous n’aurions pas manqué de demander, surtout après de telles révélations, parce que papa avait été incinéré manu militari, le jour même des obsèques, je vous disais c’est du rapide, c’est même de l’express. Incinéré, contre sa volonté, je pourrais vous détailler en quoi papa était contre. Incinéré derrière notre dos, alors que nous sommes ses seuls parents de sang encore vivants, depuis la mort de son père en 98, on est obligé de nous consulter. Et puis surtout, il a été incinéré en totale transgression avec les règles légales et réglementaires qui doivent présider à la crémation d’un corps, et qui sont d’ailleurs justement là pour éviter que l’on se serve de ce moyen pour se débarrasser d’un cadavre suspect. Bon, ma sœur et moi-même, ça fait des années que nous avons remué ciel et terre, je peux vous dire que nous n’avons pas ménagé nos efforts, nous avons fait tout et même le reste, pour essayer de déterminer, déjà les causes de la mort de papa, pour commencer. Ecoutez, papa est mort il y a cinq ans, nous ne savons toujours pas de quoi il est mort. À ce jour, la cause du décès reste indéterminée, et indéterminable, malgré toutes sortes de démarches diverses et variées. Par exemple nous avons envoyé à la veuve, entre guillemets, un huissier pour lui faire une sommation interpélative, pour lui poser cette question là, nous envoyons un huissier demander de quoi il est mort, cette information nous est due de plein droit. Elle a refusé de répondre, face à notre huissier elle été saisie de peur panique, elle a tout de suite appelé, devant lui, sous ses yeux un avocat pénaliste, donc plutôt spécialisé dans les affaires de meurtre, et qu’elle avait prévenu d’avance d’ailleurs, donc rien de ce côté-là. Toujours rien sur la cause de la mort, malgré notre saisine du Garde des Sceaux qui n’ose pas nous répondre depuis des années, pas plus qu’il n’ose répondre à quinze parlementaires, députés et sénateurs confondus, qui l’ont saisi de ce dossier… …rien malgré trois questions écrites posées au Journal Officiel, par trois autres parlementaires, rien malgré trois saisines de deux médiateurs de la République différents, que sont Stasi et Delevoix, hein. Si vous avez un petit problème pour obtenir un papier auprès d’une administration, là, vous pouvez y aller, allez voir le médiateur, mais alors ce genre de dossier, pas touche, hein, pas question de le traiter, et rien, rien toujours rien, malgré toutes sortes d’autres démarches diverses et variées. Face à nous c’est le mutisme absolu… On ne fait pas même face à un mur, parce qu’un mur nous renverrait la balle, alors que le slash, il n’en est même pas question… Euh, c’est l’inertie la plus totale, la force de l’inertie, je ne sais pas si un jour nous saurons de quoi mon père est mort, et en plus, ce n’est pas la seule question, hein, c’est une question qui en amène d’autres… Quand… Vous voyez, bon,… papa, quoiqu’il ait fait, c’était quand même mon père, et (…) avec un père, c’est irremplaçable. Lorsqu’il est venu nous voir ma sœur et moi à Toulouse, son repentir était sincère. Je vous présente papa :… Voilà très exactement ce qui reste de lui. Même ses cendres ont disparu. Vous voulez savoir ce qu’il y a derrière toutes ces affaires dont on entend beaucoup parler ces dernières années, Alègre, Dutroux, Fourniret, Chanal, les disparues de L’Yonne, et puis toutes celles dont on a jamais entendu parler ? Eh bien elles suivent toutes le même schéma. Dans un premier temps, la Justice couvre et truque. Pour prendre l’exemple de l’affaire Alègre, vous voyez les années Alègre à Toulouse, c’est 190 meurtres qui ont été maquillés en suicides, par police et justice, et le plus souvent les deux mêmes médecins légistes, qui d’ailleurs n’ont jamais été inquiétés. On retrouve toujours les mêmes… Et vous voyez maintenant les gens on ne les assassine plus, ça posait trop de problèmes, on les suicide, c’est tellement plus simple, on peut classer le dossier de suite. Et puis un jour, cette accumulation de suicides ne tient plus. Et alors là il est temps de tous les résoudre d’un coup d’un seul par la baguette magique du maniaque. Alors ça, le serial killer c’est une explication qui est encore plus commode hein, en plus c’est à la mode, hein, ça nous vient d’outre-Atlantique, et c’est le lampiste parfait : c’est le dingo qui a tout fait ! Pourquoi ? Mais parce que c’est un malade, pardi ! Circulez, y a rien à voir. Ne cherchez pas plus loin. N’essayez surtout pas de remonter jusqu’à nos maîtres, qui sont les commanditaires dont les Alègre, Fourniret et consort ne sont que les exécutants de cinquantième zone, fournisseurs de chair fraîche, pour leurs soirées en enfer. Ce qu’il y a derrière cette affaire, ce qu’il y a derrière ces affaires, ce sont les protections politiques jusqu’au plus haut niveau de l’état sur la pédophilie et les enlèvements de personnes, qu’il y a dans ce pays, et dans bien d’autres,… Protection dont continue d’ailleurs à bénéficier à notre époque une liste de 71 magistrats pédophiles, qui est tenue au secret à la Chancellerie, 71 magistrats pédophiles, qui sont sciemment couverts et maintenus en fonction. Et je dirais même, qui sont d’autant plus couverts et maintenus en fonction que maintenant ils sont devenus très utiles : maintenant qu’on a un dossier sur eux et qu’ils sont sur un siège éjectable, et ben ils vont faire exactement ce que le Pouvoir leur dit. Alors après ça allez vous étonnez que parmi les magistrats du procès Colonna, qui est un procès éminemment politique, on retrouve le même Marc Bourragué dont je vous parlais tout à l’heure. Peuple, on te trompe ! En venant nous faire ces révélations, papa, en soulevant le voile de ces réalités terrifiantes, je crois que papa n’est pas mort pour rien, et qu’il nous a donné de quoi racheter ses péchés. Ma sœur et moi-même, cela fait des années que nous nous battons pour la vérité, pour la terrible vérité, nous n’aurons pas de repos tant que nous n’aurons pas fait toute la lumière sur la mort de papa, et sur ce qui se passe réellement dans ce pays ! Les magistrats ne veulent pas me rendre justice, eh bien moi je n’ai qu’une seule chose à leur dire : Messieurs les juges, ABJECTION ! Votre HORREUR ! » source: http://forumsoral.com/forums/viewtopic.php?f=4&t=899&st=0&sk=t&sd=a&start=340
Dernière édition par invitée le Sam 22 Oct 2011 - 17:30, édité 6 fois | |
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| Sujet: Re: TÉMOIGNAGES DES ENFANTS ROCHE - AFFAIRE ALÈGRE Mar 21 Déc 2010 - 22:06 | |
| Le site des enfants Roche a disparu et les enfants Roche ne se sont plus manifestés publiquement depuis la fin de leur spectacle " Fils de Juge" à la " Main d'Or". Plusieurs personnes ont tenté de les contacter, en vain. Voir sur le fil de dicussion " l'affaire Roche" sur " Un forum sur Alain Soral" (rebaptisé "Un forum sur Agnès Soral" depuis, suite à des dissenssions entre les responsables de ce forum et Alain Soral): en Aout 2009: - « Ce qui est inquiétant c'est qu'il semble que ces affaires tombent dans l'oubli. La plupart des sites semblent avoir été alimentés jusqu'en 2007 puis plus rien. Les enfants Roche ne se sont plus manifestés depuis le spectacle au théâtre de la main d'or. »
- « Oui, je suis d'accord. En tout cas, dès que je pourrais donner des nouvelles de ce côté, je les mettrais sur le forum.
Pour l'instant, je n'ai pas réussi à les joindre, mais le répondeur répond normalement. Je le précise parce que le numéro de téléphone portable de Diane Roche est donné sur le site des enfants Roche, et on peut appeler. Ils ne sont peut-être pas là au mois d'août. » | |
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| Sujet: Re: TÉMOIGNAGES DES ENFANTS ROCHE - AFFAIRE ALÈGRE Mar 28 Juin 2011 - 14:44 | |
| TABLEAUX SYNTHÉTIQUES Leur site a été supprimé, les vidéos de leurs interviews ont été censurées un peu partout, ils sont injoignables depuis des mois... Il est possible qu'ils aient été éliminés comme tant d'autres avant eux. Il y a ces deux tableaux résumant l'affaire Roche, avec l'identité des divers intervenants et les liens entre l' affaire Roche et l'affaire Baudis/Alègre, qui ont également été censurés un peu partout. À sauvegarder, donc, avec le reste:
Dernière édition par invitée le Sam 2 Juin 2012 - 18:02, édité 2 fois | |
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| Sujet: Re: TÉMOIGNAGES DES ENFANTS ROCHE - AFFAIRE ALÈGRE Sam 2 Juin 2012 - 17:59 | |
| De Toulouse à Paris et à la Françafrique : Débauches mortelles, méga-corruption et coopération mafieuse sous le même édredon judiciaire ? Sans entrer prématurément dans le détail et le degré des culpabilités, il est déjà clair que le serial killer et violeur en série Patrice Alègre n’a longtemps pu agir en toute impunité que grâce à des protections policières, judiciaires et politiques considérables. Au-delà d’un séisme provincial, ce contexte rappelle une composante taboue de la très grande corruption en France et de la criminalité françafricaine (en Afrique et en France): l’appartenance à des cercles d’initiés. Un mode d’"initiation", parmi d’autres, est la participation à des "partouzes" filmées, voire à des séances de crimes sexuels (viols, pédophilie, tortures, dégénérant en certains cas extrêmes jusqu’au meurtre des victimes). Un point commun à tout cela: tenir un certain nombre de gens par le chantage. C’est cela, entre autres, qui permet de passer de simples dérives à un système. Or la Françafrique et la quasi-impunité de la grande corruption "font système". Et c’est pourquoi elles durent. Leurs réseaux, d’ailleurs, se recoupent largement. Des dizaines de récits, de sources les plus diverses, tendent à confirmer ce "liant". Mais ils prennent la forme de confidences, ou de vrais-faux romans, tant l’omertà est redoutable. Parfois, une affaire menace de sortir (magistrats niçois, disparues de l’Yonne?... ). Chaque fois, la justice s’enlise, quitte à briser des carrières, à liquider des témoins, voire un gendarme enquêteur. L’affaire de Toulouse semble si énorme qu’elle devrait ne pas pouvoir être étouffée. Mais alors, pourquoi cherche-t-on à marginaliser le principal enquêteur, pourquoi le ministre de la Justice Dominique Perben dépêche-t-il comme Procureur général Michel Barrau, rendu célèbre par la façon dont il a fait systématiquement obstacle aux investigations du juge Halphen sur les milliards rackettés par la Chiraquie ? Qui peut croire que ce magistrat-là fera passer l’intérêt de la République avant les solidarités de clan ? La première chose que lui demande publiquement le ministre de la Justice est d’ailleurs " d’ouvrir une enquête" sur " la manière dont le secret de l’instruction n’est pas respecté dans cette affaire"... Tous les connaisseurs du microcosme judiciaire observent avec quelle minutie Jacques Chirac, Président de la République et du Conseil supérieur de la magistrature, s’ingénie à verrouiller, avec des proches ou des obligés, la haute hiérarchie judiciaire - tandis que la loi Perben dépossède d’une partie de leurs attributions les "petits juges" d’instruction. Mais ce mouvement insidieux, destiné à conforter une impunité inouïe, est compromis par la multiplication des "faux pas" de magistrats trop imprégnés de cette impunité. Il convient donc de mettre le holà à cette succession de révélations, et d’abord de désamorcer la bombe toulousaine. Sinon, la curiosité publique pourrait revenir sur les hautes solidarités dont a bénéficié le substitut du parquet de Bobigny, Jean-Louis Voirain. Ses complicités présumées avec des voyous locaux se doublaient d’une caution ostentatoire de la fraude électorale au Gabon, sous haute bienveillance élyséenne. Le même parquet avait classé sans suite l’assassinat en Guinée équatoriale du médecin coopérant Gérard Desgranges. Le parquet toulousain, qui a longuement fermé les yeux sur le "commerce" du tueur en série Patrice Alègre, s’est toujours opposé au transfert à Paris du dossier d’un second coopérant assassiné en Guinée équatoriale, André Branger. Il a aussi montré fort peu de curiosité face au "suicide", à Djibouti, du magistrat coopérant Bernard Borrel. Mais la veuve de ce dernier, elle-même juge à Toulouse, a réussi à dépayser le dossier à Paris (où il subira d’autres avanies). Ces trois coopérants assassinés ont ceci en commun d’avoir été confrontés à des circuits mafieux françafricains, entre réseaux français et tyrannies locales. La prospérité de la Françafrique, de ses crimes innommables et innombrables, résulte de ce qu’une part non négligeable des troisième et quatrième pouvoirs (la justice et la presse) a préféré détourner le regard. C’est vrai, il n’y avait pas beaucoup de soutien à attendre d’une opinion désinformée sur le sort de lointaines néocolonies, livrées à de véritables voyoucraties. Mais l’opinion pressent que, à Toulouse, il s’est passé quelque chose d’énorme. Se trouvera-t-il assez de policiers, de gendarmes, de magistrats et de journalistes républicains pour démentir le syndrome du "tous pourris" ? Depuis toujours, le remède n’est pas si compliqué qu’on veut bien le dire: faire la vérité, ne pas laisser proliférer l’impunité. Il est plus que temps. 2 juin 2003source: http://survie.org/francafrique/justice/article/de-toulouse-a-paris-et-a-la | |
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| Sujet: Re: TÉMOIGNAGES DES ENFANTS ROCHE - AFFAIRE ALÈGRE Sam 2 Juin 2012 - 18:49 | |
| LE RAPPORT BREARD Plusieurs personnes nous en ayant fait la demande, nous avons décidé de porter à la connaissance de nos concitoyens, une synthèse du Rapport Bréard, telle qu'elle est présentée dans le livre de Gilles Souillès: L'affaire Alègre : la Vérité Assassinée paru aux éditions Hugo doc. Le Rapport Bréard est un document adressé le 06.01.2005, avant qu’il ne soit muté à Bordeaux, par le Procureur de la République Michel Bréard, du Parquet de Toulouse, au Procureur Général Michel Barrau. Ce document numéroté 8PG05 et ses annexes (93 pièces), dans lequel sont consignés divers P.V. d’audition, met en cause les agissements et les relations d’un magistrat, Marc Bourragué, qui, à l’époque des faits, était Substitut financier du Procureur de la République à Toulouse . Voici la synthèse des observations contenues dans ce rapport et qui permettent d’établir des liens avec nos dossiers . 1 - Affaire Galbardi (Line Galbardi est une jeune prostituée, assassinée le 03.01.1992 parce que, selon le témoignage d’anciennes prostituées, elle aurait :
- dénoncé le racket de certains policiers
- dénoncé les coupables de l’assassinat d’une autre prostituée) Des procès verbaux font état de la présence d’un magistrat sur les lieux du crime - l’Hôtel de l’Europe - avant même l’arrivée de la police (P.V. du 03.11.1992). Plusieurs auditions de policiers et d’un commissaire (P.V. du 02.12.2004 et du 12.02.2004) témoignent de la présence de Marc Bourragué, qui avait démenti le 23.07.2003 avoir été sur place, tout en convenant qu’il n’était pas de permanence. Ce démenti est d’autant plus troublant que des pièces réalisées lors de l’enquête ont disparu du dossier. 2 - Relations avec Patrice AlègreAprès avoir dit qu’il ne le connaissait pas, Marc Bourragué a dû reconnaître qu’il l’avait bien rencontré une fois lors d’un apéritif à son domicile. Mais en fait, il ne l’a pas rencontré qu’une seule fois. Différents P.V. attestent que plusieurs témoins, à des moments différents, les ont vus ensemble: - au relais de Fonbeauzard, anciennement « Le Mariel » a) sur P.V. du 10.08.2004 , M. P., propriétaire du relais de Fonbeauzard, dit avoir vu à la même table Alègre, Bivi et Bourragué et notamment lors d’une fête du Beaujolais Nouveau.
b) sur P.V. du 19 août , D.M., client du "Mariel", se souvient « avoir vu Bourragué, au comptoir, avec Patrice » et ajoute: « ce sont des gens qui donnaient l’impression de bien se connaître ». - à son domicile (P.V. du 04.11.2004) Ryad Kouka, ancien restaurateur, affirme avoir surpris des visites d’Alègre au domicile de Bourragué. 3 - Rapports avec Florence Khelifi ( "Fanny")Ancienne prostituée, elle affirme connaître Marc Bourragué. Ses enfants étaient placés au sein de l’ Association Sauvegarde 31, dont Marc Bourragué a été un membre fondateur. Elle a travaillé comme serveuse, Rue de la Colombette, au restaurant de Kouka, "Le Venise". Une fiche de la Sûreté Urbaine en fait foi. Kouka affirme avoir vu "Fanny" en compagnie de Marc Bourragué. (P.V. du 04.10.2004 et du 28.05.2004). 4 - Avantages privés dont aurait profité Marc BourraguéMonsieur Bréard s’étonne que les dénonciations réitérées de l’administration fiscale concernant Marc Bourragué aient pu être ignorées de sa hiérarchie et notamment qu’un dossier pénal le mettant en cause ait été instruit par ... Marc Bourragué lui-même. Différentes affaires montrent que Marc Bourragué aurait profité d’avantages privés de la part de différentes entreprises : a) avantages financiers de la part de la Sotrame dont le Directeur était Mr C. (un administrateur de Sauvegarde 31 !).
- il est question de travaux domestiques frauduleux effectués au domicile de ce magistrat, de contrôles fiscaux et du silence du Procureur de la République de l’époque, Mr Fréchède.
- Mr C. a d’abord nié puis reconnu les travaux effectués en 1992.
- La Direction Régionale des Impôts dénonce au Parquet de Toulouse un abus de bien social de Mr C. , lequel aurait encaissé sur son compte personnel le montant des travaux effectués chez Marc Bourragué (véranda et dalle). Le 20.12.1992, le Parquet demande l’ouverture d’une enquête par "soit transmis" à la P.J., sous la plume de Marc Bourragué. Le policier chargé de l’enquête ne fait jamais référence nommément à Marc Bourragué, mais parle d’un client de la Sotrame.
Résultat: Le dossier est finalement classé « sans suite ».
b) travaux réalisés par la Cofitec chez Marc Bourragué
Sur P.V. du 24.11.2004, la secrétaire de la Société confirme que le directeur, Mr P., a demandé de ne pas facturer les 3 semaines de main- d’œuvre et que la Cofitec, en redressement judiciaire depuis 1992, a pu profiter d’un prolongement d’activité.
c) Les anciens présidents du Tribunal de Commerce ont pointé un certain nombre de procédures dans lesquelles la position de Marc Bourragué , en tant que Substitut chargé des Affaires financières pose problème: la SARL Sofabat, Le Cristal (où P. Alègre aurait êté employé comme portier), la SARL Scaravetti, la SARL Les Compagnons (dont le siège est au Restaurant le Belvédère)...
Ils confirment que Marc Bourragué avait table ouverte dans ce restaurant, propriété d’A. F..
Or les sociétés d’A. F. qui étaient en redressement judiciaire ont fait l’objet d’une ordonnance de dépaysement au Tribunal de Montauban, où Marc Bourragué est Vice-Procureur depuis 2002. Le Rapport Bréard révèle aussi les marchandages autour de la discothèque Le Saint Georges et la licence IV de cet établissement, apportée par Mr T, un ami de Marc Bourragué, membre lui aussi de Sauvegarde 31. Dans une autre affaire encore, une extension de redressement judiciaire est refusée à la SCI Muraille, par jugement du 02 juin 1997, à la demande de Marc Bourragué. Or Marc Bourragué avait des intérêts dans la SCI Muraille. Ce Rapport fait état aussi de liens "amicaux" entre Marc Bourragué et un O.P.J. qui aurait bénéficié d’une expertise foncière minorée liée à son divorce . Pour mémoire, le 23 octobre 2003, dans les colonnes du journal Le Monde, l’ancien Président de la Cour d’Appel de Toulouse, Jean Wolf, déclarait : « Il n’est pas exclu qu’il puisse y avoir des policiers ripoux, ou un substitut ripoux ». Malgré les demandes réitérées de notre Association, ce Rapport n’a jamais été rendu public, ni versé aux dossiers qui nous concernent.
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